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 En Brassant le Couscous... suite

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Karoli
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MessageSujet: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyJeu 8 Jan - 13:48

En Brassant le Couscous... suite 8120



Pierre Foglia
La Presse
Pauvre Palestine



On ne refera pas l'Histoire mais il faut tout de même bien y revenir un peu. C'est quoi déjà leur foutu problème? La religion? Les riches, les pauvres? Le Nord, le Sud?


C'est la terre. Après ça dégénère dans la haine et le sang, mais au départ c'est une histoire de terre, de terre trop promise je crois.

Mille ans avant Jésus-Christ, la Palestine était le royaume juif du roi David. C'est pour cela qu'à la fin du XIXe siècle, les Juifs de plus en plus persécutés en Europe (les pogroms russes notamment) se sont repliés vers leur terre ancestrale. C'est une question qui revient chaque fois: pourquoi les Juifs, quand ils ont senti le besoin de se replier dans un espace à eux, pourquoi ont-ils choisi la Palestine plutôt que le Laos ou le Manitoba?


Parce que la Palestine, c'est chez eux, voilà.

Sauf que c'était chez eux 2000 ans avant. Il s'en passe des choses en 2000 ans; en Palestine, il s'était notamment passé qu'elle était devenue la terre des Arabes.

Au sortir de la guerre, les persécutions nazies ayant accéléré le mouvement, ils étaient près de 700 000 Juifs à être de retour sur cette terre «promise». Promise par qui et à qui, 2000 ans plus tard, ce n'était pas si clair. Alors avant que la chicane pogne avec les Arabes, les Nations unies ont donné la moitié de la Palestine aux Juifs et l'autre moitié aux Arabes. C'était en 1947.

Avoir su ce que leur réserverait le prochain demi-siècle, les Palestiniens auraient accepté le plan de l'ONU et on aurait aujourd'hui deux États qui se détesteraient, c'est sûr, on peut rêver, se détesteraient sans se faire la guerre. Chacun chez soi à se crier des bêtises par-dessus la frontière.

Mais les Palestiniens ont refusé le plan de l'ONU et ce fut la guerre (1948). Les Palestiniens sont littéralement massacrés. Les Israéliens profitent de leur victoire pour refaire le partage du territoire: au lieu des 50% attribués par l'ONU, les Arabes n'ont plus maintenant que 25% du territoire.

Nouvelle guerre en 1967 (dite des Six Jours), nouvelle victoire écrasante des Israéliens qui décident que le territoire d'Israël c'est désormais... toute la Palestine. Point à la ligne.

Plus d'État palestinien?

On verra ça plus tard. On verra ce qu'on peut vous donner quand on aura fini d'installer nos colonies.

Et voilà. Ça fait 40 ans qu'on discute des frontières d'un éventuel État palestinien. C'est passé de 25% à 19%, à 10% avec le plan de paix d'Ariel Sharon en 2003. Avec le plan Sharon, les Palestiniens seraient confinés sur 10% du territoire qu'ils occupaient avant 1947.

Les Israéliens ne se sont-ils pas retirés de Gaza en 2005? Et alors, le voilà l'État palestinien.
Regardez une carte. Gaza, c'est rien. Une peanut. Et puis les Israéliens n'étaient pas allés loin! La preuve! En fait si Gaza n'était plus occupée, elle était toujours assiégée, les entrées et les sorties des personnes et des biens contrôlées par les Israéliens.

Faut-il aussi parler du mur, qui lorsqu'il sera terminé, ceindra ce qui reste de la Palestine sur des centaines de kilomètres - des miradors tous les 200 mètres? Un mur que les juges de la Cour internationale ont déclaré «contraire au droit international» ?

Sept cents morts d'un côté. Neuf de l'autre, dont deux tués accidentellement par une bombe «amie». Je vous explique: les neuf Israéliens ont été tués par des terroristes. C'est bien là la preuve que la sécurité d'Israël était menacée. Les 700 Palestiniens, eux, ont été tués par des soldats, on n'y peut rien, c'est la guerre.

Je ne comprends rien? Peut-être.

Je vais vous dire ce que je comprends. Je comprends que Juifs et Arabes se disputent cette terre depuis si longtemps, que les premiers ont humilié si souvent les seconds, et que les seconds sont piégés si profondément dans une haine inextinguible qu'il ne peut pas y avoir d'issue sur le terrain.
Je comprends que chaque fois que des modérés, je pense à tous ces Israéliens qui se reconnaissent dans les prises de position du journal Haaretz par exemple, ou dans celles d'écrivains comme Amos Oz ou David Grossman, chaque fois que des modérés amorcent une tentative de compromis, chaque fois un attentat, une bombe humaine vient torpiller leurs efforts. Je comprends la réplique. Je comprends la spirale. Je comprends que les forces sont si inégales qu'une semaine plus tard, il y a 700 morts d'un côté et 9 de l'autre. Je comprends que c'est seulement le manque de moyens qui empêche les Palestiniens de massacrer quelques milliers de Juifs. Je comprends qu'on est devant un cancer.

Ce que je ne comprends pas du tout par contre, ce que je n'ai jamais compris, ce sont les Américains là-dedans.

Ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de solution. Il y en a. Connue. Cent fois envisagée. Deux pays. Chacun chez soi. Les Israéliens qui renoncent à leurs colonies. Les Palestiniens qui renoncent à tous ces villages, ces villes comme Haïfa qui étaient arabes et qu'ils rêvaient de voir redevenir palestiniens.

Cette solution, les Américains ont le pouvoir de l'imposer.
Il suffirait pour cela que les États-Unis cessent d'être aussi scandaleusement toujours dans le même camp. Protecteurs d'Israël? Bien sûr. Mais ce poids écrasant toujours sur le même plateau de la balance? Cet appui toujours systématiquement inconditionnel?

On a vu avec quelle diligence M. Bush a donné le feu vert aux bombes d'Israël, cette fois-ci encore. On a vu avec quel empressement aussi M. Obama a nommé Mme Hillary Clinton au poste de secrétaire d'État, Mme Clinton, la grande amie d'Israël.

Pauvre Palestine.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 12 Jan - 13:33

Jamais de repos
Pierre Foglia
La Presse


Ce n'est pas pour me vanter, mais je dois être le seul chroniqueur de l'hémisphère Nord à n'avoir pas encore dit un mot du Bye Bye, et au lieu de m'en remercier, vous me dites quoi? Vous me dites: allez, monsieur le chroniqueur, pour nous faire plaisir, juste quelques lignes, un petit mot...
O.K., un mot. Mais un seul. Et au hasard. En ouvrant au hasard un dictionnaire tiré au hasard de ma pile de dictionnaires. Voilà, j'ai tiré Le Nouveau Littré. Attention, j'ouvre. Page 641, le premier mot en haut de la page, c'est un mot composé: «Gras-fondu ou gras-fondure». L'un et l'autre se disent. Attendez que je lise la définition... Ah non! Non! Vous allez croire que j'ai triché:

Gras-fondu ou gras-fondure: diarrhée chez la vache et le cheval.


C'est l'histoire de ma vie, mon vieux. Je fuis le sens, et toujours le sens me rattrape, me tire par la manche, jamais de repos. Tiens, le coup du dictionnaire ouvert à n'importe quelle page que je viens d'exécuter devant vous, je le fais souvent tout seul. Eh bien jamais, vous m'entendez, jamais je ne tombe sur des mots innocents comme moulinette ou bretelle ou mouchoir ou saucisson ou ficelle ou Nouveau-Brunswick.

L'autre jour je parcourais l'hebdo français Le Point - ce n'est quand même pas Tel quel, Le Point - et je tombe sur cette phrase dans une critique littéraire: «Les chagrins sont des malaises vagaux.» Vagaux? Pluriel de vagal, relatif aux nerfs vagues (on en a deux), appelés aussi nerfs pneumogastriques. On les dit vagues à cause de leurs ramifications dispersées. Bref, les chagrins seraient des malaises pneumogastriques et se soigneraient au bicarbonate.

Dans le même article, on parle d'un monsieur bien-pensant et «doloriste», en plus de traiter le philosophe Finkielkraut de « mécontemporain »... Je suis à la veille de m'abonner à Paris-Match.

Jamais de repos. Prenez ma chronique de jeudi, « Pauvre Palestine ». Savez-vous combien j'ai reçu de courriels? Environ 17 millions. J'ai eu l'étourderie, à la fin de la chronique, de dire que je ne comprenais pas pourquoi les États-Unis étaient toujours aussi outrageusement du bord d'Israël. C'est incroyable le nombre de lecteurs qui se sont fait un devoir de m'expliquer.

