KaBoum! Ça Boume!
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| En Brassant le Couscous... suite | |
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Auteur | Message |
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quantat
Nombre de messages : 867 Date d'inscription : 05/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Ven 23 Oct - 9:09 | |
| - DMaudio a écrit:
-
- Citation :
- c'est du
québekoi québéquoi kébecquoi français canadien "ça cherre" ??? Chérer ou cherrer veut dire aller vite, très vite. C'est une expression argotique qui n'a rien de particulièrement québécoise en fait, selon Antidote.
Ma mère disait nous toujours d'aller cherrer dans les bégonias quand on disait ou faisaint n'importe quoi
Cherrer. v. Chérer. v.
[France] [Familier]
– Aller vite — filer. • [Familier] filocher.
– Exagérer — amplifier, charger, enfler, exagérer, forcer, grandir, grossir. • [Soutenu] outrer. • [Familier] broder, en rajouter, tirer sur la ficelle. • [France] [Familier] chariboter. • [Québec] [Familier] en beurrer épais, en mettre épais. Ouf j'ai eu peur!!!j'ai cru un moment que vous aviez un accent qui s'inspirait aussi de l'accent allemand version papa Shultz ou Pitivier pour les plus cultivé d'entre nous (la 7° compagnie; superbe film de guerre avec Jean Lefevre, Pierre Mondu, Robert Lamoureux et Aldo Maccione ou Henry Guibet semlon les versions) Che t'aurais tonné une punition!! | |
| | | quantat
Nombre de messages : 867 Date d'inscription : 05/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Ven 23 Oct - 9:11 | |
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| | | Mara-des-bois Admin
Nombre de messages : 1242 Age : 56 Localisation : Occitanie, entre le cèdre et le peuplier Date d'inscription : 30/04/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Ven 23 Oct - 11:28 | |
| - quantat a écrit:
- (remarque que je devrais peut être poser mon verre avant l'exercice, putain j'ai plein de bière sur mon pull over)
Ah bon, vous en êtes dejà au pull au-dessus de la Loire ? Mab | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 9:01 | |
| - Citation :
- Karoli, j'ai trouvé!
L'intouchableDenise Bombardier, Le Devoir Il règne en quelque sorte sur la presse et, en apparence à son corps défendant, il est devenu le moralisateur en chef de fans éblouis par sa plume aussi dévastatrice qu'agile, son intelligence vitriolique et pervertie et son snobisme inclassable et inoxydable. Depuis des décennies, il entraîne ses lecteurs dans des voies savonneuses dont lui seul connaît les issues puisqu'il en définit lui-même les contours. Monsieur Pierre Foglia, chroniqueur de son métier, est un janséniste à rebours, obsédé d'être systématiquement hors normes, hors pistes et hors catégories. C'est un séducteur abrasif qui, à la manière du carcajou, étripe ceux, nombreux, qui l'idolâtrent. Il fantasme publiquement pour ceux qui le font privément et sa posture est toujours celle du précipice. Les cloaques, les zones marécageuses, les bouges de tous genres appartiennent aussi à sa géographie personnelle. Il avance sur des terrains minés, indifférent au fait que ceux qui le suivent religieusement perdent un membre dans l'explosion, car sa notoriété et son statut de gourou de tous les affranchissements le mettent, lui, à l'abri des dommages collatéraux. Il ne se mouille pas, il arrose. Par ses écrits, et avec quel style, il prend un plaisir sournois à semer le trouble dans les esprits. Les naïfs n'y voient que du feu, inconscients du mépris qu'il leur distille, et les pervers se régalent. Monsieur le chroniqueur aime l'idée de pousser toujours de l'avant les limites des tabous et autres interdits. Cette semaine, en voulant vacciner contre l'hystérie (le titre de sa chronique) tous ceux que dégoûte la pédophilie, il bascule dans une banalisation de celle- ci à travers des citations du philosophe René Girard rapportées par une de ses lectrices universitaires. C'est qu'il se protège, monsieur Foglia. Il sait user des commentaires de ses lecteurs (qu'on n'a pas lus, évidemment, d'où l'impossibilité de vérifier les faits) pour parvenir à sa démonstration. Ainsi, une lectrice lui raconte qu'une amie d'adolescence lui a confié un jour que son père lui avait inséré les doigts dans le vagin. Sa lectrice fut horrifiée, mais elle ajoute que la jeune fille prétendait ne pas être traumatisée et qu'en plus elle n'avait pas détesté cette caresse paternelle. La lectrice concluait en se demandant si sa réaction scandalisée n'avait pas causé plus de dommage à son amie que l'abus du père. Monsieur Foglia cite d'autres témoignages, toujours de lecteurs, qui vont dans le même sens de la banalisation d'actes pédophiles. Ce sont «des voix qui dérangent parce qu'elles disent tout haut des vérités qu'on n'entend jamais», écrit le chroniqueur. À jouer les Sigmund Freud en s'aventurant dans les abysses de la psychologie des profondeurs avec pour seuls arguments des témoignages de gens dérangeants, parce que dérangés eux-mêmes, il y a un risque de ne plus retrouver la sortie. À trop vouloir singulariser sa pensée, à mettre de l'avant la marginalité et la déviance dans un effet de mode et de tendance, on risque tous les dérapages. Monsieur Foglia, dans ses écrits, n'est pas en train de discourir assis sur