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 En Brassant le Couscous... suite

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Karoli
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 21 Mar - 14:53

Ben oui... Une certaine synchronicité dans la pensée ?
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EddieCochran

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MessageSujet: 101 - Rétrovirus Satanas   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 21 Mar - 21:36

Citation :
Jean Ziegler, qui a été rapporteur spécial pour l'ONU en Afrique de 2001 à 2008, cite des chiffres de l'OMS: « En 2010, il y aura 18 millions d'orphelins du sida en Afrique méridionale. »

Excellente opportunité de relancer le BTP africain par un plan massif de construction d'orphelinats. La pierre reste un bon placement, quand le bâtiment va tout va. C'est mieux que la "tri-thérapie" des Chiffonniers du Caire. Il est triste que nous ne disposions pas d'un stock de 18 millions de Madonna pour faire mamans d'accueil.

J'ai apprécié lire les brûlots de M. Ziegler. Mais quand même, un Alsaco naturalisé suisse cracher ainsi dans le potage helvète c'est comme mordre la main qui vous nourrit, non ?
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyDim 22 Mar - 12:08

Je suis tout à fait d'accord avec Eddie. Tout comme M. Obama d'ailleurs qui croit qu'une des solutions à la crise économique actuelle réside dans un investissement massif dans les infrastructures, les orphelinats en faisant définitivement partie, comme l'avait si brillamment démontré un génie politique européen du non de Caucescu en son temps! Le béton, y'a rien de meilleur pour nourrir l'homme et sa fiancée. Un peu lourd, peut-être ?

Hors propos mais quand même intéressant: en 2050, il semble que l'Afrique comptera pour 80% des habitants de la planète pour qui la langue française sera la langue maternelle ou nationale. Il faut féliciter la France pour la qualité de son colonialisme, ayant réussi à sauver le poids culturel de son héritage en exportant ses racines vitales hors de ses frontières.
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DMaudio
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyMar 24 Mar - 14:10

Cinéma

Pierre Foglia
La Presse

Je n'ai pas connu les Colocs. Je ne serais pas capable de reconnaître une seule toune des Colocs. Dédé Fortin, c'est juste un nom et une mort inconcevable, hein! Y'a pas fait ça! Leur musique? Je soupçonne des Cowboys Fringants des années 90 en un peu moins trads. Je sais pourquoi je suis passé complètement à côté des Colocs: parce qu'à la même époque, j'étais sous la coupe de Desjardins et de Tu m'aimes-tu que j'ai dû écouter trois milliards fois, et pour m'en reposer de temps en temps il y avait le Leloup de Barcelone, alors Dédé qui déjà?

Tout ça pour dire que je ne verrai pas Dédé à travers les brumes comme vous. Encore moins comme ses proches. J'ai entendu en entrevue les musiciens des Colocs, les amis de Dédé Fortin, sa blonde dire combien le film les avait déçus et même irrités. Je me suis d'abord dit: sont bien nonos. Comprennent pas que ce n'est pas un documentaire. Puis j'y ai repensé: ce n'est pas si simple.
Dédé à travers les brumes pourrait très bien être un chef-d'oeuvre, gagner à Cannes et à Berlin, enchanter les Danois, les Yougoslaves et les Papous, et être même temps, pour toujours, un film de merde pour la blonde de Dédé Fortin, ou le guitariste de Colocs que chaque image du film renvoie à une réalité qu'ils ne reconnaissent pas dans le film: c'est pas lui, c'est pas moi, c'est pas ça.
C'est dur d'entrer dans une fiction nourrie de ta réalité, c'est dur de s'élever au-dessus de soi-même et dire: ah je comprends, c'est de l'art. C'est dur de devenir la fiction de soi-même.

Cela m'est arrivé une fois. J'avais raconté une histoire dont s'est inspirée une écrivaine pour raconter autre chose tout en me gardant comme personnage central. Cette autre chose aurait pu - ce n'est pas le cas - mais aurait pu devenir un chef-d'oeuvre de la littérature. J'en aurais eu rien à cirer; pour moi cela serait resté ce que cela n'a jamais cessé d'être: la trahison d'une amie. En plus d'être une connerie: la vraie histoire, la mienne, était bien meilleure que la sienne.

Cela m'est arrivé une autre fois, dans l'autre camp. J'étais allé voir le film The Rose qui raconte la vie de Janis Joplin, très approximativement semble-t-il, ce qui ne m'avait pas fait un pli. Rien à foutre de la vraie histoire de Janis Joplin, j'étais tombé sous le charme de Bette Midler qui l'incarnait; j'avais souligné dans ma chronique qu'elle n'avait pas essayé de coller à la légende de Joplin, qu'elle avait magnifiquement osé la fiction. Quelqu'un lui avait fait parvenir ma critique, elle m'en avait remercié d'un petit mot gentil.

Bref, chaque fois que la fiction fictionne trop près de la réalité (Tom Wolfe, Norman Mailer, Truman Capote, et aussi au cinéma: La liste de Schindler), chaque fois que la fiction coïncide, décalque - disons le mot: copie - elle fait des victimes dans la réalité. Des cousins d'écrivains furieux à jamais. Des amis qui ne pardonneront jamais. Des sacrifiés pour la gloire de l'art, mais des fois aussi, juste sacrifiés pour la culture extensive du navet.

Quand c'est pour la gloire de l'art, il faut voir la chose comme les morts du rail, les morts des grands chantiers, vite oubliés. Et puis passent les trains mon vieux, pour l'éternité.

L'ACTEUR - J'ai entendu parler de Sean Penn bien avant de le voir dans un film. C'était dans un livre de Bukowski qui parlait de son jeune ami d'Hollywood «pas trop pute» qui venait parfois le visiter dans son taudis avec sa connasse de fiancée (à l'époque Madonna) qui s'emmerdait à mourir tandis qu'ils parlaient poésie.

Je viens de voir Sean Penn dans Harvey Milk le rôle qui lui a valu l'Oscar du meilleur acteur le mois dernier. Un très beau film sur l'espoir réalisé par Gus Van Sant qui n'est pas le plus nono des réalisateurs d'Hollywood - Elephant, To Die For, etc. Un très beau film servi par un grand acteur dans le rôle d'un activiste gai qui empêchera la Californie de basculer dans le camp des bigots avant d'être assassiné en même temps que le maire de San Francisco.

Sean Penn est évidemment très crédible en activiste, ce qu'il est dans la vraie vie, mais il est aussi incroyablement convaincant dans sa «gaititude», sans jamais charger ni céder au moindre cliché. Il pourrait, dans le même habit et la même posture, tout aussi bien être straight s'il n'embrassait pas de temps de temps son chum sur la bouche avec une réelle conviction.

C'est un film sur un activiste gai. Mais c'est aussi un film sur le métier d'acteur et son utilité.

LA BEAUTÉ DU CRISTAL FÊLÉ - Des quatre films en lice pour le meilleur film québécois de l'année aux Jutra en fin de semaine j'ai vu Maman est chez le coiffeur de Léa Pool que j'ai beaucoup aimé. Une histoire bien racontée. Des enfants qui jouent juste, ce qui est rare. Je n'ai pas vu le film de Falardeau - C'est pas moi je le jure - qui traite du même sujet, ni Ce qu'il faut pour vivre, largement favori me dit-on pour l'emporter, ni le quatrième: Borderline. Mais j'ai vu celui qui n'est pas en lice, et dont tout le monde dit que c'est un scandale qu'il n'y soit pas: Tout est parfait. En ôtant le DVD de mon ordi, j'ai dit à ma fiancée: c'est sûrement un des meilleurs films de l'histoire du cinéma québécois. C'était il y a moins de deux mois, croyez-le ou non je ne m'en souviens plus. Aucune image ne me vient, sauf celle-ci: un pont, des eaux bouillonnantes, un pacte de suicide, un survivant, mais encore? Qu'ai-je donc tant aimé?

Je me souviens par coeur de vieux films comme The Deer Hunter que je n'ai vu qu'une fois et c'est normal je crois. On nous habitue tout petit à retenir les histoires. Tandis que la beauté nous glisse dessus comme l'eau sur le dos d'un canard. On ne saura pas quoi faire de la beauté toute notre vie sauf la regarder et l'oublier aussitôt. Surtout la beauté du cristal fêlé ou celle des fonds de nuit.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 28 Mar - 14:43

Sujets de distraction

Pierre Foglia
La Presse

M. Hunter Harrisson, PDG du Canadien National: 13,3 millions par année. M. George Cope, PDG de BCE: 10,7 millions par année. M. Pierre Beaudouin, Bombardier: 4,9 millions. M. Jacques Lamarre, SNC-Lavalin: 5,5 millions. Mes patrons, les fils Desmarais, André et Paul Jr: 4 millions chacun.

Ça vous énerve, hein?

Pas moi. Ce que gagnent les grands de ce monde, qu'ils jouent au hockey ou dans des films ou qu'ils dirigent des entreprises, ne m'a jamais indigné, ni ébahi, ni intéressé, ni rien. Je ne les admire pas, ni ne les envie, ni ne les hayis. J'hayis seulement, parfois, leur suffisance, ce sentiment de supériorité que donne parfois la richesse.

Mais leur salaire ne me dérange en rien. Cela changerait quoi, qu'ils gagnent moins? D'après vous, cela permettrait de relever le salaire minimum? De mieux payer les enseignants, les infirmières, les employés des garderies, les travailleurs du secteur manufacturier, d'éviter que leur usine ferme?

Le président de la Banque Nationale, M. Louis Vachon, gagne 5,2 millions par année (salaires et primes). Mon amie Yvette P., conseillère en placements stratégiques dans une succursale de la Banque Nationale à Laval, gagne 56 000$. Si demain M. Vachon décidait de se contenter d'un salaire d'un demi-million au lieu de cinq, combien gagnerait mon amie Yvette P. l'année prochaine? 56 000$.

C'est affaire de morale, me dites-vous. Je vous l'ai déjà dit: je n'ai aucune morale. C'est ce qui nous différencie: vous en avez plein, j'ai vu combien vous avait réjouis cette incroyable bonne nouvelle que M. Sabia, le patron de la Caisse de dépôt, avait renoncé à ses bonis.

Moi? Pas un pli.

Cela me rappelle un truc. Il fut un temps où, quand on parlait des dépenses de l'État, rebondissait toujours un crétin quelque part pour réclamer l'abolition du Sénat. Ouais, à quoi ça sert le Sénat? Abolir le Sénat revenait quasiment à effacer la dette du Canada. Je trouve que les discussions sur les salaires des chefs des grandes entreprises nous distraient de la même façon, distraire au double sens d'amuser et de détourner du sujet principal. Ici, la crise économique.

L'autre grand sujet de distraction depuis l'été dernier, depuis le début de la crise: les affaires, les manoeuvres douteuses, les milliards évaporés, les escrocs. Je viens de vous le dire, je n'ai aucune morale: ce ne sont pas les escrocs qui me tapent sur les nerfs, ce sont les benêts, les vertueux analystes de la scène économique qui tombent des nues: comment est-ce possible? Honte à eux!

En prison, les escrocs!

Ça vous énerve, hein, les vilains escrocs? Ça vous énerve, les salaires des magnats de la finance?
Moi, c'est vous qui m'énervez. Vous êtes en train de croire que la crise économique est la faute de ces bandits de financiers, de ces impudents de banquiers, voire de ces super-patrons qui s'octroient des salaires indécents.

Il ne vous vient pas à l'idée que ce n'est là que la broue qui cache le fond du chaudron. Vous vous rappelez le communisme toujours en butte au révisionnisme? Au déviationnisme? L'idéologie elle-même, dans ses principes, dans sa logique, dans son intégrisme, l'idéologie communiste n'était jamais en cause. Si elle traversait des crises, c'était la faute des délinquants. Combien en a-t-on fusillé? Aveuglement qui a perduré jusqu'à l'effondrement même de l'idéologie communiste.

Que nous dit-on aujourd'hui du capitalisme? Que l'idéologie, dans ses principes, dans sa logique (le marché), bref, dans son intégrisme, n'est pas en cause. Si le capitalisme traverse une crise, c'est la faute des financiers, des banquiers, des patrons qui se paient de trop gros salaires. C'est la faute des délinquants. On devrait les fusiller.

La crise a été déclenchée par des banquiers américains qui ont consenti des hypothèques à risque très élevé. Aujourd'hui on dit «trop» élevé. Facile. Vous n'auriez trouvé aucun économiste au moment où cela se faisait pour juger la manoeuvre délinquante. Ces banquiers prêteurs n'étaient pas des bandits. Ce que j'ai compris de ces hypothèques à risque (les subprimes), c'est qu'elles sont une sophistication du système, pas du tout sa dénaturation. Une surcapitalisation du capital tout à fait dans la logique du... capital. Si j'osais un rapprochement risqué avec un procédé littéraire connu, je dirais que les subprimes sont une mise en abyme du capital: le capital dans le capital, dans le capital, dans le capital.

Pas une malversation. Pas une panne. Pas une erreur. L'idéologie même, dans son essence. Et par là son échec même, dans son essence aussi. Son effondrement.

Bien sûr, ce n'est pas ce qu'on dit. Ce qu'on dit? On dit dormez braves gens, dormez, on s'occupe à réparer l'avarie. À mettre en prison les délinquants. À montrer du doigt les patrons qui gagnent trop d'argent.

On vous dit que M. Sabia a renoncé à ses bonis. Yé. On l'applaudit.

On vit des temps extraordinaires, je vous le répète souvent. Je viens d'évoquer à tort dans cette chronique l'effondrement de deux idéologies, le socialisme et le capitalisme; à tort parce qu'on serait plutôt en train de les marier.

M. Obama qui refinance les banques et les grandes industries à coups de mille milliards et de mille milliards, c'est du socialisme. Mais si. C'est l'argent de tous les citoyens: le principe même de la solidarité.

Et quand on sera sorti de la crise, eh bien! Le capitalisme reprendra tous ses droits par la privatisation des profits.

Le socialisme pour sortir de la crise. Le capitalisme pour y retourner.

Le meilleur des deux mondes.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 28 Mar - 14:48

Il a peut-être raison raison Foglia, entéka je partage son avis depuis le tout début de cette crise, mais je me demande s'il croit qu'il vient d'inventer la roue ou le bouton à quatre trous!

Il a pas de morale, Foglia. Moi non plus si je le suis sur son terrain.

C'est pour ça que les victimes de Madoff ou de Lacroix...
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 28 Mar - 15:51

« La crise a été déclenchée par des banquiers
américains qui ont consenti des hypothèques à risque très élevé.
Aujourd'hui on dit «trop» élevé. Facile. Vous n'auriez trouvé aucun
économiste au moment où cela se faisait pour juger la manoeuvre
délinquante. »

Faux ! La crise était annoncée, mais ça n'intéressait pas le mass-media, comme de coutume. C'était tellement prévisible que le danger fut annoncé par les tout premiers économistes, dont Adam Smith, le père de la science économique (rappelons qu'il a vécu au XVIIIe siècle, comme quoi le Monde-qui-pense existait avant l'Après-Guerre qui a vu la masse consommer sa vie plutôt que de l'assumer comme particulier et comme citoyen). Karl Marx, lui, a vécu au XIXe siècle, évidemment a-t-il lu son confrère philosophe et économiste écossais.

Foglia ne trace pas le lien conscientuel entre le droit au gros salaire et le devoir de le mériter, un lien ipso facto tracé dès qu'il s'agit d'un salarié ordinaire, lui DOIT mériter son salaire. Et puis la différence est énorme entre la responsabilité du gros salarié versus celle du petit, autant qu'entre le capitaine et son matelot. C'est lui le capitaine qui a le devoir d'éviter les récifs. Quand il s'échoue et que le nouveau rat quitte le navire avec une « récompense », il y a de quoi s'interroger. Penser par exemple comme l'argent du Denier public est follement dépensé. Pour ne pas dire avec indécence.

Si Pierre se prétend réellement amoral, il devrait éviter de peser et soupeser les indéniables liens moraux qui réunissent les êtres humains en cohabitation. Avec 7 milliards de bipèdes, il devient de plus en plus difficile de prétendre pouvoir NE PAS cohabiter. Nous serons bientôt 10 milliards. La Planète rétrécit.

Comme peau de chagrin.
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 28 Mar - 17:22

Foglia ne trace pas le lien conscientuel entre le droit au gros salaire et le devoir de le mériter, un lien ipso facto tracé dès qu'il s'agit d'un salarié ordinaire, lui DOIT mériter son salaire. Et puis la différence est énorme entre la responsabilité du gros salarié versus celle du petit, autant qu'entre le capitaine et son matelot. C'est lui le capitaine qui a le devoir d'éviter les récifs. Quand il s'échoue et que le nouveau rat quitte le navire avec une « récompense », il y a de quoi s'interroger. Penser par exemple comme l'argent du Denier public est follement dépensé. Pour ne pas dire avec indécence.

Kog, voilà une conception bien judéo chrétienne de la juste rétribution, à mon avis. Selon Guy Bourgeois, la rémunération est basée désormais sur le principe suivant : comment mes idées, mes décisions, mes innovations te (le patron) rapportent d,argent ? Autrement dit comment je vaux ? Ainsi, l'employé frondeur proposera du vent , des solutions qui n'en sont pas et pour augmenter les profits de l'entreprise, on achètera n'importe quoi ! et on paiera le gros prix aussi.
J'aime bien une des conclusions de Foglia : les pertes monétaires sont assumées par un régime socialiste. On les remets debout avec l'argent du peuple. Ensuite, on peut réinstaurer le capitalisme ... sans balises !!!! Voilà les cycles économiques, les crash reviendront avec la régularité du métronome et les conséquences afffecteront les classes pauvre et moyenne.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyDim 29 Mar - 3:55

Karoli a écrit:
Kog, voilà une conception bien judéo chrétienne de la juste rétribution, à mon avis.

Karoli, je ne suis pas Kog (je le jure) mais je trouve que judeo chretien ou pas, le merite est un principe sain et logique. C'est une responsabilisation de fait.
S'il s'appliquait aux patrons qui se font jeter lorsqu'ils ont fini d'essorer les entreprises à coups de mauvaise gestion ou d'avidité chronique, non seulement les parachutes dorés n'existeraient pas mais les fautifs rembourseraient leurs errances.
Apres tout, un salarié viré pour faute grave ne part pas avec un beau cheque et s'il a detourné du pognon, il est condamné. La retribution -en fonction de son merite, de sa place- existe partout, sauf chez les gros patrons...

Pour etre sincere, crise ou pas crise, ce qui ne cessera de m'etonner, c'est que personne n'ose simplement demander pourquoi on protege des types qui vont tricher, mentir, ruiner des gens economiquement fragiles simplement pour posseder plus d'argent qu'ils ne pourront jamais en depenser. Je ne parle pas là de morale mais de betise crasse.


Mab -qui serait bien vue ministre de la Tong-
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyDim 29 Mar - 8:41

« ce qui ne cessera de m'etonner, c'est que
personne n'ose simplement demander pourquoi on protege des types qui
vont tricher, mentir, ruiner des gens economiquement fragiles
simplement pour posseder plus d'argent qu'ils ne pourront jamais en
depenser. Je ne parle pas là de morale mais de betise crasse. »

Je croirais plutôt que c'est du corporatisme : les filous s'entraident.

Nos pots-de-vin de masse (les impôts) s'en vont dans la cagnotte sociale appelée fisc, les pots-de-vin particuliers, toujours offerts par des gens en moyens (donc en moyen de), visent directement une personne. Plutôt que de dire en vrac que les filles du Sud-ouest hexagonal sont belle, on dit, après Nath, que la Mabyca est belle. La voilà comme soustraite à l'anonymat du groupe, elle est spécifiée.

De plus, servir les « grands » fait retourner l'ascenseur. Nos bouffons politiques (car de plus en plus « drôles » à en mourir) sont élus pour un mandat, aussi court que 4 années. Plusieurs disparaissent après, ou encore n'ont droit qu'à deux mandats. Huit ans dans la vie d'un ambitieux, c'est vite passé. Il a donc en principe 4 ans pour assurer mieux son avenir.

Au-delà de ces considérations, il faut réaliser que le choix du public (merde, on se croirait à Star Académie !) ne lui appartient pas autant qu'il semble, les candidats à la chefferie du parti sont choisis intramuros, donc par un groupe autrement plus restreint que le vox populi. Ce n'est ni Karoli, ni Mulaud, ni DM et ni Koganwel qui ont voté Stephen Harper au Parti Conservateur, mais un petit groupe. Idem pour Stéphane Dion, Gilles Duceppe et Jack Layton. Quand la campagne électorale s'est annoncée, le Parti Libéral était pollué par le Scandale des Commandites, notre petit Wall Streetgate canadien. Malgré ce choc moral, le PC a élu avec une faible minorité ! particulièrement par les Canadiens de l'Ouest. Il est plus difficile de « gérer » la grande masse que les petits groupes, on en a moins à influencer et on peut plus aisément tracer le graphique du succès de l'opération. On s'assure le concours d'UNE personne influente qui s'assurera, à son tour, de gagner dix votes en faveur de la personne désignée. C'est un vieux truc pratiqué depuis l'aube des temps. Même dans une famille, on pourra s'adresser, pour mater une tête rebelle, à un frère ou une soeur qui a un certain pouvoir sur le dissident, là où l'autorité parentale achoppe tout à fait (et parfois en réfère-t-on à la parentèle, ou encore à un ami de la brebis galeuse).

Les Canadiens avaient réellement le choix entre Harper, le nouveau, Dion le maladroit, Duceppe le « souverainiste » et Layton chef d'un parti peu populaire (même si lui est bien vu généralement) ? Non, pas vraiment. De même que Dion fut « forcé » à la direction du Parti Libéral, de même Harper fut « placé » là par des gens fort intéressés à l'y voir. À ce titre, au lendemain même de son élection, Harper reçut à Ottawa la visite discrète d'un haut conseiller de BaBush. Pas d'un diplomate venant offrir ses félicitations... Au fait, pourquoi une capitale enverrait-elle un fonctionnaire féliciter l'élection d'un chef d'une autre capitale ? Les Trudeau et les Chrétien furent « félicités » via le téléphone, de Président à Premier Ministre, et vice versa. Suite à la visite du haut conseiller, plusieurs des promesses électorales, en particulier pour l'environnement et la chose sociale, furent renversées. Coïncidences ? Évidemment pas. Tout comme la visite du FMI dans les Nineties s'est soldée par le déclin du socialisme canadien, très paternel à ce niveau depuis des décennies. Le Canada passa du troisième meilleur système de santé au Monde à une position perdue dans la brume. Une autre coïncidence ? Je ne crois pas aux coïncidences (ni au miracle) dans la dimension monétaire, où tout est calculé - sauf les pots-de-vin aux particuliers du pyramidion.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 30 Mar - 12:35

« c'est que personne n'ose simplement demander pourquoi on protege des types qui vont tricher, mentir, ruiner des gens economiquement fragiles simplement pour posseder plus d'argent qu'ils ne pourront jamais en depenser. »

C'est parce que quand t'en parles, on détourne le sujet et on te coupe la ration de bisous !
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 30 Mar - 15:28

David, accepterais-tu de te prostituer pour seulement une douzaine de bisous ?

En parlant de bisous ... il n'y a pas coeur aimant, de fleur, d'images chaleureuses dans nos smileys. Tu peux rien faire ? Sûr ? et je te promets une douzaine de bisous.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 30 Mar - 15:36

Citation :
S'il s'appliquait aux patrons qui se font jeter lorsqu'ils ont fini d'essorer les entreprises à coups de mauvaise gestion ou d'avidité chronique, non seulement les parachutes dorés n'existeraient pas mais les fautifs rembourseraient leurs errances.
Apres tout, un salarié viré pour faute grave ne part pas avec un beau cheque et s'il a detourné du pognon, il est condamné. La retribution -en fonction de son merite, de sa place- existe partout, sauf chez les gros patrons...

Pour etre sincere, crise ou pas crise, ce qui ne cessera de m'etonner, c'est que personne n'ose simplement demander pourquoi on protege des types qui vont tricher, mentir, ruiner des gens economiquement fragiles simplement pour posseder plus d'argent qu'ils ne pourront jamais en depenser. Je ne parle pas là de morale mais de betise crasse.

Mab, je suis bien d,accord avec tes propos. Moi aussi je suis scandalisée et indignée de voir avec quel mépris on garroche le petit travailleur qui est aussi indispensable à la société que le puissant. C'est justement à cause de la précarité de ce dernier qu'on peut jouer au yoyo avec lui, malheureusement. Je ne reprochais pas à Kog d'avoir l'esprit judéo-chrétien, je laissais entendre que l'idéologie est devenue plus sournoise, plus crasse que cela.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 30 Mar - 15:49

Je croirais plutôt que c'est du corporatisme : les filous s'entraident.


Je ne vais pas reprendre ton argumentation car je suis bien d'accord avec toi. Je veux seulement ajouter que , hier, j'ai appris que face à tout ce que tu décris, la réaction des gourvernants est justement de ne pas agir ou réagir, sinon en sourdine comme tu le dis. Il est de mise, maintenant, de parler, de dire n'importe quoi comme le fait Charest et d'autres. En temps difficile, bouge pas, tue le temps. Ce serait un de leurs principes. Si la cote de popularité baisse, on s'occupera de cela en temps d'élection et avec quelques promesses qui pourront être renouvelées ad nauseum le bon peuple devrait garder le pas et le vote !

Tu me diras qu'il n' y a rien de neuf sous le soleil. C'est ce que nous voyons tous les jours, mais je ne savais pas que cela faisait partie d'une stratégie sciemment pensée et orchestrée, je croyais que l'attitude d'un Charest relevait plus d'un je ne sais quoi faire ou de lâcheté. Ça me donne envie de vomir.
Comme tu le dis : une petite clique s'arroge le pouvoir et joue à la chaise musicale en s'octroyant les postes de direction et de décision. On se congratule pour ses bons coups; on se donne des primes pour ses mauvais coups !!!! D'la ...
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyMar 31 Mar - 2:54

Karoli a écrit:
Je ne reprochais pas à Kog d'avoir l'esprit judéo-chrétien, je laissais entendre que l'idéologie est devenue plus sournoise, plus crasse que cela.

Ne t'inquiete pas Karoli, je ne voyais pas la chose comme un reproche.

Pour les smileys, essaie ceci :
http://www.yelims.com/Smileys-IPB/

ou cela:
http://smileys.sur-la-toile.com/categorie-Amour.html



Mab En Brassant le Couscous... suite - Page 5 Content-saute
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyMar 31 Mar - 13:06

Merci Mab, tu es irremplaçable ! Laughing
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 11 Avr - 11:08

Le décrochage

Pierre Foglia
La Presse

C'était la ministre de l'éducation à la radio. Elle disait que le programme contre le décrochage scolaire s'appellerait désormais le programme pour la persévérance scolaire. Et Homier-Roy, que ce jovialisme agace visiblement autant que moi, de lui demander: et vous pensez, madame la ministre, que de nommer autrement le problème va le régler?

Elle a répondu une énormité sur la magie du langage positif, elle n'a pas employé le mot magie, c'est pourtant bien de cela qu'il s'agit: de linguistique magique et même un peu ésotérique. Cela commence par les mots, non? a-t-elle ajouté. Ciel, ma tante, si cela commence par les mots, qu'attendons-nous pour ne plus appeler un cancer, un cancer? Un si vilain mot mortifère, remplaçons-le par... je ne sais pas moi, ce ne sont pas les jolis mots qui manquent dans le dictionnaire: aubépine, escampette, balustrade. Bonjour madame, fait longtemps que j'ai vu votre mari. Ah bon? Pas très bien? La balustrade du pancréas! Vous me rassurez, c'est pas le cancer. Et fiston? Ah bon il est actuellement en défaut de persévérance scolaire? Bof tant qu'il ne décrochera pas...

Vous riez? Pas moi. C'est que je sens derrière ce camouflage tout l'esprit de notre ministère de l'Éducation. Évoquer la persévérance scolaire pour ne pas prononcer «décrochage» relève de la même cosmétique bullshit que de ne pas faire redoubler l'enfant pour ne pas ébranler son estime de soi, l'évaluer par des lettres plutôt que par des notes qui lui diraient combien il est nul, baisser sans cesse les exigences, etc.

C'est quoi le contraire de la persévérance scolaire? De la non-persévérance? Cette altération du langage à des fins thérapeutiques, cette insignifiance du signifiant, c'est du Barthes sur un mauvais trip d'acide. Sans ajouter qu'il est paradoxal, sous prétexte d'être positif, de définir négativement la chose qu'on n'ose plus nommer; au lieu de décrocheur: NON-persévérant! Franchement, madame la ministre, à ce compte-là les aveugles vont bientôt exiger qu'on les nomme des NON-voyants et les sourds des MAL-entendants...


UNE OPTION COMME UNE AUTRE - Pour parler du décrochage lui-même, non seulement on ne s'en débarrassera pas en le nommant autrement, mais j'ai de plus en plus l'impression qu'on en cherche les causes où elles ne sont sans doute pas. Je ne suis pas un expert bien sûr, mais à voir le résultat qu'obtiennent les experts en ce domaine, je ne suis pas vraiment gêné de m'aventurer sur une autre piste...

Êtes-vous bien certaine que les causes du décrochage scolaire sont à l'école, madame la ministre? Vous n'arrêtez pas, enfin les gens de votre Ministère n'arrêtent pas de réformer l'école avec l'arrière-pensée de contrer ainsi le décrochage, et voyez les résultats que ça donne.

Non, je ne dis pas que le décrochage est la faute de la réforme. Je dis que les enfants n'ont pas plus envie d'aller à votre école réformée que nous avions envie d'aller à la nôtre, magistrale. Si je me souviens bien, dans ma classe, tout comme aujourd'hui, au moins la moitié des élèves ne seraient pas allés à l'école s'ils avaient eu le choix. Mais justement, la différence est là: on n'avait pas le choix.

Aujourd'hui, le décrochage est une option comme une autre. Et si vous voulez mon avis, c'est bien là la première cause du décrochage: que ce soit une option.

Pourquoi c'est une option? Ah ben là, vous n'allez pas m'aimer du tout. Pourquoi? Parce que la nullité des parents. Ces parents qui en mènent de plus en plus large à l'école, qui se mêlent de plus en plus de ce qui ne devrait pas les regarder, mais qui, chez eux, ne sont pas foutus d'assurer la partie de l'éducation qui les concerne: fixer des règles et les faire respecter. Parmi celles-là: tu vas à l'école, Chose, as-tu compris? Tu-vas-à-l'é-cole.

JOYEUSES PÂQUES - Le Lake Champlain Weekly est un hebdomadaire canado-américain, distribué gratuitement des deux côtés de la frontière, aussi bien dans les comtés nord des États de New York et du Vermont que dans la partie sud du Québec qui s'appuie sur ces deux États, un territoire qui peut sembler vaste mais très peu peuplé, à vue de nez 300 000 habitants, sûrement moins, mais disons 300 000.

Dans son édition pascale, le Lake Champlain Weekly - dont les bureaux sont à Plattsburgh - offre sur trois pages la liste des églises de la région.

Trois pages d'églises baptistes, catholiques, presbytériennes, adventistes, unies, témoins de Jéhovah, luthériennes, trois synagogues, 180 églises en tout pour desservir une population de 300 000 âmes en supposant qu'ils en aient tous une.

À chaque voyage dans le sud des États-Unis, je m'exclame devant cette piété qui suinte des murs, dirait-on. Je n'avais jamais observé que le Nord, où je vis, pour avoir la piété plus discrète dégouline de tout autant de religiosité.

Pour dire quoi? Joyeuses Pâques à tous mais... mais rien. Je vous watche.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 11 Avr - 11:18

Quelle journée!

Pierre Foglia
La Presse

N'oublie pas d'aller porter les chocolats aux petites, qu'elles les trouvent en revenant de l'école. Le Pierrot pour Adèle, le Coco pour Loulou. N'oublie pas.

N'oublie pas de prendre le jambon à Longueuil en revenant, tu sais où? Au marché, achète du pain et des croissants à l'érable à Première Moisson. Du raisin, du fromage. N'oublie pas le fromage.
Arrête! N'oublie pas, n'oublie pas... Faut aussi que j'aille chez le barbier. Chez Pierre ramasser mes livres. J'ai rendez-vous à trois heures et demie avec une étudiante. Et ma chronique, hein? Je l'écris quand, ma chronique?

Avec tout ça à faire, je suis parti tôt par le grand chemin qui rallonge beaucoup. Les petits sont impraticables, transformés en ravines par les pluies des jours derniers. Ce qu'elle peut être plate la 133! Ce qu'ils peuvent être ordinaires ces villages aux jolis noms, Saint-Pierre-de-Véronne, Saint-Sébastien, Sainte-Anne-de-Sabrevois, et leurs enseignes sinistres: Centre de liquidation... qui sait d'ailleurs si ce n'est pas une résidence pour personnes âgées.

Saint-Sébastien cultive pour vous, annonce la pancarte du village. C'est ça oui. Cultive un peu de blé d'Inde et beaucoup de laideur.

Arrêt à Saint-Jean pour le petit déjeuner au Manneken Pis, deux gaufres nappées de sucre à la crème liquide. Déjeuné en lisant Le Point, un article sur un roman de Colette adapté au cinéma avec Michelle Pfeiffer en vedette. Il y a une photo. Paraît qu'elle a 50 ans. Belle? Divine! Quelques pages plus loin, Scarlett Johansson, d'autant plus belle, celle-là, qu'elle est rousse maintenant. Franchement? Ces femmes-là, comme aussi Nicole Kidman et Penélope Machin, je les trouve irréelles. Même si elles existent vraiment, je n'arrive pas à les imaginer en train d'éternuer, en train de crier: ferme la porte, on gèle, en train de faire pipi, même pas en train de manger des fraises dans du lait. Irréelles. Dessinées. Ourlées et même ourdies, dit Philippe Léotard dans une sublime chanson d'amour dont j'oublie le titre.

La plus belle fille» réelle» que j'ai vue ces derniers mois, dans un film aussi, Melissa Leo, rousse évidemment, la cinquantaine fatiguée. Le film, si vous voulez le louer, s'appelle Frozen River, ça se passe pas loin d'ici, dans l'État de New York, à la frontière, Massena ces coins-là. Un bon film.

Monsieur Foglia?

Il était au garde-à-vous devant ma table. Très grand, très droit. Mon âge, peut-être quelques années de moins. Il m'a dit: je vous lance un défi.

Ah oui?

Au basketball. On va voir si vous y jouez aussi bien que vous en parlez. One on one. Le perdant paie les gaufres.

Je vais le planter, ce con.

Comment, étant entré à Montréal par le pont Champlain pour aller me faire couper les cheveux chez Marcel sur Beaubien entre De Lorimier et Iberville, comment me suis-je retrouvé à sortir de Montréal presque aussitôt par le pont Jacques-Cartier? Je vais vous le dire comment: par l'autoroute Ville-Marie et votre débile rue Papineau qui dans sa voie de droite ne vous laisse pas le choix d'embarquer sur le pont. Il y a bien une aire de dégagement sur la gauche qui permet de reprendre De Lorimier vers le nord. Sauf que c'est interdit. Tant pis, je la prends pareil... ah non! Pas les flics!
Permis de conduire, enregistrement de la voiture...

Aurais-je commis une infraction, monsieur l'agent?

Il est revenu avec une contravention de 154$. Plus les 12$ que demande Marcel, cela me fait une coupe de cheveux à 166$.

J'ai deux barbiers dans la vie. Un Nègre qui va me poursuivre devant les droits de la personne si quelqu'un lui dit que je l'ai traité de barbier dans le journal, il s'habille en pyjama violet, m'appelle chou, et écoute du rock progressif islandais dans son salon près de McGill...

Et Marcel. Soixante-dix ans. Qui tient salon depuis 53 ans où je vous ai dit sur Beaubien (de biais avec Chez Roger). Le quartier avec ses nouvelles épiceries fines et même ses fromagers a changé, pas Marcel, ni ses clients. Même ceux qui ont déménagé à Laval reviennent, pour le souvenir, pour la bière, des fois Marcel paie la bière. Y'a longtemps - avant l'internet - les clients de la taverne en face venaient regarder des films de cul au sous-sol du salon.
Hé frisé, je te fais le tour des oreilles?

Mon ami Pierre n'était pas à son imprimerie. On se passe des livres. Il m'en rendait deux sacs hier. Quand j'ouvre les sacs, c'est comme Noël, voyons ce que nous avons là? Une sacrée bonne fournée, Sylvain Trudel, Milena Agus, Les années d'Ernaux, les Carnets d'André Major, les Mémoires de Philippe Sollers, me prit l'envie de les revisiter, drette-là, dans l'auto, tiens d'André Major, ce coup de sonde au centre même de la difficulté d'écrire: il s'agit toujours de ne pas travestir la vision qu'on a du réel, et cet emprunt à Perros: on n'écrit jamais que ce qu'on est capable d'écrire. Il me vient tout à coup que je ne vous ai jamais parlé des Papiers collés de Georges Perros, vous devriez me poursuivre, vous aussi, devant les droits de la personne.

À 3 h 30, la téléphoniste m'a averti que» mon» étudiante était arrivée. Je suis allé la chercher à la réception, hé hé, une bien jolie chose, frêle et rougissante et, comme toutes les autres, très appliquée, ses questions bien écrites à l'encre verte et en lettres moulées sur du papier quadrillé. Comme les autres aussi, elle avait lu cette entrevue que j'ai donnée à Nathalie Petrowski il y a au moins 20 ans et qui traîne sur le Net je me demande pourquoi, bref la jeune fille se trouva bien dépourvue quand, étirant ma réponse à sa première question, je répondis à toutes les autres en même temps. Euh...

On n'avait déjà plus rien à se dire. Je me levais déjà. J'ai lu qu'en 2043, se précipita-t-elle, en 2043 il n'y aura plus de journaux papier.

Je me suis rassis: votre question serait intéressante si au lieu de journaux vous aviez dit livres, et au-delà du livre si vous questionniez l'avenir de l'écriture, sujet qui me passionne, malheureusement je dois absolument vous laisser mademoiselle, pour aller acheter un jambon de Pâques à Longueuil. Si je devais rentrer à la maison sans jambon, mon avenir avec ma fiancée serait plus menacé que l'avenir de la presse écrite. C'est vous dire.

Une fiancée que je me suis d'ailleurs empressé de rassurer d'un mot doux, aussitôt l'étudiante disparue: le jambon s'en vient, mon amour.

Es-tu allé porter le chocolat aux petites?

Ah fuck.

Es-tu allé au marché?

Ah merde.

Eh bien mon vieux, croyez-le ou non, je suis allé porter le chocolat aux petites, je suis allé au marché, je suis allé au jambon et, en plus, EN PLUS, je viens de finir ma chronique.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptySam 11 Avr - 13:39

Revoilà monsieur Foglia et sa passion des rousses... Je suis rassurée, David va bien.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 11 Mai - 12:37

Phoque et rephoque

Pierre Foglia
La Presse


Sont-ils assez ridicules, ces Européens Des naïfs qui ne voient du phoque que le ballon qui tourne sur son nez. Des moumounes. Des Bambi. Et la meilleure: sont-ils assez bêtes, non mais sont-ils assez bêtes de s'être laissé berner par une campagne d'images?

Qui dit cela? Vous. Vous qui - comme le reste de la planète - vivez dans et par l'image. Le système économique repose sur l'efficacité des images, sur leur capacité de vous fourrer une fois de plus pour vous faire acheter une merde de plus et faire tourner la roue du capitalisme, qui est lui-même une image avant d'être un système économique. Comment croyez-vous qu'il
survit à ses échecs en ce moment même? Par l'image. Oui, bon, c'est pas un système parfait, mais c'est quand même le meilleur système: cette image-là.

Je suis loin de la banquise? C'était pour vous dire comme vous êtes effrontés de voir l'image dans l'oeil du voisin.

Question de Jacques Beauchamp (qui remplace Maisonneuve) au vice-président de chez Cossette: Ici, le message a passé, les Canadiens, les Québécois appuient les chasseurs de phoque. Pourquoi en Europe...?

Exactement ce que je viens de vous dire. Cossette, c'est une maison de pub et de relations publiques qui fabrique des images pour fourrer le monde. Et c'est son vice-président qui vient nous dire oh! la la, comme elle est laide, démagogique et honteuse, la campagne d'images qui a
amené le Parlement européen à interdire l'importation des produits de la chasse au phoque. C'est ce que ce monsieur fait dans la vie: des campagnes d'images. On aurait compris qu'il salue ses pairs, mais non. Il leur fait la morale.

Remarquez aussi le glissement sémiologique qui se produit quand on passe des Européens victimes de propagande aux chasseurs de phoque, qui, eux ont essayé de passer un message.

Le documentaire plein de trous pro-abattage, l'intensive campagne de presse, la mobilisation
politique, le racolage scientifique, ce n'est pas de la propagande, c'est un message.

Extrait d'une entrevue donnée par la sénatrice libérale Céline Hervieux-Payette au même Jacques Beauchamp - ici, un aparté pour m'étonner de ce que les journalistes les plus pertinents, les plus nuancés, les plus allumés, et Jacques Beauchamp en est un assurément,
se mettent soudain à marcher à côté de leurs souliers dès qu'il estquestion du phoque, fin de l'aparté - cet extrait, donc...

La sénatrice: L'abattage ne sera jamais une opération qui va être agréable, pas plus que le chasseur qui va tuer un chevreuil... Mais il faut reconnaître notre nature humaine, et on est des carnivores.

Plus loin, après avoir reproché aux lobbies américains qu'elle prétend végétariens de torpiller le marché des produits de la chasse aux phoques, ceci: Les végétariens des lobbies américains mettent sur un pied d'égalité les animaux et les hommes. N'empêche que les animaux mangent d'autres animaux, alors les végétariens devraient accepter que nous aussi, on
mange des animaux...


Je serai charitable, je ne dirai rien de la formulation. Même, je félicite Mme la sénatrice de parler d'abattage. Je la félicite moins de comparer aussitôt cet abattage à la chasse. Si vous voulez comparer, madame la sénatrice, ne pensez pas à des chevreuils en liberté, pensez à un élevage de chevreuils à ce moment-ci de l'année alors que les femelles allaitent leurs faons. Une bande de morons entrent dans l'enclos avec des bâtons de baseball et abattent les faons à grand coups de batte sur la tête.

Je refélicite Mme la sénatrice de pointer les lobbies américains. Ce sont eux, effectivement, et pas les Européens, qui ont phoqué la chasse au phoque, Dieu les bénisse. Je suis déjà allé sur la banquise avec un de ces lobbys et il n'a jamais été question de végétarisme. Ces gens-là
ne disaient pas non plus que les phoques étaient menacés de disparition. Ils s'élevaient seulement contre la sauvagerie de cet abattage.

Tout est là. La sauvagerie.

Pour ce qui est «des animaux qui mangent des animaux ce qui nous autorise à manger nous-mêmes des animaux parce que c'est dans notre nature humaine d'être des carnivores», ouf! Suggérez-vous, madame la sénatrice, que manger du phoque c'est comme manger du veau, du lapin ou du poulet?

Avez-vous servi récemment un rôti de phoque à vos invités? Je ne referai pas cette discussion: c'est juste pas bon, du phoque, madame. C'est quelqu'un qui en a mangé et qui a goûté à bien d'autres bibites pas très bonnes non plus, comme de l'ours, du raton, du castor, qui vous le dit: c'est pas bon, vraiment. On n'en trouvera jamais au comptoir des viandes de chez Metro. Jamais. Oubliez ça.

On abat les poulets, les boeufs et les cochons dans les abattoirs - pas toujours proprement, je le déplore, croyez-moi - pour les manger. Tout est bon dans le cochon. Tout est dégueulasse et huileux dans le phoque.

Alors, l'abattre pourquoi? Pour la peau, qui ne vaut plus rien?

Pour le pénis, qui, séché et réduit en poudre, excitera des Chinois qui obtiendraient de bien meilleurs résultats avec du Viagra?

Pour un marché d'une dizaine de millions subventionné par le fédéral à hauteur de 60 millions par année? Frais de la garde côtière, brise-glaces, hélicoptères, avions de reconnaissance mobilisés expressément durant les semaines que dure la chasse. L'Amundsen, qui ouvre la route aux chasseurs vers la banquise, coûte 50 000$ par jour en frais d'exploitation. Et ça, c'est quand personne ne se noie comme l'an dernier.

Il y a pourtant une bonne raison d'abattre les phoques. Je vous la laisse deviner. Mais non, pas les stocks de morue. Ça non plus, ce n'est pas vrai. Une bonne raison, je vous dis. Vous ne voyez pas?

C'est pourtant criant: l'unité canadienne.

Le phoque unit les Canadiens plus que la feuille d'érable, plus que les Rocheuses, plus qu'une série mondiale contre les Russes au hockey. Nommez-moi le sujet, le seul, sur lequel M. Harper, les libéraux et M. Gilles Duceppe disent exactement les mêmes conneries avec exactement
les mêmes trémolos patriotiques dans la voix: le phoque.

Une fois par année au moins, le phoque sonne la charge pour 30 millions de Canadiens: tara-tata. Mieux: tara-TATA. J'apprends à l'instant que le Bloc, qui a déjà eu la géniale idée de proposer d'habiller les athlètes olympiques canadiens en phoque, va maintenant proposer de
remplacer la feuille d'érable sur le drapeau canadien par un gourdin.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 11 Mai - 12:37

On croirait lire Pétard !
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MessageSujet: 121 - Il s'est fourré le Phoqlia   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 11 Mai - 13:45

Avec la candeur du blanchon le Kronikeur pressé a écrit:
Tout est dégueulasse et huileux dans le phoque.

Alors, l'abattre pourquoi?


Athrosique et rhétorique tout simplement en raison de ce qui précède. Pourquoi s'évertuer à vouloir préserver un truc pas bon ?
Si au moins il avait des omega 3 et 6 cet enculé ce phoque (du grec phôké)!
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 11 Mai - 14:05

EddieCochran a écrit:
Athrosique et rhétorique tout simplement en raison de ce qui précède. Pourquoi s'évertuer à vouloir préserver un truc pas bon ?!

Oh Eddie ! (Moue tristounette)
Avez vous dejà regardé les yeux d'un phoque (en vrai, veux je dire) ? Pas d'une otarie, que monsieur Foglia confond à propos de ballon tournant sur le pif, non, un phoque.
C'est le plus bon des regards du monde, ex aequo avec celui du Golden Retriever.


Mab -ça ne vaut pas la lumiere de celui d'un berger allemand mais c'est irresistible-
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 11 Mai - 14:21

« Pas d'une otarie, que monsieur Foglia confond à propos de ballon tournant sur le pif »

Pierre est trop cultivé pour confondre en ce cas, et suffisamment bon auteur pour jouer autant sur la culture, ici québécoise (cf « Le phoque en Alaska » de Beau Dommage, Michel Rivard ne confondait pas non plus), qu'avec l'homonymie du mot « phoque ». On se fait « fourrer », dit-il.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 5 EmptyLun 11 Mai - 14:29

Koganwel a écrit:
« Pas d'une otarie, que monsieur Foglia confond à propos de ballon tournant sur le pif »

Pierre est trop cultivé pour confondre en ce cas, et suffisamment bon auteur pour jouer autant sur la culture, ici québécoise (cf « Le phoque en Alaska » de Beau Dommage, Michel Rivard ne confondait pas non plus), qu'avec l'homonymie du mot « phoque ». On se fait « fourrer », dit-il.

J'aime bien la chanson de Beau Dommage.
Chez nous, ce sont les otaries qui font du cirque, pas les phoques. Les phoques, d'ailleurs, vu leur lourdeur terrestre, aurait du mal à executer les cabrioles et jongleries des otaries sur le bord des bassins.
Tu es sur que monsieur Foglia, aussi culturé du neurone soit il, n'a pas cédé à une forme de facilité ?


Mab, soupçonneuse
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