C'est drôle parce que j'avais d'abord bâti cette chronique en expliquant justement le pourquoi de cet appui indéfectible. Mon propos ne portait pas tant sur le lobby juif que sur ce qu'Israël représente pour la droite chrétienne américaine. À la dernière minute, en me relisant, j'ai dit fuck, c'est pas une chronique c'est un éditorial. J'ai tout scrapé et rebâti en vitesse une petite Palestine pour les nuls, en concluant donc par cette question (c'est mon côté scout interactif): pourquoi diable les Américains, qui disposent d'un moyen de pression décisif, ne l'ont-ils jamais utilisé pour imposer la paix?

C'est drôle, vos réponses, c'est à peu près la chronique que j'ai scrapée parce que je la trouvais trop éditoriale. Vous avez d'ailleurs un style très éditorial, en cela qu'on a l'impression que les choses ne sont là qu'en support à votre opinion. Les hommes sont tourmentés par l'opinion qu'ils ont des choses, non par les choses mêmes. (Épictète)

Vous aimez les solos de tambour plus que moi. Plus je vieillis, plus la petite musique me suffit. J'expliquais cela l'autre jour à un lecteur fâché. Selon lui, il y avait dans ma chronique trop de mots et pas assez d'idées. Il avait raison pour les idées. Il n'y en avait aucune. J'ai été un peu raide, je lui ai dit regarde, j'ai pas que ça à donner: une petite musique. Pour la totale, les grandes orgues, tu vas lire les pages éditoriales et tu me fais pas chier.

N'allez pas croire que je n'ai que des teigneux. La gentille Mme Pauline Marois m'a écrit. Une carte officielle avec l'estampille de l'Assemblée nationale, Baie-Saint-Paul, par le peintre Normand Boisvert, et griffonné en pattes de mouches: Je ne vous lis pas toujours mais quand je le fais, généralement j'aime, même si je ne suis pas toujours d'accord. Traduisons: je ne vous lis pas, mais quand ça m'arrive par accident, je vous trouve assez nul, c'est pas grave, allez! Elle me rend élégamment, je trouve, le faux compliment que je lui ai fait l'autre jour en la traitant de fausse matante.

M. Charest m'a oublié. Gilles Duceppe aussi, mais je crois qu'il a écrit à Yves Boisvert, je vais m'en souvenir. Françoise David? On doit aller manger un de ces midis, j'ai assez hâte de dire des folies dans le dos d'Amir, qui m'a téléphoné mais je dormais. Ma fiancée me l'a dit trois jours après: Amir a téléphoné. Ah ben.

Longue lettre de Michel Garneau, le poète: Je m'abstiens d'habitude d'envoyer des poèmes par la tête des gens qui ne sont pas déjà mes victimes intimes... sur le thème de la vieillesse - oh le maudit naufrage lent/ah l'atroce noeud coulant.

Jean-François est poète autrement: je suis de la gauche monoparentale du Plateau, des parents agriculteurs, des oncles homos, des frères qui se présentent pour les Verts, des immigrants dans les partys de Noël au fond d'un rang gaspésien... cette gauche-là qui a voté Amir et ne le regrette pas...

Chronique-école, chronique-religion, chronique-Palestine, des milliards de courriels, je réponds à quelques-uns, j'imprime les plus pertinents, je leur mets un trombone, j'écris Palestine au crayon gras rouge au travers de la première copie et cela va s'ajouter sur la pile des courriels-écoles, des courriels-religions, des courriels-olympiques.
Répondre quoi?
Que je vous aime et vous hayis en même temps? Je sais, je sais, vous aussi. Juste un truc: est-ce bien nécessaire de me l'écrire si souvent?
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 12 Jan - 18:00

« Bref, les chagrins seraient des malaises pneumogastriques et se soigneraient au bicarbonate. »

C'est assez vrai merci, mon cher Pierre. Au Pepto-Bismol aussi - pour qui n'a pas de bicarbonate sur l'étagère (moi, par exemple). Les « frileux des viscères » en savent quelque chose. Un rien les ramène au sourire, eux qui tantôt faisaient grasse mine, l'âme amblait plutôt que de galoper. Si je le sais !

« pourquoi diable les
Américains, qui disposent d'un moyen de pression décisif, ne l'ont-ils
jamais utilisé pour imposer la paix?
»

Ce n'est pas dans l'intérêt de « à qui profite le "crime " ». Ne cherchons pas à quatorze heures ce qu'on trouve à midi. L'intérêt des grands décideurs n'a jamais été humaniste, mais clanique. On se demande quel « clan » ils sont, ceux-là.

« Les hommes sont tourmentés par l'opinion
qu'ils ont des choses, non par les choses mêmes. (Épictète)
»

Ce cher Épictète, mon héros intellectuel de l'adolescence ! Ne te formalise pas de ce qui ne dépend pas de toi, m'apprenait-il. Une vie plus tard, j'essaie encore de m'y conformer... Pas facile. C'est qu'il est venu à l'animal humain la conscience, ce qui le distingue le plus des autres animaux, et non l'intelligence comme on peut le penser à prime abord. Les animaux sont intelligents à leur manière, qui savent mieux obéir à leurs « instincts » que l'animal dit supérieur qu'est l'Homme, qui a fini par troquer ses instincts pour de la volonté. Juste à voir on voit bien, de cette volonté, il ne fait que des problèmes. L'instinct sait mieux ce qui convient, pour l'ensemble de l'espèce.

Bon, pour le reste, c'est charivari. Même un chroniqueur de la trempe de Pierre Foglia n'est pas toujours inspiré. Il a un espace commercial à remplir, veux veux pas. Je ne l'envie pas. Je préfère ma liberté à la sienne - qui n'en est pas une, n'allez pas croire. Les auteurs recherchés perdent leur liberté d'être-en-écrit du moment qu'ils savent qu'on les attend, pour les lire, et s'en nourrir.

Rien n'est moins libre que l'attente extérieure.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyJeu 15 Jan - 13:52

Le bien est déjà fait



Pierre Foglia
La Presse

(Newbern, Alabama) Un truc est sûr, m'a dit Arthur, le seul Noir qui déjeunait ce midi-là au Miss Melissa's café, un truc est sûr : le bien est déjà fait.


Le bien est déjà fait, répéta-t-il en détachant chaque mot.

On n'imagine pas lieu plus démeublé que Moundville avec ses bâtiments carrés à l'abandon qui bordent la rue principale trop large. Surtout, on n'imagine pas, en ce lieu en déshérence, un resto aussi animé que le Miss Melissa's qui sert tous les midis depuis 1927 le même chicken casserole avec des homemade biscuits, des choux et des beans deux couleurs pour 6,75$, dessert compris.
Un coin de la grande salle à dîner est curieusement réservé au culte d'Elvis Presley, le buste en plâtre du King posé sur un guéridon, éclairé par un lampion comme les Chinois en mettent à leur bouddha maison. La grande salle était à demi pleine, et il y avait ce Noir, Arthur, qui déjeunait seul. Je me suis invité pour le café.

Le bien est déjà fait, vous comprenez?

Oui monsieur. Je crois que je comprends. Vous voulez me dire que même si Obama se révélait être un président moyen, son élection en elle-même a fait à l'Amérique un si grand bien, que ce bien-là ne pourra jamais être annulé. Un bien « irrémédiable » en quelque sorte.

C'est exactement ce que je dis. Quand le 4 novembre dernier, vers 10h du soir, CNN a annoncé que la Virginie avait voté Obama et déclarait M. Obama président désigné des États-Unis, une barrière est tombée dans la tête des Noirs d'Amérique et peut-être des Noirs du monde entier. Une barrière qu'on ne pourra jamais redresser, même si on en dressera d'autres dans la réalité des ghettos. Dans la tête des Noirs, ce bien-là a été fait pour toujours.

Arthur est gérant de crédit dans une banque à Tuscaloosa. Que va changer l'élection d'Obama dans sa vie?

Well, je vais devenir président de la banque, se moque-t-il. J'ai pris congé aujourd'hui pour venir voir ma mère qui vit ici dans une maison de retraite, à Moundville. Pour elle non plus cela ne changera rien, si l'on compte pour rien le bonheur que l'élection d'Obama lui a déjà apporté. Le soir de l'élection, elle m'a téléphoné, et mes soeurs aussi qui vivent à Detroit, et toutes pleuraient. Mais pour revenir au changement, on ne sera pas plus riches, pas moins malades, pas plus intelligents.
Il n'y avait pas un Noir dans l'avion entre Burlington et Philadelphie. J'ai bien essayé d'engager la conversation avec mon voisin, mais je le dérangeais, il regardait un film sur son iPod - un film! - quelle époque formidable. Entre Phillie et Birmingham, ma voisine, une jeune fille qui jouait à des jeux sur son iPod - quelle époque vraiment formidable -, étudie à Penn State, elle allait passer quelques jours avec son fiancé qui, lui, étudie à Tuscaloosa à l'université de l'Alabama. Quant à moi, je relisais De la race en Amérique qui est la traduction du fameux discours d'Obama à Philadelphie - Nous, le peuple... -, l'avait-elle lu?

Oui, elle avait. Des étudiants noirs en ont distribué des copies sur le campus. Qu'en avait-elle retenu? Je l'embarrassais, elle m'a renvoyé la question : Vous?

Je lui ai fait lire dans la version anglaise que l'on trouve à la fin du livre, le passage où Obama dit : This is where we are right now, voici où nous en sommes : dans une impasse raciale où nous demeurons enfermés depuis des années.

Ce qu'il y a d'extraordinaire là-dedans, ce qui résume toute l'Amérique et pas seulement la question raciale, c'est que le Noir américain qui disait ça à la mi-mars à Philadelphie - right now les États-Unis sont dans une impasse raciale - ce Noir américain a été élu, début novembre de la même année, président des États-Unis!

Pourriez-vous avoir un fiancé noir, mademoiselle ? Elle n'a eu aucune hésitation. Yes.
Et vos parents l'accepteraient?
Aucune hésitation non plus : No!

C'est dans John Updike, dans une petite ville pas très loin de Philadelphie justement, dans le second tome des Rabbitt - cette formidable saga d'un Américain moyen -, le héros, Harry Angstrom héberge depuis quelques semaines un Noir et sa maîtresse, une jeune fille blanche. Un soir, en revenant de son travail, il est attendu par deux de ses voisins : On veut vous parler. Ce Negro chez vous, avec la fille blanche, on veut qu'il s'en aille. La veille, un Américain avait marché sur la Lune.

Me revoici donc en Alabama presque sur la Lune aussi, en tout cas bien loin de ce qui va se passer mardi à Washington. Pour vous dire combien loin, ce matin, dans le modeste quotidien de la région, le Tuscaloosa News, dans la page commentaires, il y avait un type qui écrivait qu'il ne croyait pas qu'Obama soit brillant. He is clever, cela ne veut pas dire brillant. Et je ne trouve pas, ajoutait-il, que Michelle Obama soit belle. Ni charmante. Ni qu'elle soit une autre Jackie Kennedy. Et je ne veux pas qu'on me dise ce qu'elle porte comme robe ni comme chaussures. Il en remettait une dernière couche : Je ne crois pas que les filles des Obama soient plus adorables que la plupart des enfants de mon quartier et lâchez-moi avec leur école, leur chien et quoi encore?

Me revoici en Alabama, pas de raison, enfin si, plein, mais pas de celles qui font courir les grands reporters. Par exemple ? Eh bien par exemple quand je lève le store de la fenêtre de ma chambre, il y a un abreuvoir juste là, et des vaches qui viennent boire avec leurs veaux. Ce matin elles devaient casser la pellicule de glace avec leur nez. Il gèle la nuit, puis vers 10 h c'est le printemps. Est-ce une bonne raison d'avoir choisi l'Alabama, le printemps? Le bleu céruléen du ciel ? Des arbustes en fleurs dont j'ignore le nom? Mais y'a pas internet. On ne peut pas tout avoir tout le temps. Mon portable ne trouve pas de signal. Et le téléphone maison est coupé. Parce que, m'explique Anne, la dame du bed, parce que c'est la même ligne que le voisin qui n'a pas payé sa facture, alors Bell South a coupé la ligne.

Oui, le même bed que j'ai habité l'hiver dernier, dans ce même bled de 250 habitants, dans le comté de Hale, un des plus pauvres du vieux Sud, mais aussi un des plus attachants.
D'autres raisons? Les Noirs. Si noirs qu'Obama en est presque blanc. Ici, ils n'ont pas gagné leur élection. L'Alabama - 4,5 millions d'habitants, 26 % de Noirs - a encore une fois largement voté républicain le 4 novembre.

Mais qu'est-ce que je raconte ! Bien sûr que si ! Bien sûr que les Noirs de l'Alabama ont gagné leur élection. Sans doute plus encore que tous les autres Noirs d'Amérique.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 20 Jan - 14:14

Mon entrevue avec le président des États-Unis

Pierre Foglia
La Presse



(Tuscaloosa) J'ai fait un rêve, M. le président. Ah non! Non non non, pas du tout. Pas un rêve comme ça. Je ne suis pas un Nègre historique. Je suis un vieux journaliste blanc, tout ce qu'il a de plus prosaïque. J'ai seulement rêvé que vous me donniez une entrevue et je prépare ici quelques questions, mais franchement ne vous fatiguez pas à me répondre. D'ailleurs je ne suis pas à Washington, je suis en Alabama.


Ce que j'y fais? Je parle de vous. Tiens, je sors à l'instant du Mullen's Barber Shop. Savez-vous bien, M. le président, combien ces gens ont peur de vous? Ils ont peur que vous augmentiez les taxes. Ils ont peur que vous leur retiriez leurs armes. Que ferons-nous si des bandits attaquent notre famille? m'ont-il demandé. J'sais-tu moi. Ils ont peur que vous interdisiez la peine de mort. Je les ai rassurés comme j'ai pu. J'ai dit : mais non, il a dit ça comme ça pendant sa campagne, c'était juste pour parler.

Tenez, ce matin, à Greensboro j'ai interviewé un monsieur noir, la quarantaine, Ron Ross, prof d'histoire et de religion dans une modeste école privée, la Warrior Academy où il est aussi entraîneur de l'équipe féminine de balle-molle. Lui non plus n'a pas voté pour vous. Question de valeurs familiales, m'a-t-il dit.

Je ne pouvais pas voter pour quelqu'un qui est en faveur du droit des gais. En faveur de l'avortement. Et pire encore pour quelqu'un qui n'a pas arrêté de nous promettre « plus de gouvernement », plus de justice sociale.


Qu'avez-vous contre la justice sociale, M. Ross?

Je trouve insupportable que le gouvernement aille chercher de l'argent dans la poche de gens qui l'ont honnêtement gagné pour le redonner à Dieu sait qui...

Mais ceux qui n'ont rien?

Pour ceux-là il y a la charité, m'a répondu M. Ross.

La différence entre vous et moi M. le président, c'est que moi je ne pourrais pas être président des États-Unis. Aujourd'hui, vous allez prêter serment d'être, pour les quatre prochaines années, le président de TOUS les Américains. Moi je ne pourrais pas. Moi je dirais: Je m'engage à être le président de tous les Américains, SAUF de Ron Ross, ce connard.

*****
Au fait, M. le président, je ne vous ai toujours pas posé de question. Ça fait un peu drôle pour une entrevue, mais bon, on continue comme ça pareil? On verra bien.

Alors. Alors dimanche je suis allé à la messe. Avec Anne ma logeuse qui, elle, y va tous les dimanches dans une église noire différente pour en faire une chronique dans l'hebdo régional. Ce dimanche, c'était à l'église baptiste Pleasant Grove Missionary. C'était, monsieur le président, ma-gni-fique. Exactement comme vous l'avez dit dans votre discours sur la race, dont j'ai copie ici, je vous laisse la parole : dans ces églises noires on rit à gorge déployée, on tape des mains, on crie, on hurle des choses incongrues, ces églises contiennent toute la tendresse et la cruauté, l'intelligence et l'ignorance la plus choquante, l'amour et l'amertume...

Comment avez-vous pu oublier, M. le président, les chapeaux des dames? Le chapeau de la dame en tailleur rouge dans la rangée devant moi était, tenez-vous bien, en forme de corbeille à fruits! Avec des fruits dedans! Une banane, une pomme, un ananas, des amulettes en plastique, mais quand même.

Le chapeau de sa voisine était tout de plumes, comme si elle avait porté un faisan sur la tête. Je pensais à ma pauvre mère à l'église, petite grenouille grisouille ratatinée sous son foulard, si j'avais le malheur de tousser: chut! Je peux bien être athée aujourd'hui.

Vous l'étiez aussi, je crois, athée, M. le président, par votre maman blanche et gogauche. On peut dire - thanks God - que vous avez eu de la chance finalement d'être touché par la Grâce, vous ne seriez jamais devenu sans cela, président des États-Unis - one nation under God.

Ah tiens, j'en ai une question. Pensez-vous que la foi vient plus aisément aux enfants dont la maman porte une corbeille de fruits en guise de chapeau, avec une banane en plastique dedans?
J'en ai une autre. Combien de temps cela prendra-t-il pour avoir un président des États-Unis athée? Athée et nègre?

*****
Je ne vous ai encore pas dit, M. le président, que je suis très heureux de votre élection. Et en même temps inquiet comme tout le monde.