sa bicyclette en regardant les prés du Vermont ou dans sa maison de campagne avec sa fiancée et ses voisins. Son délire journalistique, aussi talentueux soit-il, comporte aussi des limites qui sont liées à la responsabilité que doivent assumer ceux qui exercent un métier public. L'obsession manifeste du chroniqueur pour l'exacerbation a concouru à son succès, mais elle peut aussi finir par entraîner sa perte. À ce jour, monsieur Foglia a réussi à écrire des horreurs, à briser des réputations, à ridiculiser de pauvres gens et avant tout à imposer sa loi: celle du style que des générations d'étudiants en journalisme ont tenté de copier sans son talent, ni sa maîtrise de la langue, qu'il s'est appliqué à déconstruire parfois, luxe que seuls les vrais lettrés se permettent. Son ton affiné pour mieux trancher la gorge de ses rares contradicteurs sert de défouloir à ceux qui s'écrasent devant toutes autorités, ne pouvant bénéficier de l'immunité de leur gourou. Ce ton construit sur l'arrogance, sur une forme de mépris affiché pour les gens trop lisses, trop maladivement conformistes, ternes ou peureux. Monsieur Foglia impose sa loi aussi par une pensée entièrement au service de sa propre cause et de son propre mythe, et, il faudrait ajouter, de sa propre angoisse. Car les textes du chroniqueur transpirent l'angoisse et c'est sans doute par là qu'il arrive à nous émouvoir parfois. Monsieur Foglia fait peur. Personne n'ose l'affronter, le contredire et encore moins le ridiculiser. C'est le seul personnage public qui apparaît intouchable et c'est sans doute cette omnipotence qu'on lui reconnaît qui lui permet de signer des textes aussi douteux et pervers que ceux cités plus haut. Mais il y a des failles chez le chroniqueur. Sa haine des boss et des riches dont il épargne ses propres patrons, son dédain des parvenus, des gentils sincères et des vedettes populaires et son attrait pour les forts en gueule et les tordus, à condition qu'ils appartiennent à sa propre mouvance. Cette semaine, sa prétendue attaque contre l'hystérie antipédophile démonte la mécanique Foglia et le rend moins intouchable. | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 9:07 | |
| Marie nous a appris, il y a longtemps, qu'il faut apprendre à lire lentement. Bombardier ne semble pas être du tout au courant de cette nécessité.
Sait-elle seulement lire ?
De toutes façons, Bombardier nous assomme avec la même suffisance idéologique pseudo-féministe depuis plus de 30 ans. C'est une frustrée, pratiquement au chômage, qui rêve d'attirer la même admiration et attention que Foglia.
Et contrairement à Bombardier, Foglia, lui, n'a jamais perdu une poursuite en diffamation! | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 9:22 | |
| Retouches (d'un intouchable)Pierre FogliaLa Presse Froidures hâtives. J'entends Mme Bombardier fredonner que les foglie - prononcez follié, les feuilles en italien; une follia, des follié - que les foglie mortes se ramassent à la pelle, voire à la petite cuillère. Mais non je ne suis pas mort, madame Chose. Seulement un peu embêté de l'obligation que me fait plus ou moins mon entourage et surtout vos ennemis de vous répondre. D'autant plus embêté que dans ce genre de derby de démolition, le second à parler a toujours l'air du benêt qui dit: c'est celui qui le dit qui l'est, gnagnagna. On me voudrait irrité. Je ne trouve pas irritant que les gens que je n'aime pas ne m'aiment pas non plus. J'ai bien assez d'avoir parfois à souffrir du contraire, je veux dire d'estimer des gens qui ne me le rendent pas, ou peu. Intouchable, dites-vous? Petite comique. Vous ne connaissez pas mes presque amis.Vous rappelez-vous, madame, la première fois que nous avons été en contact? C'est par un petit mot de votre main. C'était avant les courriels. Je parlais déjà de livres dans mes chroniques. Vous m'aviez invité, en deux ou trois lignes, à m'intéresser aussi à la littérature d'ici. Vous veniez de sortir votre premier roman autobiographique, mais c'est sûrement un hasard. Je ne sais pas à qui d'autre vous avez envoyé ce genre de petit mot. Sûrement à plein de monde; à défaut de beaucoup de talent, vous avez beaucoup de persuasion. C'est ainsi que vos médiocres romans vous ont conduite jusque chez Pivot, dans la liste de L'Express. On vous a même remis la Légion d'honneur. Était-ce avant ou après qu'on la remette aussi à Youppi, mon ancien boss? Du haut de votre gloire, vous avez chié sur le monde entier, puis vous vous êtes pognée avec les Français sur le sujet du cul; déjà, je me souviens vaguement d'un papier vraiment pas gentil dans Libé. Alors vous êtes revenue ici et vous êtes devenue «people». C'est là que j'ai cessé de vous haïr pour vous trouver drôle. Je me souviens aussi d'un essai que vous avez écrit en collaboration avec un psychiatre qui devait être radié par la suite par le Collège des médecins pour... rappelez-moi donc pourquoi, déjà? Je ne vous reproche pas cette douteuse collaboration. Je m'étonne seulement que vous ayez pu manquer d'intuition à ce point dans son cas, et en montrer autant pour faire mon portrait. Ah si, madame, votre portrait, enfin le mien, est très juste sur bien des points. Vous me dites snob; c'est épouvantablement vrai. Vous me dites pervers; c'est assez évident. