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 En Brassant le Couscous... suite

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Karoli
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyLun 1 Juin - 18:10

Citation :
... le benevolat est honorable sinon courageux.

Mab -qui est pour le gratuit pas cher-

En fait, les «salaires» payés aux bénévoles sont les «retombées honorifiques», l'art d'être reconnu publiquement, le fait d'être cité, d'être et remercié pour son travail. Pour les remerciements des bénévoles dans les hautes sphères gouvernementales, cela devient, par exemple, de voir l'essence payée entre Mtl et Québec, de coucher à Québec aux frais des contribuables, sans oublier le bon gueuleton du souper. Il y a foule à la porte en autant que le coeur soit en forme et le cancer n'ait pas encore miné la cervelle grise.
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DMaudio
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 6 Juin - 17:26

Les apparences

Pierre Foglia
La Presse


Je lisais le journal à la table de la cuisine, j'ai laissé échapper un soupir: Ah bon, Susan Boyle est devenue folle? Par-dessus ses lunettes, ma fiancée a eu cette question muette: mais comment as-tu fait pour devenir journaliste?

Je te l'ai dit tant de fois, chérie : je ne l'ai pas fait exprès. Outre que mon ignorance de l'actualité ne m'empêche pas de savoir plein de choses. Tiens, par exemple, demande-moi qui a tué Susan Boyle.

Qui a tué Susan Boyle? Très bonne question. Je te remercie de me la poser.

Ça devrait me faire une honnête chronique. Je m'y mets à l'instant. Susan Boyle. Quarante-huit ans. Célibataire. Laide à l'évidence, comme Sartre l'écrit (dans Les mots): «mon évidente laideur». Sauf que Sartre, en plus, nasillait. Susan Boyle, elle, a une belle voix. Belle comment, cette voix? Disons d'autant plus belle que la bouche d'où elle sort est laide.

Après on apprendra qu'elle a un chat qui s'appelle Galet (Pebbles), qu'elle est vierge, qu'elle n'a pas d'amis et plein d'autres trucs inutiles, mais quand elle débarque sur le plateau du Star Académie des British, Susan Boyle c'est ça: une presque quinquagénaire très laide qui chante bien.

Que se passe-t-il à cette première audition?

Ici nos routes se séparent.

Votre version. Elle n'a pas plus tôt ouvert la bouche: I dreamed a dream... que la beauté de sa voix transcendant son aspect général, le vilain petit canard devient rossignol. C'est votre version: Susan Boyle est devenue Susan Boyle en 10 secondes par la magie de sa voix,
répercutée bien sûr sur YouTube où elle sera entendue 12 milliards de fois.

Ma version. Le ressort qui a fait lever l'histoire de Susan Boyle n'est pas affaire de chant. Ni de transcendance. Rien à voir avec le fait que la laideur est un révélateur de beauté plus que la beauté elle-même. Ou avec le fait que la laideur a du charme. On ne parle pas ici de Barbra Streisand. On parle de la matante absolue, prognathe et plus souvent représentée, en cet état de délabrement, sur les planches qui montrent le passage de l'homme de Neandertal à l'homo sapiens que dans Vogue.

Le ressort, alors? C'est Rocky, le ressort de cette histoire. Le petit qui plante le puissant. Le laid qui plante le beau. Le veau marin qui plante la poupoune. Le ressort, c'est la revanche du peuple. L'histoire n'est pas qu'elle chante bien, ni qu'elle est laide, mais que dans cette première audition, elle envoie au tapis les trois juges ricaneux qui attendaient d'elle une voix de rogomme, de marchande de poisson à la criée. Toute l'histoire tient dans cette attente d'une catastrophe.

On reprend. Susan Boyle attaque sa toune: I dreamed a dream... la caméra se tourne aussitôt vers les trois juges, particulièrement vers la poupoune-juge, canon de beauté comme l'autre est canon de laideur. La poupoune-juge est déjà en état de stupéfaction: hein! quoi! il y avait donc une perle dans ce tas de marde! Con-fon-due, la poupoune. Et les deux autres pareils. Ils n'en reviennent pas. S'ils s'attendaient à cette voix! Non mais c'est incroyable! Beaux joueurs, ils sont tout admiration, et leurs mimiques disent assez ce que vous allez tous finir par répéter sur l'air des lampions - vous aimez tellement ce genre de morale servie en tranches: ah ah, il ne faut jamais se fier aux apparences.

Comme vous avez raison, madame. Ce que je comprends moins, c'est que, justement, vous n'imaginez pas comme vous vous êtes laissée prendre par les apparences.

Si, avant quelle chante, les juges avaient dit simplement à Susan Boyle: on nous a prévenus que vous aviez une voix exceptionnelle, nous sommes curieux et impatients de vous entendre, allez-y madame, il n'y aurait pas eu de Susan Boyle. Sans la stupéfaction des juges qui a fondé, qui a amorcé la vôtre, il n'y aurait pas eu de Susan Boyle. Il y aurait eu une femme laide qui chante bien. Les gens auraient dit ce que disent les habitués des karaokés où elle s'est si souvent exécutée: elle chante bien, dommage qu'elle soit si laide. On n'aurait pas fait le tour de la planète avec ça.

Les juges savaient. On les avait préparés. On leur avait dit: on vous envoie un veau, mais elle chante en crisse. Pas besoin d'ajouter: c'est du bonbon. Ce sont gens de télé. Ils ont fait ce qu'il fallait. Ils ont choisi de se laisser déculotter par le monstre. Ils savaient que cela vous ferait tellement plaisir. Ils ont voulu être les ahuris de la farce, ils savaient que leur ahurissement fonderait le vôtre. Ils savaient qu'ils allaient faire un sacré bout de chemin sur cet ahurissement planétaire. Bref, cette bonne histoire, il n'en tenaient qu'à eux de la «stager» pour qu'elle devienne mille fois meilleure. Mission accomplie.

Alors qui a tué Susan Boyle?

Tout le monde a tué Susan Boyle. La télé qui fabrique des monstres et les gonfle à les faire exploser. Et vous aussi. Vous et votre insatiable besoin de contes de fées. Rien de bien grave pourtant. Ce n'est pas la vraie Susan Boyle que vous avez tuée. Seulement sa marionnette. La vraie se remettra de son dérangement. Son chat Galet l'y aidera. C'est d'ailleurs dans un proverbe anglais que j'aime beaucoup - voyez, moi aussi, j'aime les petites vérités en tranches: you're nobody until you've been ignored by a cat.
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EddieCochran

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MessageSujet: 152 - Le grimpeur de la Grande Sartreuse.   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 6 Juin - 19:29

Citation :
Sauf que Sartre, en plus, nasillait

Pour quelqu'un engagé à gauche naziller est un comble ! Bien que ...

Citation :
le vilain petit canard devient rossignol

La contine dit Chante rossignol, Chante, Toi qui a le cœur gai. Ok mais que penser alors s'il fait un canard en poussant la chansonnette ?

Jusqu'à quel point est-ce gai un rossignol ?
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DMaudio
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 25 Juil - 12:41

L'est quon, des fois, le Foglia! Mais quon...

Pour l'instant, il chronique Tour de France, ce qui me laisse froid, mais là, il répond à des lecteurs qui lei commentent la couverture télévisée du dit événement:

MADAME DANONE - Ça va, ça va, j'ai compris. Vous aimez beaucoup Bernard Vallet et la nutritionniste que j'appelle madame Danone. C'est pas grave. C'est pas la première fois que vous et moi n'aimons pas les mêmes affaires. Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire: vous aimez Le petit prince, La grande séduction, Marie Laberge, Pierre Lapointe, la pouaisie, vous aimiez Richard Virenque sans doute, Astérix, Groucho (moi c'est Harpo), Tintin, la Gaspésie, la Provence, San Gimignano, vous adorez San Gimignano. Je vous le redis: c'est pas grave. Ça tombe juste mal pour vous: c'est moi qui écris.

Notez que la nutritionniste ne me donne pas de boutons. Ses messages sont plein d'allure. Ce qui fait hurler, c'est l'idée tordue, ratoureuse, que plus son message est juste, plus il cautionne Danone, alors que dans l'esprit même de ce message, il y a bien mieux que Danone pour la santé, y'a par exemple, dans presque tous les supermarchés, du vrai yogourt nature au lait de chèvre sans amidon de maïs modifié pour la consistance et l'apparence.L'autre jour madame Danone m'a fait rire, son message disait que faire de l'exercice c'était bon contre le cancer, je me demande ce que Lance Armstrong (et ses couilles) en pense.

AUTOPORTRAIT - Il y a un mois ou deux, en entrevue, cette question d'une étudiante: M. Foglia, quel genre de journaliste êtes-vous? Je n'ai pas su quoi répondre. Je m'excuse du retard mademoiselle, mais je crois avoir une piste ici...

C'était hier matin, je suivais le Tour à la télé tout en répondant à mes courriels quand il en est arrivé un nouveau, de Lausanne, du Comité international olympique, un certain Robert Roxburgh du service des communications du CIO. Il voulait, disait-il, me parler brièvement de vive voix. Je lui laisse mon numéro.

Ça sonne deux minutes après. C'était M. Roxburgh, directement de Lausanne: bonjour monsieur. Il m'appelait à propos de la flamme olympique.

À l'occasion des jeux de Vancouver, la flamme olympique passera par Montréal, des porteurs se la relaieront de Mont-Tremblant à Montréal, est-ce que je voulais être un des porteurs? Non monsieur, je ne veux pas. Il y a eu un petit silence et bien inopportunément j'ai ajouté: je ne suis pas le genre de journaliste à porter une flamme.

Cette incongruité est de votre faute mademoiselle, c'est à vous que je répondais.
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Mara-des-bois
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyLun 27 Juil - 4:10

DMaudio a écrit:
L'est quon, des fois, le Foglia! Mais quon...

Pour l'instant, il chronique Tour de France, ce qui me laisse froid, mais là, il répond à des lecteurs qui lei commentent la couverture télévisée du dit événement

... Mettant mes pas dans les palmes de David, je suis donc allée chercher les chroniques cyclistes de Pierre Foglia; il aime peut etre le vélo mais c'est au detriment de ses qualités plumitives. Son amour de la Petite Reine lui fait tresser des couronnes de laurier sauce au pedaleur le plus dopé de ces dix dernieres années, je veux parler de Lance Machinstrong. Ce manque d'objectivité ferait presque douter de ses facultés, s'il n'etait d'ordinaire si drole et si mechant -et il faut une sacrée lucidité pour marier intelligemment les deux.
La seule chose qu'il n'y ait pas de trafiqué, dans le Tour de France, ce sont les paysages, mais va t'en expliquer ça à un québecois Wink


Mab -il n'est pas quon, il est juste moins bon quand il est amoureux, comme tous les hommes, quoi-
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyLun 27 Juil - 11:28

Citation :
il n'est pas quon, il est juste moins bon quand il est amoureux, comme tous les hommes, quoi-

J'imagine que c'est pour ça que ça fait des lustres que je pas bon...
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyMer 23 Sep - 12:46

Le mur, un dimanche d'août


Pierre Foglia, La Presse

Un dimanche après-midi d'août très doux dans Friedrichshain. C'était un quartier ouvrier du temps de Berlin-Est. Il en reste quelques ateliers, des friches où pousse l'ortie. La colonie artistique s'est installée ici quelques années après la chute du mur, quand Mitte est devenu trop cher. En cours de gentrification, Friedrichshain est maintenant trop cher aussi, les poussettes des jeunes couples repoussent plus à l'est ce qu'il reste de rastas et de hippies.

En se laissant glisser par des petites rues, on finit par arriver à la rivière (la Spree) et au mur. Le plus long tronçon conservé: 1,3 km entre la Ostbahnhof et le pont rococo de l'Oberbaumbrücke.

Le mur, ici, est devenu une fresque appelée East Side Gallery. Peinturluré sur sa longueur, le mur. La niaiserie gothique a recouvert l'horreur. Le touriste pullule, évidemment. Justement, devant un portrait assez réussi du dissident Sakharov, un tata se fait prendre en photo en faisant semblant d'entrer son doigt dans la narine du dissident. Je l'applaudis. Il me fait le signe de la victoire. Moi aussi, mais d'un seul doigt.

Sauf pour le célèbre et dégoûtant baiser de Brejnev à Honecker - deux vieilles bouches molles qui mêlent leurs baves comme deux limaces qui copulent -, le reste du mur est une dégoulinade d'un kilomètre et demi de bons sentiment sur le thème de no more war, no more wall. Ben tiens, c'est sûr. Faudra en parler aux Palestiniens.

Quelques vrais messages d'amour quand même. Hi mom. Ludwig aime Anna. Des portraits incongrus. Que font là Juliette Binoche? Jean Reno?? Susan Vega??? Un peu plus loin, l'« oeuvre » d'un artiste québécois soulignée d'un retentissant « Je me souviens » semble faire écho à un slogan en français voisin: Fais-toi pute.

Le mur lui-même: huit pieds de haut. En béton armé. Pas très épais et, dans sa minceur même, et dans sa réduction à une prétendue oeuvre d'art, tellement faux et si loin de la mémoire...

Étonnant que cette ville qui cultive si sensiblement sa mémoire - le musée juif, le mémorial de l'Holocauste - étonnant qu'elle n'ait pas gardé en quelque endroit une section du mur en son réel état de malheur. Le mur ne dit rien sans cette bande de terrain nu d'un centaine de mètres qui empêchait les Allemands de l'Est d'en approcher. Sans les barbelés, les miradors, le chemin de ronde, les chiens. Il eût fallu avoir l'audace de garder en pleine ville une section qui témoignât, dans toute sa profondeur, de cette architecture de la terreur.

Au bout du mur, face à la Ostbahnhof, le mur s'accote à un autre mur, innocent celui-là, qui ceint un petit secteur industriel. La nuit, les deux murs se racontent des histoires de murs: une fois, c't'un gars de l'Est qui voulait aller à l'Ouest, raconte le mur. Une fois, c't'un cadre moyen qui allait nulle part, raconte le mur qui protège les tours à bureaux.

De l'autre côté du mur, il y a la Spree, ses installations portuaires. Sur les berges, des gens se font bronzer. De ce côté-là, le mur est propre de graffiti, sauf un, court, mais en lettres immenses.

Qu'est-ce que cela veut dire, madame?

Elle a levé les yeux au-dessus de son livre. Cela veut dire: shit.

Je suis assez d'accord.

* * *

On trouve une autre section du mur plus courte (200 mètres) et plus authentique sur Niederkirchner. Le mur, cette fois, est conservé comme pièce de musée, le sens surgit de sa nudité, de l'oubli qui menace, du crépi qui s'écaille en évoquant l'oubli. Le sens surgit surtout du fait que le mur ici longe l'édifice qui abrita l'administration des polices secrètes nazies, SS et Gestapo - c'est là que fut planifié l'Holocauste. Le mur fait ainsi le lien entre les deux totalitarismes qui se sont succédé pour étouffer Berlin, comme si le monstre nazi, avant d'être écrapouti sous les bombes des alliés, avait eu le temps d'enfanter un autre monstre.

À cinq minutes à pied de là - à Berlin, l'Histoire est toujours à cinq minutes à pied - changement total de décor et de ton: Checkpoint Charlie. Youppi. Là encore, on s'y marche sur les pieds entre touristes du monde entier. Checkpoint Charlie ou la guerre froide revisitée façon Disney: reconstitution du célèbre point de passage avec une guérite en plein milieu de Friedrichstrasse, figurants déguisés en gardes-frontières, musée-piège-à-cons, cartes postales, sous-vêtements Chekpoint Charlie. Les guides bonimentent avec un tel triomphalisme
qu'on jurerait que c'est eux qui viennent tout juste de faire tomber le mur. Celui-là, en français, concluait: et le mur est tombé, et la liberté a gagné.

Poil au nez, j'ai dit en passant à côté.

Il ne m'a pas trouvé drôle. Je l'étais pourtant.

En Brassant le Couscous... suite - Page 7 110499

* * *

Le mur encore, plus au nord, dans le quartier de Mitte, sur Bernauer Strasse. Plus que le mur lui-même, sa représentation dans une immense paroi d'acier, à côté d'un mémorial du mur, d'une chapelle de la réconciliation et d'une autre exposition. On vient tanné. Je suis plutôt allé m'asseoir dans le cimetière Sainte-Sophie, que longeait le mur. Cela n'a pas fait un pli aux morts de passer 28 petites années de leur éternité à l'Est. Ce fut plus compliqué pour leurs parents qui habitaient de l'autre côté de la rue, à l'Ouest, et qui devaient demander chaque fois «un laissez-passer de tombes» pour aller fleurir leurs morts.

Le silence à l'ombre des tilleuls, passe un vieux monsieur avec une jeune fille.

Pardon, monsieur... Étiez-vous là quand ils ont construit le mur, dans la nuit du 13 août 1961?

Il m'a répondu que, comme en d'autres endroits de Berlin, ils n'avaient pas construit le mur cette nuit-là. Ils avaient seulement dressé une clôture de barbelés pour empêcher les maçons qui allaient construire le vrai mur les jours suivants de se sauver.

C'est seulement en relisant mes notes, le soir, à l'hôtel, que la folie de la chose m'a frappé: en somme, un premier mur pour empêcher ceux qui allaient construire le second de se sauver. Mais alors? Rien pour empêcher les premiers de fuir? Ou un autre mur encore? Et un autre? Et un autre? Saisi d'une frénésie de murs, j'en ai dessiné 2756 dans mon carnet.

Vous comptez les moutons, vous?

Moi, depuis Berlin, je dors-béton en comptant les murs: 2751, 2752, 2753...

* * *

Christian


Il m'avait donné rendez-vous dans Prenzlauer Berg, sur Kastanienallee. Il parle québécois comme vous et moi, surtout vous. Il n'a pourtant étudié qu'un an à l'école internationale à Saint-Hubert à la suite d'un échange d'étudiants. Depuis, il est fou du Québec, sa seconde patrie qu'il visite aussi souvent que possible. Grand fan de Desjardins, de Leloup (première mouture) dont il joue des tounes avec son petit orchestre à Berlin. Il lisait aussi mes trucs dans La Presse.

Vingt-sept ans. Né dans une tour du mauvais côté du mur, sept ans avant qu'il ne tombe. Marzhan, ça s'appelle. Par hasard, j'y étais allé la veille. Un assez joli petit village regroupé autour de son église... Mais non, proteste-t-il, ça c'est Alt Marzhan, as-tu remarqué les tours tout autour? Je suis né là-dedans.

Papa et maman ingénieurs, il partait le lendemain pour les États-Unis mais il est allé voter social-démocrate avant... «faute de mieux», sourit-il en coin en ajoutant: «Je vote social-démocrate un peu comme les gens qui votent pour le PQ au Québec en regrettant que le PQ soit si pute, si peu social, si peu vert, si peu toutte quand il est au pouvoir.» Il a bien dit: «toutte».

Il trouve que Montréal est une ville incroyable mais quand même pas aussi incroyable que Berlin qu'il aime à la folie. Il trouve le reste de l'Allemagne un peu plate: quand je vais à Cologne ou à Munich, je m'emmerde comme toi quand tu vas à Victoriaville. C'est lui qui le dit, moi je n'oserais jamais comparer Munich, encore moins Cologne à Victoriaville.

Il avait 7 ans le jour où le mur est tombé. Il ne fait plus la part de ce qu'on lui a raconté et de ce qu'il se rappelle vraiment. « Je me souviens que peu de temps avant ma mère allait à des manifestations à Alexanderplatz, je m'en souviens parce qu'on en parlait beaucoup. On n'est pas tout de suite allés à l'Ouest. Mes parents avaient peur qu'ils changent d'idée et se mettent à tirer. Regarde les photos des célébrations du 9 novembre 1989, il n'y a pas d'enfants. On a traversé à l'Ouest le 12. J'avais le front collé contre la vitre de la Wartburg, c'est l'autre voiture de l'Allemagne de l'Est. Il y avait la Trabant et la Wartburg. Après la chute du mur, mes parents ont perdu leur travail et se sont séparés. Ils habitent toujours à l'Est, pas loin de là où
ils vivaient avant. »

Il a vu Good Bye Lenin! - film culte sur Berlin-Est - au cinéma Atwater durant sa période montréalaise: « J'en ai été troublé pendant plusieurs jours. Étrange sentiment: me faire raconter ma propre histoire, dans un centre commercial, un dimanche après-midi, au Québec, t'sais, je veux dire? »
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyMer 23 Sep - 17:17

Merci David pour ce papier.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyJeu 24 Sep - 10:39

Je vais bien finir par me faire taper le clavier, les palmes, par les sbires de la famille Desmarais un de ces quatres pour détournement de droits intellectuels!
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyJeu 24 Sep - 13:45

Pfff ... dors tranquille, La Presse est en train d'agoniser .... qui disent... Plus payant !
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 26 Sep - 11:26

Carnet de voyage


Pierre Foglia, La Presse.

Le vol Montréal-Bâle. On ne part pas! L'hôtesse vient de nous l'annoncer: les toilettes sont bouchées.

C'est comme un résumé de ma carrière. Juste le jour où j'ai rendez-vous avec l'Histoire, paf, les toilettes sont bouchées. Passer par Bâle pour aller à Berlin, allonger la route, c'est moi aussi: deux heures et demie pour déboucher les toilettes, sept heures d'avion, sept heures de train.

Dans l'avion, je lis un tout petit livre, Le goût de Berlin. Ah! vous allez à Berlin, me dit ma voisine. Voyez, c'est pour cela que j'aime allonger ma route. Il arrive tant de choses extraordinaires, sur la route.

Dans le train, je ne lis rien. Au sortir de Bâle, on a enfilé la vallée du Rhin, bordée des premiers contreforts de la forêt Noire. Vignobles. Les toits de tuiles rouges des villages. Premier arrêt, Fribourg. Puis Offenbourg. Une dame un peu pincée s'est installée dans mon compartiment à Baden-Baden. Déjà qu'elle répondait du bout des lèvres à mes questions, j'ai achevé de la geler avec celle-ci: Vous aviez quel âge, madame, quand le mur est tombé? Oups. Précisément de cet âge que les dames de son âge ne disent pas à un inconnu dans un train.

Puisque vous me le demandez, j'allais avoir 49 ans quand le mur de Berlin est tombé, le 9 novembre 1989. J'étais en vacances. J'ai chroniqué sur la chose à mon retour de vacances pour dire que cela avait été un grand bonheur de voir tomber le mur sans violence, pas un mort, pas un fusil, pas un tank. Un grand bonheur, mais le triomphalisme de l'Occident faisait quand même chier. Vingt ans plus tard, je pourrais le redire exactement dans les mêmes mots.

La dame est descendue à Francfort, je me suis endormi à Göttingen, qui doit être bien joli. Je ne connais la ville que par la chanson de Barbara: Que jamais ne revienne le temps des larmes et de la haine.

Berlin Ostbahnhof, minuit. Dans le petit parc, devant la gare, des punks avec leurs chiens. Je marche jusqu'à Karl-Marx Allee, prolongée par Frankfurter Allee. On est dans Berlin-Est. Paraît que tout au bout, par là, on arriverait à Moscou. En tout cas, c'est la plus soviétique des rues de Berlin: huit chars d'assaut pourraient y avancer de front. C'était bien l'idée, d'ailleurs.

La pension-hôtel où j'ai réservé est toute petite. Ma chambre aussi, forcément ; la table, juste assez grande pour mon ordi. Le gardien de nuit, très empressé, parle un peu anglais. Il était en train de se faire un thé. Vous en voulez?

Vous êtes un Ostie?

Un Ossie, me reprend-il. Il ne comprend pas pourquoi je m'étouffe dans mon thé. Ost, c'est Est, qui a donné Ostalgie, la nostalgie dont nombre de Berlinois de l'Est - les Ossies, pas les Osties - se bercent encore 20 ans après. Cet hôtel était une garderie avant la chute du mur, j'habitais tout près, me dit le gardien de nuit.

C'était comment, chez vous? L'appartement, je veux dire?

Froid, humide, il y avait de la moisissure sur les murs. Quand le mur est tombé, on était sur une liste d'attente depuis six ans pour aller habiter dans une tour. C'est là que j'habite, maintenant.

Le lendemain matin, pèlerinage jusqu'à la place Rosa-Luxemburg, ma première égérie. J'ai été groupie de cette anarchiste qui s'ignorait (elle se disait communiste). La place est laide, le théâtre à colonnes qui la squatte aussi. C'est le théâtre Volksbühne de Frank Castorf, le Robert Lepage berlinois. Je viens de dire une niaiserie: Lepage fait consensus, pas Castorf.

J'allais à l'Académie des arts, au bout d'Unter den Linden, pour une exposition de photos de Berlin-Est prises par des photographes de Berlin-Est dans les années 80. En principe, rien à voir avec le mur, pourtant c'est ce que je verrai de plus transcendant sur le mur durant tout mon séjour.

Sans le montrer une seule fois, les photos de cette exposition l'expriment avec une éclatante vérité. La photo d'un cimetière au pied d'une tour suggère qu'on était mort bien avant de passer de l'une à l'autre. Une vieille devant une porte lit une adresse sur un bout de papier ; des sous-vêtements sèchent sur une corde ; une dame nue jusqu'à la taille, très belle, avec des pendentifs ; une première photo de ciel - il y en avait donc un - ; une seconde si barbouillée qu'il ne peut s'agir que d'un ciel au-dessus d'un mur ; des fils électriques ; un monsieur avec un chien dans un panier - seul le chien sourit.

Le lendemain a été ma journée Stasi. Visite du quartier général de la Stasi, devenu musée. Quincaillerie d'espion, toutes les formes de micros-épingle à cravate, de caméras-crayons cachées dans des troncs d'arbre, dans des traverses de chemin de fer. Arrosoirs de cimetière avec une enregistreuse dans le double fond. Tu ramassais l'arrosoir à la conciergerie du cimetière pour arroser les bégonias sur la tombe de ta soeur, le type de la tombe voisine t'en faisait compliment: sont beaux, tes bégonias, Kleber. Tu répondais: ouais, dans ce pays de merde, les fleurs, c'est tout ce qu'il reste de beau. Le lendemain, t'étais convoqué à la Stasi: un pays de merde, hein?

T'en prenais pour cinq ans à la prison de Hohenschönhausen, que j'ai visitée aussi. Ancienne usine transformée en camp de travail par les nazis, puis en prison par les Soviétiques, devenue les catacombes où la Stasi interrogeait et torturait les gens qui parlaient trop en arrosant leurs bégonias.

Bref, ai-je lancé à la guide, c'était un peu Guantanamo avant l'heure.

La madame était pas contente.

Le musée de l'Allemagne de l'Est est plus amusant. Il reconstitue un appartement d'une famille moyenne de l'Est. Les objets en disent plus sur les idéologies que les discours, mais si on voulait me faire pleurer, c'est raté. Ces gens-là avaient tout de même bien une salle de bains. Au même moment, je grandissais dans une maison où il y avait un unique robinet d'eau froide au-dessus d'un minuscule évier qui servait aussi bien à se laver le cul qu'à nettoyer les patates pour le souper. Les toilettes étaient au fond du jardin, évidemment.

Ce matin, j'ai dû quitter à regret ma petite pension dans l'Est pour un hôtel prétentieux dans l'extrême Est, un de ces trucs hypermodernes, bâti au milieu de nulle part, ça sent la maf, la faillite rachetée pour une bouchée de pain, personnel et clientèle super chiants. Je pars tôt le matin et reviens tard la nuit pour ne pas être tenté de mordre un touriste italien dans l'ascenseur.

Où je vais? Ça dépend. Rencontrer des gens. Un artiste roumain, un jeune homme de Montréal qui travaille dans un resto en terminant sa thèse sur le théâtre allemand, un autre jeune homme qui venait de poser des affiches pour les élections, des gens que vous ne retrouverez pas dans ce reportage. Ils y sont pourtant ; le fond de l'air, c'est eux, je les en remercie.

Dîné avec une dame de la libraire Karl-Marx. Pas vraiment une librairie. J'ai gardé une seule note de notre rencontre: J'étais, dit-elle, de ces Allemands de l'Ouest qui avaient accepté la séparation comme un état de fait. Je disais qu'il fallait regarder devant, qu'il y avait maintenant deux Allemagnes, c'était comme ça, c'est tout. Je voulais qu'on supprime dans les livres de classe cette insertion que l'on trouvait en page de garde: notre but est la réunification.

Je saute les quelques jours consacrés aux Championnats du monde d'athlétisme, qui se déroulaient à l'Olympiastadion durant mon séjour, encore que le sport allemand aussi est divisé en Est et Ouest, en méthodes et entraînements intensifs de l'Est, et en «pédagogie inspirée» de l'Ouest. Résultat, les Allemands n'ont jamais été aussi médiocres dans les stades que depuis la réunification.

Mes sorties me mènent toujours plus loin vers l'Est. Le métro, le tram, le bus, me voici à Alt Marzahn, un vrai village, une place bordée de marronniers, l'église, des tonnelles dans les jardins, un monsieur en bedaine qui sortait du dépanneur...

Bonjour, monsieur. Il a toujours habité ici, la maison à côté de la charcuterie. Il y a 20 ans, le village était exactement comme il est là, me dit-il, sauf la Mini Cooper devant l'auberge.Tout autour du village, des tours. Celles avec des balcons sont nouvelles. Dans une émission de télé est-allemande des années 70 que l'on peut visionner au musée de la RDA, un journaliste demande à une petite fille comment elle imagine l'an 2000: avec des balcons, répond la gamine. Qu'est-ce qu'elle doit être contente aujourd'hui.

Dernier souper dans un resto italien - je ne suis pas tombé une seule fois sur un resto allemand ; peut-être qu'il n'y en a pas, à Berlin - soupé en lisant The German Times, un article coiffé de ce titre: «Great-Grandpa was a Nazi after all».Encore là, le mur se dresse: selon l'étude citée, une majorité de jeunes Allemands de l'Ouest semblent s'en désoler, alors que ceux de l'Est ne manifestent aucun sentiment: grand-papa était nazi? Qu'y puis-je?

Le lendemain matin, j'étais à la Ostbanhof à 6h. Dans mon compartiment, deux dames, la quarantaine rock'n'roll avec des tatouages. Elles m'avoueront en riant qu'elles m'ont d'abord pris pour un Ossie.

Et puis?

Et puis, croyez-moi, c'est mieux comme ça. Le Canada, c'est beaucoup mieux. Elles m'ont dit des horreurs sur les Ossies, en riant toujours, mais des horreurs pareil. Ce sera la dernière note dans mon carnet: l'anniversaire de la chute de quoi, déjà?



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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 26 Sep - 19:30

161 -
Depuis l'Akademie des Zarts, croquant l'Ostie P.F. a écrit:
(...) un monsieur avec un chien dans un panier - seul le chien sourit. (...)


Un cynique !
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyMar 29 Sep - 4:35

Dans le Marianne du 19 au 25 septembre, excellent papier (j'entends par là, tres drole) de Jean François Kahn sur l'art du detournement politique et du politikement korrekt en France.


Extrait :
"(...) Un jour, quand le verbalement correct sera definitivement imposé, on fusillera les potaches; on fera une loi pour interdire les blagues belges. On empalera Jean-Marie Bigard.* Si, parce qu'il a pété cette idiotie de fin de banquet**, Brice Hortefeux est "raciste", alors, comme disait le pote Jesus, que celui qui n'a jamais proféré ce type de connerie, y compris concernant les femmes, les juifs, les homos ou les Kirghizes -pourquoi les Kirghizes ?-, jete la premiere pierre de la lapidation.
Certes, quand Georges Freche le tsar du Languedoc-Roussillon décocha une breve de comptoir, d'ailleurs totalement detournée de sens, sur le nombre de Noirs dans les equipes de foot, la droite ne fut pas la derniere à participer au lynchage. Mais ce n'est pas une raison. Que veut-on ? Que la France toute entière parle comme Michel Rocard et Lionel Jospin ? Alors, bonne nuit les petits... En comapraison, un colloque à l'Abbaye de Cluny, ce sera Woodstock!(...)"




*Note de Moi-Meme : je ne lui en souhaite pas tant, le pauvre, mais s'il se taisait, simplement, celui ci...

** Brice Hortefeux Notre Bien Aimé Ministre de l'Interieur a balancé une vanne vaseuse sur les arabes lors de la reunion d'un troupeau UMP.


Mab
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyMar 29 Sep - 13:51

163 -
Mara-des-bois
Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Mar 29 Sep à 10:35 CET
Citation :
(...) Alors, bonne nuit les petits (...)
Vu le prix exorbitant du sable pour la construction, ça vaut quand même le coup d'attendre que le marchand de sable passe pour nous approvisionner gratos après qu'il eut mis Nicolas et Carlita Pimprenelle au dodo.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyJeu 15 Oct - 10:38

Mon oncle Alfred

Pierre Foglia
La Presse

Roman Polanski? Mon sujet serait plutôt l'Atlantique. De ce côté-ci, la quasi-unanimité de l'intelligentsia québécoise, canadienne, nord-américaine qui veut envoyer Polanski devant son juge, même si la victime elle-même plaide pour un pardon. De l'autre côté, le flou artistique d'une bonne partie de l'intelligentsia européenne, du moins les Français (et quelques Italiens) que je suis allé lire sur le Net.

Différente conception de la justice? Du statut de l'artiste? Du pardon? De la notion d'asile? Rien de tout cela. Quoi alors?Le cul, madame. Le cul ici et le cul là-bas. Pas pareil du tout. Le cul dans la culture, dans l'éducation, dans la morale, dans l'art, dans le quotidien, sur les murs du métro, le cul collectif, le cul dans la tête des gens. Le cul, malade ici comme là-bas, mais différemment. Pensez à Berlusconi. Ses partouzes. Ici, il serait fini. Là-bas, il s'en trouve beaucoup pour le trouver admirable d'éjaculer à son âge. S'il se sort de cet autre scandale, il pourrait très bien être réélu.Quel homme.

Pensez au viol. Sanctionné (reconnu?) par les tribunaux de là-bas bien après ceux d'ici. Pensez à la pédophilie, longtemps banalisée là-bas, sinon par la littérature elle-même, par les moeurs de quelques-unes de ses grandes figures, de Gide à Nabokov... Les enfants mieux protégés ici, alors?

Je ne jurerais pas de cela. Plus de lois ici. Plus de protections, je pense à l'indispensable DPJ. Mais plus d'hystérie aussi, ici. Dites «pédophile» et voyez comme la justice ne suffit plus, tout à coup. Voyez comme mon oncle Alfred devient subitement mon beauf Alfred, et sa fiancée une furie; voyez-les chercher une paire de tenailles pour cisailler les couilles de ces enculeurs. Allez lire les 12 456 courriels d'insultes qu'a reçus Cassivi pour n'avoir pas écrit, comme tout le monde, qu'il fallait livrer Polanski à la justice. (Comme tout le monde sauf, encore une fois, Odile Tremblay du Devoir. Chère Odile.) Ainsi, monsieur le chroniqueur, vous pensez qu'on devrait foutre la paix à Polanski?

Oui, mais je n'en fais pas une montagne, même pas une chronique, ce n'est pas mon sujet. Son arrestation ne m'interpelle que par les réactions qu'elle a provoquées. L'unanimité ici. Le flou artistique là-bas.

Unanimité que je ne qualifierai pas de pathologique, mais comment dire? Qui en annonce peut-être une, pathologie. Je note, par exemple, que tous les papiers rappellent que la gamine a été sodomisée. Je comprends qu'on veuille souligner la gravité du crime, la persistance du rappel me trouble quand même un peu.

Et puisque vous allez me hurler dessus de toute façon, je vais oser conclure avec une dernière image qui vous fera hurler un peu plus, et c'est bien le but de l'exercice, pas de vous faire hurler mais d'aller touiller dans le glauque, disait Louis-Ferdinand.

Qu'on enferme un pédophile dans une prison régulière et la population régulière de cette prison le tuera. Notons que les plus empressés à lui faire la peau seront sûrement les motards qui gèrent les salons de massage et les clubs de danseuses où des gamines tout juste majeures font des pipes à des vendeurs d'assurance vie entre deux lignes de coke, je ferme la parenthèse.

La justice, moins carnassière que la société, a justement prévu des prisons spéciales où les pédophiles ne deviendront pas des victimes expiatoires. On comprend les criminels d'avoir besoin de victimes expiatoires. D'avoir besoin de tuer le monstre (en eux). Mais la société?

Mais mon oncle Alfred?

Allez voir expiatoire dans votre dictionnaire, le hasard fera peut-être qu'il vous renverra à la même citation de Lautréamont que le mien: Par ce moyen expiatoire tu effaçais les taches du passé

Quel passé, mon oncle Alfred?

LA LANGUE PLOUC Il y a une quinzaine d'années, je faisais visiter mon coin à un ami quand il est tombé en arrêt devant une de ces invitations à la prudence affichées à l'entrée de certains villages, celle-ci disait (et dit encore): Attention à nos enfants c'est peut-être les vôtres. Mon ami s'en était amusé: Absolument pas. Mes enfants ne peuvent pas être les vôtres.

Ils pourraient être les vôtres. L'hypothèse induit le conditionnel. Au présent, la mise en garde prend une tournure à la fois lourdaude et loufoque. À l'époque, j'avais rédigé quelques lignes là-dessus. J'étais revenu sur le sujet deux ans plus tard. Dix ans ont passé. J'y reviens une dernière fois: OK, oublions le barbarisme. Allons au sens: Comme ça, je devrais faire attention à vos enfants parce qu'il se pourrait qu'ils soient les miens? Il ne suffit donc pas que ce soit les vôtres? Combien on parie que le plouc qui a écrit cela fait des farces sur le franglais des Français?

LA VIE SAUVE J'étais à vélo. Je sortais du village de Stanbridge East. J'ai fait mon stop bien comme il faut avant de traverser la route des Vins (la 202). Regarde à gauche, c'est beau. À droite, des camions de la voirie stationnés sur le bas-côté me cachent la vue en partie. Je viens de m'engager quand, du coin de l'oeil, j'enregistre le gyrophare d'une voiture de police de la SQ qui surgit de derrière les camions. Sont sur un call. Doivent rouler à 200 km/h. Sont déjà sur moi. Je fige au milieu de la route. Je ferme les yeux dans l'attente du choc...Un quart de seconde plus tard, je suis toujours vivant. La voiture est passée. Je ne comprends toujours pas comment, peut-être est-elle passée par-dessus? Je la vois qui redresse un peu plus loin tandis que je crie à pleins poumons: hostie de con!

Mais à bien y penser, je lui dois aussi la vie, à ce flic. Alors voilà, je voulais lui dire: du rouge, du blanc ou du cidre de glace? À quel nom dois-je la laisser au poste?
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyJeu 15 Oct - 10:58

Le vaccin contre l'hystérie

Pierre Foglia
La Presse

Dans ma chronique de samedi, qui touillait le glauque, je me résignais d'avance à me faire crier des noms. Merci de ne l'avoir pas fait. Et même le contraire... Je ne vous hurlerai pas dessus, m'écris Sophie B., prof d'allemand à l'Université Bishop. Au contraire, je vais ajouter que René Girard, dans son essai sur le bouc émissaire (1), précise que ce qui est reproché à celui que l'on ostracise et persécute n'est pas le fait d'être différent, mais le fait de ne pas l'être du tout : l'absence de différence là où on s'attendait à en voir une... Votre image des motards est donc une parfaite illustration des théories de Girard.(Pour mémoire, j'avançais que la répulsion souvent hystérique qu'inspirent ici les pédophiles aux criminels «ordinaires», et par extension à la population «ordinaire» en général, participait (peut-être) d'une volonté de tuer le monstre... en eux.)

Toujours en marge de cette chronique, mais tout à fait dans son esprit, cinq ou six lecteurs ont osé témoigner d'expériences dissidentes qu'ils ont vécues ou dont ils ont été témoins.

D'abord ce monsieur gai qui a vécu ses premières expériences sexuelles avec un adulte alors qu'il était, lui, au tout début de l'adolescence. Cela s'est très bien passé, raconte-t-il sobrement : loin d'avoir été traumatisé, je garde de cette initiation un souvenir attendri.

Christine, elle, se souvient que, en deuxième secondaire, S. est arrivée dans sa classe, petite Européenne dont le papa avait été muté ici. Rapidement on s'est liées, raconte Christine, on s'écrivait nos vies pendant les cours de latin. Un jour, elle m'avoue que son papa lui a déjà inséré deux doigts dans le vagin. Je suis devenue folle de rage. Je me rappelle lui avoir balancé que son père était un pédophile, que sa place était en prison, tu en seras traumatisée à vie, l'avais-je avertie. Elle osa me répondre alors que pour l'instant elle n'était nullement traumatisée et qu'en plus, elle n'avait pas détesté.

La fin du courriel de Christine : je n'en démords pas, bien entendu, son père était un ignoble connard. Reste que, beaucoup plus tard, me souvenant dans quel état cette confidence m'avait mise, je me suis posé une curieuse question : se pourrait-il que ma réaction ait causé à S. plus de dommage que son papa?

Je suis un honnête père de famille de 33 ans, trois enfants. Ma femme est resplendissante, je touche du bois en le disant : nous sommes toujours très amoureux. La première fois qu'on a baisé, sur l'acide, elle venait tout juste d'avoir 13 ans. Je n'étais pas majeur non plus, mais quand je me souviens de nos ébats, je peux vous affirmer que sexuellement nous l'étions, majeurs, la tendresse en plus. C'est signé Fred.

Des voix qui dérangent parce qu'elles disent tout bas des vérités qu'on n'entend jamais? Que ce soit bien clair : pas une foutue seconde. Lavérité, largement documentée, c'est que les vieux messieurs qui initient les petits garçons sont presque toujours de vieux salauds. L'inceste est toujours ou presque accompagné de violence, de chantage, de mensonge. Et les gamines de 13 ans, aussi délurées soient-elles, sont toujours des enfants.

Si ces voix déviantes dérangent, c'est bien évidemment parce qu'elles banalisent l'inadmissible. Et c'est bien ce qu'on va m'écrire : monsieur le chroniqueur, vos exemples banalisent l'inadmissible.

Je vous répondrai en rougissant que c'était un tout petit peu mon intention. J'insiste : un tout petit peu, vraiment pas beaucoup. Le dosage, ici, est très important.J'ajouterai que la banalisation si décriée dans ce monde, où la banalité est pourtant l'ultime référence culturelle, la banalisation, donc, à dose homéopathique bien sûr, est un excellent remède à l'hystérie.

Rappelez-vous de l'inscrire sur ma tombe : c'est lui qui a inventé le remède contre l'hystérie.

TOUT-À-L'ÉGOUT
- Rien à voir. Ce que je trouve extraordinaire des blogues, c'est que la plupart, comme les égouts, drainent la marde par des canaux souterrains et qu'ainsi rien n'affleure à la surface. Sauf quand les wannabe, les pain in the ass qui sévissent dans les blogues ont une communication importante à faire à l'univers. Alors ils remontent à la surface, comme celui-là qui a adressé l'autre jour à tous les chroniqueurs de l'hémisphère Nord un courriel pour leur enjoindre de prendre connaissance, de toute urgence, d'un texte sur les graves problèmes de sécurité que posent la burqa et le hijab.

J'ai été incroyablement poli. Bonjour monsieur, voudriez-vous avoir la gentillesse (et la civilité) de me retirer de votre liste d'envoi. Je vous remercie d'avance.

Sa réponse : voir la réalité en face et prendre note de la vérité (sic) c'est pas votre fort, vous, hein ? Dites-moi, seriez-vous payé pour vous fermer les yeux et ceux des autres en même temps ?

C'est ce que je vous disais : le problème, avec les égouts, c'est que des fois ils débordent.

SOUVENIR ÉMU DE PICOTTE - Pierre Montreuil, monteur de structures d'acier, me dit qu'il vient d'aller installer six grosses poutres d'acier pour remplacer le pont sur la rivière aux Brochets, au chemin Cook, à Stanbridge East. C'est votre coin, ça, non ? Magnifique.

Oui monsieur, mon coin. Et ce chemin Cook, un de mes sentiers de vélo. Le pont est fermé depuis un an ou deux, mais les cyclistes pouvaient l'emprunter en slalomant entre les blocs de béton qui en interdisaient l'accès. Les gens du hameau Riceburg y avaient installé en plein milieu une table à pique-nique, les enfants continuaient d'y pêcher...

Franchement, je l'aimais mieux fermé qu'ouvert, mon vieux pont de fer.

Il paraît qu'il est à vendre. Il gît pour l'instant sur le bas-côté du chemin. Avoir des sous, je le ferais enterrer dans mon champ rien que pour faire une blague aux archéologues qui le déterreront dans 6000 ans : hé, venez voir, une structure de pont ! Y avait une rivière ici ! Ils
feraient des fouilles pour trouver des squelettes de poisson, tomberaient sur le squelette de mon Picotte. Un poisson-chat !

Qu'est-ce que ça peut être niaiseux, un archéologue
.
(1) René Girard, anthropologue français. Le bouc émissaire, Livre de poche, collection Biblio, essais.
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quantat

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyVen 16 Oct - 5:57

René Girard, dans son essai sur le bouc émissaire (1),
précise que ce qui est reproché à celui que l'on ostracise et persécute
n'est pas le fait d'être différent, mais le fait de ne pas l'être du
tout : l'absence de différence là où on s'attendait à en voir une *1...
Votre image des motards est donc une parfaite illustration des théories
de Girard.(Pour mémoire, j'avançais que la répulsion souvent hystérique
qu'inspirent ici les pédophiles aux criminels «ordinaires», et par
extension à la population «ordinaire» en général, participait
(peut-être) d'une volonté de tuer le monstre... en eux.)*2

*1 c'est exactement ce que dit mon copain Serge André dans "le sens de l'holocauste"
*2 c'est exactement ce que dit le sus mentionné dans "l'imposture perverse" (dont je suis redevable à Mab de m'avoir indiqué le lien pour le faire venir du Québec Québèque kébèc Canada francophone; mais qui ne m'a toujours pas remboursé mes cinq euros)

Il a l'air sympa et rigolo le René


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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyVen 16 Oct - 14:34

René Girard, dans son essai sur le bouc émissaire [b](1),
précise que ce qui est reproché à celui que l'on ostracise et persécute
n'est pas le fait d'être différent, (1) mais le fait de ne pas l'être du
tout : l'absence de différence là où on s'attendait à en voir une *1...
Votre image des motards est donc une parfaite illustration des théories
de Girard. (2) (Pour mémoire, j'avançais que la répulsion souvent hystérique
qu'inspirent ici les pédophiles aux criminels «ordinaires», et par
extension à la population «ordinaire» en général, participait
(peut-être) d'une volonté de tuer le monstre... en eux.)*2


(1) Quand tu dis :... n'est pas le fait d'être différent , tu veux dire différent de qui, de celui qui accuse, qui ostracise ou du pédophile, par exemple ?

(2) La vive répulsion que me causerait un pédophile, par exemple, cacherait le monstre en moi. Pourquoi ce monstre se manifesterait seulement quand je parle de pédophilie ou de d'autres actes barbares qui ne sont pas en harmonie avec ma conscience, avec mes valeurs ? Pourquoi ne suis-je pas conscience de la présence de ce monstre en d'autres circonstances ? Parce que je suis sourde, non réceptive ? ben ben bouchée comme on l e dirait ici. Je t'ai encore scandalisé ? En Brassant le Couscous... suite - Page 7 Icon_redface
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 17 Oct - 8:46

(1) Oui, il n'est pas impossible que le racisme porte en fait sur le semblable (Hitler reprochait aux juifs de se fondre dans la masse)... Tant que l'etranger est pitoresque on le prend pour un con et on le regarde avec condescendence... C'est quand il me ressemble trop qu'il devient insupportable

(2) Non : la vive répulsion ne cache pas le monstre, elle témoigne du refoulement du monstre... mais il me semble évident que la fascination qu'exercent sur nous certaines des choses qui nous répugnent montre aussi que la frontière entre les "monstres " et nous n'est pas si grande... Après tout il faut pas observer bien loin pour retrouver les traces de sadisme en nous... et je passe sur toutes les belles qualités spécifiquement humaines
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptySam 17 Oct - 15:02

... et je passe sur toutes les belles qualités spécifiquement humaines

Comme l'altruisme, qui n'est pas toujours le souci réel de l'autre;
comme la générosité, ... en autant qu'elle me rapporte bien;
comme les corrections données aux enfants, ... en autant qu'elles me défoulent;
comme les bons sentiments envers les animaux, ... quand je ne suis incapable de m'entendre avec les pairs parce que je ne peux pas toujours contrôler ...

AMEN(e)
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyDim 18 Oct - 12:09

Karoli a écrit:

Comme l'altruisme, qui n'est pas toujours le souci réel de l'autre;
comme la générosité, ... en autant qu'elle me rapporte bien;
comme les bons sentiments envers les animaux, ... quand je ne suis incapable de m'entendre avec les pairs parce que je ne peux pas toujours contrôler ...


Je suis d'accord avec ça. Il faut faire avec la nature humaine, dont les actes honorables ne viennent pas forcement des meilleures intentions -bizarrement, les bonnes intentions provoquent souvent l'effet inverse.


Karoli a écrit:
comme les corrections données aux enfants, ... en autant qu'elles me défoulent

Là, je ne suis plus d'accord parce que le defoulement sur un etre vivant, c'est une forme de sadisme. Pour soulager ses nerfs, on a inventer les assiettes; ça casse tres bien, dans un bruit interessant.
Quand on enguirlande ou quon punit un enfant, il faut que ce soit :
- parce que necessaire pour lui,
- douloureux à celui ou celle qui applique la reprimande.

Sinon c'est du vent.


Mab -pas de bras, pas de chocolat-
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyDim 18 Oct - 16:09

Citation :
Là, je ne suis plus d'accord parce que le defoulement sur un etre vivant, c'est une forme de sadisme. Pour soulager ses nerfs, on a inventer les assiettes; ça casse tres bien, dans un bruit interessant.
Quand on enguirlande ou quon punit un enfant, il faut que ce soit :
- parce que necessaire pour lui,
- douloureux à celui ou celle qui applique la reprimande.

Je suis pleinement d'accord ! Quoi dire de plus.
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quantat

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyLun 19 Oct - 9:43

douloureux à celui ou celle qui applique la reprimande.



C'était en tous cas ce que disaient les hauts dignitaires nazis au sujet de la nécessaire élimination des juifs: que ce soit un pénible devoir et surtout pas une jouissance...


Moi je me demande si nous n'éprouvons pas une satisfaction narcissique à relever que nous sommes capables d'infliger une punition malgrè la douleur que cela nous cause ...

...Euh c'est vrai que j'ai pas beaucoup d'estime pour l'être humain; un peu plus pour l'être humaine
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Mara-des-bois
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyLun 19 Oct - 9:58

quantat, arrachant les ailes des mouches, a écrit:
C'était en tous cas ce que disaient les hauts dignitaires nazis au sujet de la nécessaire élimination des juifs: que ce soit un pénible devoir et surtout pas une jouissance...


M'en fiche.
Meme Mao devait dire "Passe moi le sel", ce n'est pas pour autant que je vais m'en priver.
(Mais tu es un monstre... Oser comparer la punition à un enfant à l'elimination des juifs, des homos et des tziganes... Allez, retourne hanter Karoli, mauvais sujet)



quantat, interrogateur a écrit:
Moi je me demande si nous n'éprouvons pas une satisfaction narcissique à relever que nous sommes capables d'infliger une punition malgrè la douleur que cela nous cause ...


Mais c'est qu'il insiste, en plus.
Non, non et non, pas de plaisir à faire bobo, ça signifie pas de plaisir-du-tout. C'est à faire, point à la ligne. On sait bien qu'ils vont y survivre, qu'on en discutera apres s'il le faut, que ça risque de se reproduire, que c'est une des composantes de l'education et qu'il faut etre assez ferme au debut pour eviter d'avoir à recommencer. On se contemple le nombril lorsqu'on fait quelque chose de beau; une fessée ou une punition, ce n'est pas joli... Quoique la fessée... Tu as raison, il parait qu'il y a des adultes qui aiment ça.
Arrete de me perturber s'il te plait.



quantat a écrit:
...Euh c'est vrai que j'ai pas beaucoup d'estime pour l'être humain; un peu plus pour l'être humaine


Tout s'explique.
Il faut que tu investisses davantage sur l'humain pour en retirer de l'interet. A mon avis, c'est un probleme de gestion (tu as vu, j'ai evité "le mot").


Mab, fiere d'elle
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quantat

quantat


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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 EmptyLun 19 Oct - 11:13

Non, non et non, pas de plaisir à faire bobo, ça signifie pas de plaisir-du-tout

Pas de plaisir à faire bobo, mais une immense satisfaction à se dire qu'on peut surmonter son dégout pour le bien de l'enfant..

POur le premier paragraphe: Mao était même pas nazi en plus!!!

Je voulais juste rappeler qu'ils étaient pas si méchants que ça, les nazis (juste un tout petit peu tordus)
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 7 Empty

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