Je viens d'aller traîner au Midtown Village de Tuscaloosa où l'immense magasin Circuit City annonce sa vente de liquidation. 567 magasins Circuit City à travers les États-Unis vont fermer. La deuxième plus grande chaîne de magasins d'ordis, de télés, de cellulaires, etc... C'est pas l'euphorie dans les midtown villages d'Amérique, M. le président.

Comme tout le monde, je trouve que vous avez fait une campagne extraordinaire. Reste que je me demande si les qualités qui permettent de se faire élire de cette façon, ne sont pas exactement contraires à celles requises pour gouverner.

Votre campagne avait du fond, ce n'est pas ce que je veux dire, mais elle était quand même toute séduction. Vous avez séduit l'Amérique. Aujourd'hui vous l'épousez. Ma question, quand vous vous promenez dans les midtown villages - vous y promenez-vous? - que vous voyez ces ventes de faillite partout parce que le pouvoir d'achat baisse, regrettez-vous d'avoir mis enceinte la mariée? Pas aujourd'hui c'est la fête, mais demain, aller vous freaker de la voir si grosse d'espoir?

Je sais que vous êtes fou de basket, monsieur le président, je vois dans le numéro du Rolling Stone qui vous est consacré une récente photo qui vous montre dans une pratique des Tar Heels de la Caroline-du-Nord, vous êtes en extension et vous vous apprêtez à shooter de la gauche. Moi aussi je suis gaucher, je peux vous dire un truc? Votre poignet n'est pas assez cassé, votre lancer ne sera pas fluide, si ça rentre, ça ne fera pas floutche. Mais c'était pas pour vous dire ça.

Quand j'étais petit, mon équipe préférée c'était les Celtics de Boston qui gagnaient tout le temps avec rien que des Blancs dans leur «cinq de départ». Les Celtics ont regagné la finale de la NBA le printemps dernier, pour la première fois depuis 30 ans : rien que des Noirs, pas un Blanc!
Vous faites un peu chier, non? La Maison-Blanche. Mon équipe blanche. Obama lave plus blanc, mon oeil. Cela prend de plus en plus l'allure d'un take over hostile votre histoire.

*****
Peut-on parler un peu de poésie pour finir, M. le président? Ce poète que vous appelez Frank dans votre livre Les rêves de mon père, qui buvait du whisky dans un vieux pot de confiture, ce poète que vous alliez visiter parfois, vous a dit juste avant votre départ de Hawaii pour l'Université Colombia, vous a dit, je le cite tel que vous le rapportez:

Comprends une chose mon garçon. Ils vont te donner un grand bureau et te dire que tu fais honneur à ta race. Jusqu'à ce que tu veuilles vraiment commencer à diriger les choses, et là ils tireront sur la chaîne et te feront savoir que tu es peut-être un nègre bien dressé, bien payé, mais que cela n'empêche pas que tu sois un nègre.

Ma question, M. le président : le fait que ce bureau qu'ils vous donnent aujourd'hui soit ovale, change-t-il quelque chose à l'avertissement de votre vieil ami le poète?

Vous lui aviez demandé ceci : Es-tu en train de me dire, Frank, que je ne devrais pas aller à l'université?

Non, vous a-t-il répondu. Je te dis au contraire d'y aller, mais de garder les yeux ouverts.

Je n'ai pas de question là dessus, M. le président.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyDim 25 Jan - 21:27

Retour d'Alabama

Pierre Foglia
La Presse



Dans le bruyant Boutwell Auditorium de Birmingham, je n'ai saisi du discours de M. Obama que des bribes éparses et en avais gardé une impression générale d'austérité, l'impression qu'il s'était surtout appliqué à ne pas donner un show en ces temps si peu réjouissants.


Depuis, j'ai lu et relu ce discours, et je vois bien que j'étais largement passé à côté de l'essentiel. Un grand discours, à classer avec les autres grands discours d'Obama, celui de Boston à la convention démocrate, celui de Philadelphie sur la race, celui de Chicago, avec comme chaque fois ce calibrage précis des mots qui donne au propos toute sa lumineuse rigueur.

Pour le sens général, il me semble évident : la grandeur de l'Amérique, disait Obama mardi, est beaucoup dans sa capacité de se réinventer. Américains, c'est le moment ou jamais de le montrer. Américains, au travail!

Reste que des moments de ce discours m'ont plus personnellement rejoint. Celui-ci, par exemple, modèle de fusion réussie du sens et du rythme de la phrase : une nation ne peut prospérer quand elle ne favorise que les nantis - voilà pour le sens -, cannot prosper / only the prosperous, voilà pour l'allitération qui donne le rythme.


Autre moment: quand il a ajouté dans les qualités que devront montrer les Américains pour faire face à la crise - what is required for us now -, quand il a ajouté à la loyauté, au patriotisme, au sens des responsabilités, à l'honnêteté, quand il a ajouté - je vais finir par le dire - la curiosité, une des forces tranquilles du progrès. Vous imaginez M. Harper, dans une adresse aux Prairies, préciser que la curiosité est une des forces tranquilles du progrès?

J'ai apprécié aussi - on ne s'en étonnera pas - «nous sommes une nation de chrétiens, de musulmans, de juifs, d'hindous, AND non-believer». Thanks God de ne pas nous avoir oubliés, pour une fois.

J'ai aimé enfin, bien sûr, qu'il rappelle qu'il est le fils d'un homme noir à qui on aurait probablement refusé de servir un café il y a 60 ans au restaurant du coin, à deux pas d'où, ce jour même, on le consacrait, lui, le fils de cet homme noir, 44e président des États-Unis.

Bref, si M. Obama montre à faire les choses seulement la moitié du génie qu'il montre à les dire (les saisir, les nommer, les définir), il deviendra assurément le plus grand président de l'histoire des États-Unis. C'est l'espoir que partagent aujourd'hui des millions de gens de par le monde. Et j'en suis, bien sûr.

GROSSE PLUIE - Il y a cependant un moment du discours de M. Obama que j'ai détesté, au tout début quand il a dit: I thank president Bush.

Le remercier de quoi? De sa petitesse? De sa trivialité? De l'Irak? De La Nouvelle-Orléans? Du créationnisme dans les écoles? De la prosperity of the prosperous? De la torture?

Ce que j'aurais dit, moi?

Je l'aurais interpellé amicalement et familièrement: hé, George! Il se serait retourné. Et là, sans le quitter des yeux, je me serais baissé et j'aurais commencé à délacer mon soulier.

Un murmure stupéfait se serait élevé de la foule: il ne va pas faire ça! Je ne l'aurais pas fait, bien sûr. J'aurais dit: ben non, George, c't'une blague. La foule aurait éclaté de rire. Un énorme éclat de rire qui aurait balayé George W. pour toujours, comme ces grosses pluies qui lavent les rues en poussant les cochonneries dans le caniveau.

LITTÉRATURE - J'ai terminé dans l'avion du retour Les rêves de mon père, auquel j'ai fait référence quelquefois durant ce reportage en Alabama. Rappelons que ce livre avait été commandé en 1995 à Obama alors qu'il était devenu le premier président noir de la Harvard Law Review. Dans la préface de la réédition de 2004, Obama nous dit qu'il supprimerait une cinquantaine de pages. Bien d'accord là-dessus. Mais qu'importe quelques longueurs: ce livre reste un formidable récit qui vaut beaucoup plus que la somme des annotations raciales, sociales et familiales de l'auteur.

Cet exemple pris entre cent, cet instantané saisi par Obama à l'occasion d'une promenade dans Nairobi, capitale du Kenya : Une file de femmes massaïs, drapées dans des shukas rouges, la tête rasée, les lobes des oreilles étirés par de lourds bijoux, passaient devant le concessionnaire Mercedes en se rendant au marché... Instantané qui montrait Nairobi dans la collision de ce qu'elle avait été et de ce qu'elle était aujourd'hui.

On lirait ça dans Jim Harrison, bon, c'est son métier. Mais là, c'est le président des États-Unis. Je sais bien qu'il y a eu d'autres présidents écrivains avant lui - Vaclav Havel, Léopold Senghor... Mais c'était il y a quand même un certain temps, à une époque beaucoup moins électronique. Je vous parle d'aujourd'hui. Aux États-Unis. Dans un avion entre Atlanta et Burlington (Vermont) où j'étais le seul passager - j'ai vérifié en allant pisser - LE SEUL À LIRE UN LIVRE, et c'était le président des États-Unis qui l'avait écrit.

Je veux dire que la plus réjouissante nouvelle n'est peut-être pas qu'il soit noir.

LA NORMALITÉ - C'était donc un voyage pour rencontrer les Noirs du Sud. On a beaucoup parlé de comment c'était en Alabama avant 1965, avant que la lutte pour les droits civiques fasse sensiblement changer les choses. Soudain, la personne qui me racontait des horreurs depuis 10 minutes s'arrêtait : écoute, là, on n'était pas malheureux ! C'était normal!

C'est arrivé avec Adelaide, Annie Lee, Teresa, Dayton, Arthur. Le plus grand dénuement auquel s'ajoutait l'humiliante ségrégation, et soudain ce besoin d'introduire une durée, comme si, distendu dans le temps, le malheur devenait normal. Et, de fait, il le devient...

J'ai grandi à la même époque, dans le même genre de pauvreté - sans la ségrégation -, et quand je me surprends à en témoigner, j'éprouve soudain moi aussi le besoin de préciser : écoute, on manquait de tout, mais je n'ai jamais manqué de rien, c'était normal, là.

La normalité : pas d'bonheur, pas d'malheur, dirait Desjardins.

UN GRAND REPORTER LA NUIT - Les derniers jours, j'étais dans un Days Inn à 69$ la nuit près d'un centre commercial où il y avait un McDo qui ferme à 11 h. J'y suis arrivé à 11 h moins trois mardi, après ma chronique. Je ferme, m'a dit le garçon, très évidemment gai. Et noir.
Sois fin, bonhomme, j'ai faim.

Il a levé les yeux au ciel en exagérant son exaspération pour finir par dire: O.K.
Le cheeseburger dans sa boîte de styromousse, les frites à part dans leur sac de papier brun. Combien?

Rien, m'a dit le jeune homme, ma caisse est faite.

J'ai laissé 10$ pareil sur le comptoir. Cool, il a dit.

J'ai mangé le burger, les frites et une banane qui me restait en regardant à HBO un film que j'avais déjà vu : des petits vieux qui font un hold-up, Going in style. Je suis allé lire mes courriels avant de me coucher. Un lecteur sûrement professeur de géographie à la maternelle m'expliquait onctueusement que le pays dont je parlais dans ma chronique était les État-Unis, pas l'Amérique. L'Amérique est un continent. Ainsi le Canada et le Guatemala sont en Amérique, comme les États-Unis.

Je lui ai répondu : je vous remercie de votre commentaire, je vous souhaite une bonne journée.
Toujours dans les courriels, une jeune lectrice me dit qu'il ne faut pas dire Nègre, c'est un vilain mot. Ce sont toujours des jeunes qui me font ce genre d'observation. Ils ont appris ça à l'école. Il n'ont pas appris à lire. Ni à écrire. Ni à réfléchir. Ils ne savent pas qui est Léopold Senghor, ni Aimé Césaire, ni Richard Wright, ni Jim Thompson, ni Danny Laferrière, mais ils savent qu'il ne faut pas dire Nègre, c'est pas beau. J'ai répondu à la jeune fille en copier-coller : je vous remercie de votre commentaire, je vous souhaite une bonne journée.

Allez, vous aussi je vous remercie, je ne sais pas trop de quoi encore, mais je compte sur vous pour trouver.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptySam 31 Jan - 12:00

Je ne suis pas un vieux monsieur


Pierre Foglia
La Presse


Depuis quelques années, quand on me demande comment ça va, je réponds invariablement: ça va comme un vieux monsieur. C'est devenu un tic de langage dont je n'arrive plus à me débarrasser.
Un tic, rien qu'un tic. Je n'ai jamais senti que j'étais vieux. Pourtant, et c'est mon sujet tordu d'aujourd'hui, je le suis.

C'est cela. J'ai beau répéter comme un foutu perroquet que je vais comme un vieux monsieur, je n'ai pas réussi à m'en convaincre, à m'infuser de cette évidente réalité. Eh! non, ce n'est pas du déni, c'est une impossibilité sociale.

Tout est organisé dans cette société pour vous empêcher d'être vieux. Il y a bien des maisons de vieux, des foyers, des hôpitaux, mais pour les vieux ordinaires comme moi, pas encore grabataires, rien. La vieillesse ordinaire n'existe pas. Ce n'est pas un état reconnu. Ce n'est pas un territoire de l'imaginaire. Ce n'est même pas un espace civique et civilisé. Être vieux dans ce pays est tout au plus un loisir pépère.

Comment pourrais-je être vieux quand tout s'y oppose, à commencer par le langage? J'ai déjà parlé de ces expressions débiles que sont les aînés, le bel âge et quoi encore. Mots contre nature puisque, par nature, les mots sont faits pour désigner la réalité et qu'ici, justement, ils la nient. Exactement comme ces mots qu'on a inventés pour nier les infirmités et les infirmes, on a inventé un mot - aînés - pour ne pas dire vieux. Il n'y a plus de vieux par arrêt du langage.

Et avec le langage, le cul. Il n'y a plus de vieux puisqu'ils bandent. Regardez les pubs de Viagra. Non seulement ils bandent, mais ils le disent à toute la rue. Je suis d'avis que la sexualité chez les vieux ne devrait pas être montrée ni discutée plus que celle des iguanes. Je trouve que si un sujet doit rester tabou, c'est bien celui-là. Je n'irai pas voir ce film allemand - Le septième ciel -, même très beau, très intelligent, même respectueux, qui montre de vieux corps qui exultent.

Les vieux devraient s'interdire de parler de leur sexualité sauf avec leurs partenaires et leur médecin. Je reçois parfois des courriels d'hommes - toujours des hommes - qui me disent: c'est pas pour me vanter mais j'ai 61 ans, et pourtant hé hé, ho ho, ha ha... Et ta soeur, Ducon? Tu l'imagines en train de se faire sauter par un iguane? Je l'avoue, je deviens un peu fasciste avec les vieux qui bandent, avec les vieux à Cuba et avec les vieilles putes botoxées à froufrous.

Le langage. Le Viagra. La pression sociale aussi. Vous, en fait. Vous, par l'absurde. Quand vous me traitez de vieux con, par exemple. Vous induisez clairement que je suis con parce que je suis vieux. Il n'y a rien de plus faux. Question connerie, à 20 ans, j'étais un cas pour la science. Un peu moins à 30. À 50, j'étais normal. À 70, je suis comme Réjean Tremblay: légèrement au-dessus de la moyenne. Combien on parie que, à 80, j'accoterai la mère Bombardier?

L'autre jour, j'arrête au dépanneur à Notre-Dame-de-Stanbridge. Le type qui entre derrière moi me dit: c'est vous, la Yaris bleue?

Sans vous offenser, monsieur, poursuit-il, vous conduisez vraiment lentement, et c'est aussi dangereux que d'aller trop vite. Je vous suis depuis Saint-Ignace sans pouvoir vous doubler sur cette petite route enneigée, vous n'avanciez pas...

Vous avez raison, ai-je admis, c'est parce que j'ai peur.

Il m'a fait un sourire forcé. Je savais qu'il pensait qu'on devrait retirer les vieux de la route. Sauf que je conduis mal depuis toujours, j'ai une peur bleue de déraper quand c'est glacé, je conduis mal pour la même raison que je danse mal, que je ne sais pas plonger, que j'ai peur de descendre vite à vélo. Rien à voir avec l'âge. Un psy m'a déjà expliqué que cela aurait à voir avec le lâcher-prise, sauf que je ne sais pas ce que c'est.

L'autre jour, je prenais un chocolat chaud, il y avait de la musique et quelqu'un a demandé à la caissière: c'est quoi, la musique? J'ai dit c'est Arcade Fire. Je ne connais rien d'Arcade Fire, mais ce truc-là, on l'entend partout. Le jeune type et la caissière m'ont toisé, bêtes comme leurs pieds. J'incarnais soudain le vieux-jeune, la pire sorte de vieux qui soit: le vieil ado cool.

Bref, chaque fois que vous me dites que je suis vieux, je ne suis pas ce vieux-là. Je ne suis jamais aucun des vieux que vous voulez que je sois.

Pourtant je suis vieux. Enfin, je le serais si c'était permis. Si c'était un état reconnu. Un espace civique et civilisé. Si être vieux dans ce pays pouvait être autre chose qu'un loisir débile.
Je me souviens d'un autre temps où les vieux devenaient vieux très tôt, avaient le temps d'apprendre leur rôle, s'acceptaient plus lents comme des fumeurs de pipe même quand ils ne fumaient pas, labourant moins grand mais retournant plus creux. S'ennuyant un peu. Je me souviens de vieux plus crachouilleux, moins cosmétiques. Ma mère, tiens. Attendez que je calcule...

Quand j'avais 15 ans, elle en avait 53. Je l'aimais bien mais, franchement, elle aurait pu marcher un peu plus vite. On va rater notre train, maman. Mes varices, s'excusait-elle. Dans le train, elle refaisait le bandage autour de sa jambe, fixait le tout avec une épingle de nourrice, rabattait sa robe noire en la lissant et s'effarait soudain que je la regardasse avec autant de dédain: Ben quoi! Tu verras quand tu seras vieux.

Eh bien, j'aurai 69 ans cette année, et je n'ai toujours pas vu.

Arrondissons: je vais sur mes 70 ans et je suis moins vieux que ma mère l'était à 50. C'est d'autant plus incroyable que j'ai les mêmes varices qu'elle, à la même jambe.

À 50 ans, comme la plupart des femmes du même âge à cette époque, ma mère était vieille. Elle est morte à 80 ans.

Je pourrais tout à fait mourir au même âge qu'elle, sans jamais avoir été vieux.
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quantat

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 2 Fév - 11:46

Les médecins ont forgé le mot Placebo (génial: ils passent en concert cet été dans ma région !!! ma femme veut aussi qu'on aille voir Coldplay ou Moby, mais j'ai dit que c'était Placebo et puis c'est tout !) pour cacher leur ignorance

Les psy viennent de trouver le terme pour cacher leur incompétence:Un psy m'a déjà expliqué que cela aurait à voir avec le lâcher-prise

Faut dire que leur expression "état-limite" en disait trop long sur l'étendue de leur savoir... ... (sinon j'en ai marre du couscous, j'en ai mangé trois fois ce week end: ce soir c'est tajine)
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 2 Fév - 12:20

« Les psy viennent de trouver le terme pour cacher leur incompétence:Un psy m'a déjà expliqué que cela aurait à voir avec le lâcher-prise »

J'ai d'abord entendu cette expression des M. Mme Toulemonde, elle était à la mode, semble-t-il, je fus aussitôt intéressé de connaitre une définition de la chose. « Ben, ça veut dire de lâcher prise ! » Je comprenais que c'était MOI qui devais lâcher prise... d'ouvrir la « main » sur ce que je « tenais » et qu'il ne fallait pas « tenir ». Il ne m'a jamais semblé être une façon constructive de nourrir la curiosité (antichambre à une compréhension meilleure) que de laisser l'impression qu'il s'agit d'une thérapie à suivre scrupuleusement, tu en as bien besoin, mon ami. J'attendais que l'autre m'explique qu'est-ce que j'avais à « lâcher », pourquoi le « lâcher » et comment il avait découvert que j'avais à lâcher prise.

C'est très compromettant de sembler être le seul qui a besoin d'être guéri...

« Faut dire que leur expression "état-limite" en disait trop long sur l'étendue de leur savoir... »

Est-ce que ça ne signifie pas que dépassée une certaine frontière on navigue dans l'inconnu, sinon le danger ? La philosophie parle de « situation-limite [die Grenzsituation] ». J'ai cru comprendre que ça signifiait dans le concret : c'est ça, c'est ça, y a plus rien à voir l'autre bord. Il y a l'expression qui ne prend pas de trait d'union, ça semble vouloir dire simplement ce que chaque mot signifie. Quoique ça laisse à penser encore.

Djinnzeus que c'est pas aussi évident qu'il le parait de comprendre sans con-prendre plutôt. Pourquoi ne se contente-t-on pas de faire des petits et pipi (contre les murs) ? T'en penses quoi, Lillois ?
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 2 Fév - 13:14

DMaudio a écrit:
Je ne suis pas un vieux monsieur'

Ce texte est un petit bijou d'humour, de verité et de construction.


Mab, beate
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 2 Fév - 21:12

Il ne m'a jamais semblé être une façon constructive de nourrir la curiosité (antichambre à une compréhension meilleure) que de laisser l'impression qu'il s'agit d'une thérapie à suivre scrupuleusement, tu en as bien besoin, mon ami. J'attendais que l'autre m'explique qu'est-ce que j'avais à « lâcher », pourquoi le « lâcher » et comment il avait découvert que j'avais à lâcher prise.

Mon cher Kog, t'es vraiment dû pour un recyclage calibré. J'peux pas comprendre que tu n'aies pas encore compris ... Depuis 1985 qu'on entend partout cette expression de «làcher prise». C'est le traitement populaire, appliqué à toutes les sources des maladies de l'âme, des psys en devenir qui sont toujours dans l'antichambre du New Age : l'Ère du Verseau ! Cet ère de grand bien-être où l'on devient savant, compétent uniquement par la magie de la pensée. T'l'veux, tu l'as ou tu l'es... C'est ti pas bo !!! Ça me chatouille le gras des jambes, je vais me mettre à giguer, certain, certain !

Je continue de t'expliquer ... d'abord, l'expression n'est pas juste car il s'agit surtout de la prise lâchée, c'est ce qu'il faut comprendre pour agir correctement. Bon, quand tu vois au loin une difficulté qui va surgir sur ton chemin, un gros effort à fournir, cela s'appelle une prise qui va te faire suer. C'est évident, tu seras mal pris ! D'ac ? bon, ben, dans ce temps-là, tu lâches tout, tout de suite, tout de suite. T'auras pas à faire les efforts, ça use bien trop le système mental ! Garde-le propre, aucune fatigue, aucune bébitte. Si tu penses qu'il y a un peu de saleté, ferme les yeux et mets la tête sous la hotte de la cuisine et visulalise un gros aspirateur qui aspire toutes, toutes les cochonneries! Men, pense positif ! Inutile de te forcer ! La pensée magique ! Pis, si ça ne marche pas, c'est parce que tu n'as pas l'tour. Recommence autant de fois qu'il le faut parce que cela n'est pas une activité où tu dois lâcher prise, hein. Celle-là fait exception parce que la théorie le dit et la théorie du New Age ne se trompe pas, c'est impossible ! C'est un succès inédit pour remplir une cagnotte vide. Ça rivalise avec les grâces des indulgences ! Na, na, tais-toi, le système a fait ses preuves.

C'est un peu comme la prière, t'as beau prier très fort, c'est pas sûr que tu auras une réponse de l'au-delà, mais il ne faut pas arrêter de prier pour autant, même si ça ne marche pas ! Toujours et encore ...

Rendu ici, t'as sûrement compris que ce lâcher prise ne t'étais point personnellement destiné puisqu'il s'agit d'une formule universelle, qui s'adapte à toutes les personnes et à toutes les situations. C'est ti pas bo !!!!

Si tu as encore besoin d'explications, ne te gêne pas, je suis intarrissable sur ce sujet et c'est toujours gratuit ! Médite longtemps mon texte et il produira certains effets, sûrs ; surtout ne pas en médire, hein, sois poli. Bon, je te laisse à ton travail de réflexion post tardive !!!!
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyLun 2 Fév - 23:08

Comme baveuse, Karoli, c'est pas demain que tu vas lâcher prise. Et gare au tsunami quand tu vas te vider de toute ta bave !

Mais lâche prise ! Nous sommes tous des scaphandriers.

Non, j'ai accordé peu de mon temps d'antenne aux habituels « lâcher prise » qui soudainement sont apparus dans ma vie, tels des acouphènes. J'ai fini par comprendre que « lâcher prise » devait se dire : relativisons. Voilà qui est plus constructif. Quand l'angoisse te poigne, il ne s'agit pas de si abandonner à âme perdue, mais si l'angoisse est, il y a une raison et c'est vers celle-là qu'il faut tourner sa compréhension. Faute de quoi, il ne reste qu'à faire l'autruche, la tête dans le ruisseau - et parfois le caniveau (pour les caves à niveau, ceux montés sur leurs grands chevaux, les caves à lier).

Les formules magiques du Nouvelâge n'ont pas eu d'écho en moi, j'avais buté (m'étais enfargé) la première fois sur : quand on veut, on peut. Le pouvoir précède le vouloir - mais comme il est plus facile de vouloir (on veut, mais on a encore rien fait) que de pouvoir, qui doit se démontrer en acte, la formule allait plaire à ceux qui ne doutent de rien, sauf d'eux-mêmes (mais ils l'ignorent). C'est la magie de ces formules à gogo, elles rassurent. C'est du prêt à s'emporter, fusée en route vers le fond de l'Univers, là où la main de l'Homme n'a jamais mis le pied.

Qui un jour m'a dit, plus convaincu que la vérité elle-même : « C'est facile d'aimer, il suffit d'aimer » ? Quelqu'un qui me voulait du bien, à coup sûr.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 3:21

Koganwel a écrit:
Comme baveuse, Karoli, c'est pas demain que tu vas lâcher prise.

Tant mieux parce que qu'elle explique bien -Mon Dieu que je me sens intelligente : je viens de saisir une part du pret à penser de la philosophie Niou Edge !
De plus, etant partisane (contrariée, soit, mais partisane tout de meme) du moindre effort, je trouve le concept fascinant.
Je me demande si je ne vais pas lâcher l'Invisible Licorne Rose pour le Niou Edge...


Mab -qui se serait bien faite cathare, mais ils sont tous morts-
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quantat

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 4:35

Djinnzeus que c'est pas aussi évident qu'il le parait de comprendre sans con-prendre plutôt. Pourquoi ne se contente-t-on pas de faire des petits et pipi (contre les murs) ? T'en penses quoi, Lillois ?

C'est mon ami psychotique qui traduit "comprendre" ainsi que tu le fais... Il a essayé une fois d'expliquer à des psy qu'il ne fallait pas chercher à comprendre Anthonin Artaud, qu'il fallait le lire comme si c'était de la musique... mais il est trop intelligent et subtil pour eux , d'autant qu'ils sont tranquilles: il est estampillé psychotique, c'est très commode...

S'il y a tant de bonheur à uriner sur les murs des gares c'est qu'ils sont suffisamment humbles pour faire l'aveu silencieux de leur incomplétude et accepter une obole qui s'évapore pour nous donner l'occasion d'y revenir... Tant de simplicité... Et dire que certains la noient sous les lamentations
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 4:40

Mab -qui se serait bien faite cathare, mais ils sont tous morts-

resonne sous mon crâne et entre mes deux hémisphère cette merveilleuse chanson,qu'entonne une masse superbe de supporters enthousiastes "ce soir on vous met... ce soir on vous met le feu..." et puis "on a gagné!! on a gagné!!"
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EddieCochran

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MessageSujet: 15 - Les grandes illusions   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 5:15

Citation :
Les médecins ont forgé le mot Placebo
Cf Quantat Lun 2 fev 16:46 (GMT+1)

L'expression semble avoir été forgée par les curetons :
Placebo Domino in regione vivorum
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article78

Une nouvelle terminologie pour décrire "l'effet placebo" vient d'être mise sur le marché, j'ai entendu ça à la téloche hier soir, mais je ne l'ai pas retenue. Kékun l'a-t-il fait ?

Deux articles de vulgarisation :
http://wij.free.fr/ethique.htm
Ethique et placebo, Francisco de Abajo, Diego Gracia, Pour la Science n° 241 08/1997.
http://www.recalcitrance.com/placebo.htm
L'effet Placebo n'existe pas, Philippe Pignarre

Spécialement pour Quantat, des sites où l'on boit le savoir :
http://bardessciences.net/index.php?option=com_content&task=view&id=83&Itemid=1
La preuve que ça se mange :
http://telesavoirs.eu/

Bonne lecture.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 5:35

Etonnant ces croyants qui disent "chanter un placebo" pour évoquer un chant rituel... d'abord on dit "chanter DU Placebo" ..; et puis c'est mieux en concert (Arras le 03 juillet 2009)

C'est une bonne chose qu'enfin quelqu'un dénonce le caractère non falsifiable et donc non scientifique du "concept"... l'auteur aurait pu se référer à l'epistémologie de Kuhn: lorsque le paradigme affronte des difficultés insolubles dans le cadre de la théorie, celle ci développe des explications ad hoc (des amendements qui "sauvent" la théorie, mais pour ce qui est de leur déductibilité... tintin!)... la médecine allopathique repose toujours sur des axiomes cartésiens (les troubles ne peuvent être que physiologiques) et ne peut pas comprendre certains effets, alors elle cache son ignorance derrière des zoulis mots latins ...

Ranger le traitement homéopathique dans la catégorie des placebo est complètement faux... cette nuit encore, j'ai soulagé mes brulures d'estomac avec de l'homéopathie...c'est aussi efficace que le maalox, moins les effets indésirables...

Sinon je suis également curieux d'entendre le nouveau mot ... quelle farce !
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 5:49

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article78

Nous ne reprendrons pas ici les thèses psychanalytiques, avec leurs concepts de régression, transfert et contre-transfert, symboles et séduction, peu satisfaisantes à nos yeux.



Ben oui on s'en serait un petit peu douté... ... Very Happy



C'est comme ça qu'on attend patiemment que les "sophrologues" ou autres néo hypnotiseurs retombent sur les mêmes impasses que Freud il y a plus d'un siècle... ...
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 15:58

Comme baveuse, Karoli, c'est pas demain que tu vas lâcher prise. Et gare au tsunami quand tu vas te vider de toute ta bave !

Kog, je te sens un peu sur la retenue... Non, mais, t,as compris que je chariais en grande, ridiculisant les concepts magiques, expliqués par ceux et celles qui se sont bien examinés, lavés, nettoyés et revivifier le nombril, avant de partir pour le prêchi prêcha et combien payant.

Mais lâche prise ! Nous sommes tous des scaphandriers.

C'est sûr ! On a tous une armure plus ou moins solide pour nous promener dans la vie. Les théories de toutes le sortes ont leur limite.

Non, j'ai accordé peu de mon temps d'antenne aux habituels « lâcher prise » qui soudainement sont apparus dans ma vie, tels des acouphènes. J'ai fini par comprendre que « lâcher prise » devait se dire : relativisons.

Dans l'esprit du New age, «lâcher prise» cela veut dire céder, arrêter, abandonner. Ne pas se battre contre... La loi du moindre effort. Se laisser porter par un état de béatitude.

Personnellement, quand je suis devant un mur, je fais comme toi, je relativise d'abord. Ensuite, je fonce ou je fais un détours, ou j'abandonne ou je défonce en y mettant le temps nécessaire.


Voilà qui est plus constructif. Quand l'angoisse te poigne, il ne s'agit pas de si abandonner à âme perdue, mais si l'angoisse est, il y a une raison et c'est vers celle-là qu'il faut tourner sa compréhension. Faute de quoi, il ne reste qu'à faire l'autruche, la tête dans le ruisseau - et parfois le caniveau (pour les caves à niveau, ceux montés sur leurs grands chevaux, les caves à lier).

Quant à savoir comment gérer de l'angoisse, il y a plusieurs solutions qui n'en sont pas toujours : faire du yoga, se jeter dans les stupéfiants, prier, adopter la philosophie du New Age, manger ou ne pas manger, manger du chocolat ou, comme tu le dis, chercher où est le bobo.


Les formules magiques du Nouvelâge n'ont pas eu d'écho en moi, j'avais buté (m'étais enfargé) la première fois sur : quand on veut, on peut.

Ben oui. Et, pourrait-on m'expliquer la différence entre «pense positif» et «rien n'est impossible à celui qui a la foi pour transporter les montagnes» ? C'est pas du pareil au même ? ! Comme tu le dis, c'est la maggie des formules à gogo parce qu'elles ne requièrent aucun affort et aucun savoir. Tu répètes ton mantra et la magie opère. Une farce !

Qui un jour m'a dit, plus convaincu que la vérité elle-même : « C'est facile d'aimer, il suffit d'aimer » ? Quelqu'un qui me voulait du bien, à coup sûr.

Et j'en connais une autre : aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction !!! Vivre une vie à coups de formules magiques, c'est nécessairement décevant. Dans la religion catholique, on attend le miracle; dans le New Age, on apprend à le faire !!! Y en a qui le croit !!!! Bon, laissons-les cheminer...
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 16:41

Kog, je te sens un peu sur la retenue... »

Pantoute, la baveuse. Je donne parce que je sais recevoir, je ne me retiens que bien peu. On se taquine, alors taquinons-nous, sachant que l'humour bon enfant est à double tranchant. Ça écorche à l'occasion, mais ça ne blesse véritablement que les âmes molles. Pas l'air d'être ton genre, ça, la mollesse caractérielle. Or donc, BAVE ! Ça me justifiera de te retourner la pareille. Sac et ressac.

« pourrait-on m'expliquer la différence entre «pense positif» et «rien n'est impossible à celui qui a la foi pour transporter les montagnes» ? C'est pas du pareil au même ? »

La différence est dans les mots, mais l'expression est comprise également. Quand on ne pèse pas les mots, on compte les syllabes. La paresse de l'actionnaire qui laisse les autres suer pour ses profits.

« Et j'en connais une autre : aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction !!! Vivre une vie à coups de formules magiques, c'est nécessairement décevant. »

C'est de Saint-Exupéry. Il était poète à ses heures, mais nouvelâgiste, j'en doute beaucoup. L'amour est complicité, il doit réunir un projet à deux. Si on « s'aime » faute de savoir vivre seuls, où est le projet ? Ça ne signifie en rien une corroboration de style patron dirigiste/employé obéissant, c'est de la collaboration.
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Lise2cc

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMar 3 Fév - 22:27

Holà, holà, on parle d'amour et je n'y suis pas ?? 'TTendez moi donc, hé, gens pressés !!
Donc, regarder ensemble dans la même direction, c'était bien de St Ex, mais on risque de se casser la figure, de nos jours - faut aussi regarder où on met les pieds, avant de regarder l'horizon ( notre aviateur poète regardait très haut, d'après ce que j'ai lu de lui.) Pas pratique, dans notre monde moderne où les routes se transforment periodiquement en cloaques.

Je vous lis avec soin et tous les jours, les petits loups - j'ai du pain sur la planche, voilà pourquoi je ne vous inonde pas de mes mots. Mais vous ne perdez rien ... pour attendre, lol!!!
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMer 4 Fév - 12:33

« pourrait-on m'expliquer la différence entre «pense positif» et «rien n'est impossible à celui qui a la foi pour transporter les montagnes» ? C'est pas du pareil au même ? »

La différence est dans les mots, mais l'expression est comprise également. Quand on ne pèse pas les mots, on compte les syllabes. La paresse de l'actionnaire qui laisse les autres suer pour ses profits.


NOn, mais, faut-il avoir une imagination déridée et débridée pour en arriver à compter les syllabes dans une sorte de mantra !

Justement, je voulais montrer que les deux expressions signifient la même chose et, sous entendu, que le «pense positif »n'est pas une formule aussi nouvelle que cela... la falsification, hein...


L'amour est complicité, il doit réunir un projet à deux. Si on « s'aime » faute de savoir vivre seuls, où est le projet ? Ça ne signifie en rien une corroboration de style patron dirigiste/employé obéissant, c'est de la collaboration

Oh comme c'est beau à lire ! Moi, je ne sais plus trop ce qu'est l'amour. Je laisse les autres le découvrir, je ne suis pas obligée de participer à toutes les découvertes en tant que cowbaye !
L'amour, c'est une sorte de maudite affaire pas claire pantoute, pas égale, même pas franche !
de la frime pour les naïfs ou les idéalistes. On est patenté pour se reproduire, voilà le hic !
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMer 4 Fév - 13:54

Je vois l'amour comme une réaction biologique naturelle que la conscience a récupérée pour en amplifier les effets (on aime se « droguer ») et en obtenir des avantages (l'animal humain est très avide, toujours à la recherche d'une herbe plus verte, qui existe nécessairement ailleurs).

C'est fou les pirouettes de toutes sortes qu'on exécute pour voiler cette vérité qui dérange : l'Homme est d'abord et surtout un animal. Il se comporte comme tel. À la saison des amours (laquelle dure toute l'année chez cette espèce « évoluée »), les « boucs » sentent et ressentent et les « chèvres » exhalent. Tant et aussi longtemps que cette effervescence perdure, l'amour persiste. Le doute nait d'une baisse de la tension, le regard fixé et énamouré commence à rechercher autour de l'être « aimé », ce n'est pas réfléchi, c'est instinctif.

Le désir est tel qu'il va embellir le corps désiré. Le désir assouvi, il arrive que la conscience, quelque peu éberluée, se demande qu'est-ce qu'elle lui trouvait (à elle ou lui).

Chez la femme, l'amour est vécu quelque peu différemment de chez l'homme, les besoins diffèrent ici et là, même si l'ensemble apparait semblable.
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMer 4 Fév - 16:17

C'est fou les pirouettes de toutes sortes qu'on exécute pour voiler cette vérité qui dérange : l'Homme est d'abord et surtout un animal. Il se comporte comme tel. À la saison des amours (laquelle dure toute l'année chez cette espèce « évoluée »), les « boucs » sentent et ressentent et les « chèvres » exhalent. Tant et aussi longtemps que cette effervescence perdure, l'amour persiste. Le doute nait d'une baisse de la tension, le regard fixé et énamouré commence à rechercher autour de l'être « aimé », ce n'est pas réfléchi, c'est instinctif

Kog, ce que tu décris n'est pas de l'amour, selon moi, c'est un désir perpétuel de s'accoupler : trouver un beau petit c.. frais, tous les essayer. On le sait que l'homme, le gars, aime semer à tout vent et à contre vent. Il s'en fait une gloire.

L'amour, pour moi, est un sentiment qui surgit spontanément ou au fur et à mesure que la raison reconnaît dans cet autre les qualités qui lui permettront de combler MES attentes ou MES besoins les plus importants.

Ceci étant dit, je reconnais qu'on est souvent incapable d'identifier nos besoins les plus importants ; qu'on s'attelle à kekqu'un sans regarder plus loin que le bout de son nez. L'amour n'a rien de facile, de olé, olé.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite EmptyMer 4 Fév - 18:08

L'air mine de rien, Karoli, nous parlions de la même chose.

« Kog, ce que tu décris n'est pas de l'amour, selon moi, c'est un désir perpétuel de s'accoupler : trouver un beau petit c.. frais, tous les essayer. »

Ça, c'est principalement la part mâle. Le mâle qui s'accouple, chez une majorité d'espèces reconnues comme simplement « animales » et, ensuite, vogue la galère, chu pas concerné. Le mâle passe à une autre « famille », pour la saison gravide nouvelle - perpétuelle chez l'Humain, mais rarement chez les autres animaux.

« On le sait que l'homme, le gars, aime semer à tout vent et à contre vent. Il s'en fait une gloire. »

Toujours la part mâle. C'est correct, et plutôt vrai encore pour les Humains.

« L'amour, pour moi, est un sentiment qui surgit spontanément ou au fur et à mesure que la raison reconnaît dans cet autre les qualités qui lui permettront de combler MES attentes ou MES besoins les plus importants. »

La part « femelle ». Je mets les virgules car cette part-là est tributaire des deux sexes. Le gars, autant que la fille, a des attentes (donc des besoins - car qu'ATTENDONS-nous, vous et moi, sinon la résolution des besoins incoercibles ?). Tu doutes, Karoli : ce sentiment est spontané ou structuré (venant peu à peu, comme un mur se monte brique à brique). T'es pas certaine, d'une fois à l'autre. Quand c'est bading-badang, spontané, c'est instinctif. Ne lésinons pas sur les moyens. Lorsque le rationnel, ou déterminé tel, embarque dans l'aventure, c'est une toute autre écriture existentielle. En principe. À la base, oui. C'est la conscience qui s'anime, qui acte. Rien à voir avec l'instinctuel, qui lui ne réfléchit jamais, il est. Un scénario déjà écrit.

« Ceci étant dit, je reconnais qu'on est souvent incapable d'identifier nos besoins les plus importants »

Si tu es incapable de reconnaitre le chemin qui s'en vient, ne parle pas de conscience, mais d'instinct. Tu as à deviner, pas à prévoir. Seule l'esprit concient peut prévoir, actant en ce sens, il n'a pas encore vécu mais il prévoit que. Et il se prépare. L'instinct acte dans l'instant, il ne sait pas pourquoi, il « sait » sans avoir eu à l'apprendre. C'est la beauté de l'instinctif, il sait sans avoir « appris ». Il ne rationalise pas, il FAIT. Rationaliser, c'est penser faire mieux que ce qui nous advient en premier, et dont on se met à douter de la pertinence, de l'efficacité. C'est la conscience qui engendre ce doute. Nous les Humains pensons que la conscience nous situe de loin au-dessus des animaux, ces instinctifs, mais ce qui nous gratifie peut être en même ce qui nous accuse le plus. Mais cela est une toute autre histoire, comme disait Jean-Luc.

« qu'on s'attelle à kekqu'un sans regarder plus loin que le bout de son nez. »

Tu vois, Karoli, nous parlions bel et bien de la même chose. Tu dis « on s'attelle » là où je disais « on désire », et parce qu'on s'« attèle » (selon la nouvelle orthographe), on se croit dans une vérité universelle. On fait du particulier de l'universel ! C'est antiphilosophique.

L'amour est cet état de la conscience, inspiré par le biologique, qui détermine l'importance d'une personne, sans préciser encore en quoi cette personne est si bien déterminée, exclue des autres, qui ne mérite pas autant. C'est alors que nous tombons dans le psychologique, qui expliquera plus avant le pourquoi du choix qui fut fait.

On aura beau réduire l'amour au plus profond de l'instinctif, ce sera encore conséquent, cohérent, logique. Obéir à ses instincts les plus primaires est encore un acte logique. On fait ce qu'on devait faire. La conscience, si chère à l'animal humain, sert souvent la justification que la rationalisation.

La maturité est tout ce qui sublime la justification psychologique. C'est pourquoi elle est si rare.

« L'amour n'a rien de facile, de olé, olé »

Sauf s'il demeure dans sa symphonie primaire, l'instinct. Je désire, donc je suis. Si tu vas au-delà, tu commences déjà à te justifier. À justifier non pas ce que tu sais, mais tout ce que tu fais sans trop savoir pourquoi.

Des fois, je me dis que le caractère humain est un viol du copyright de la Nature naturante.
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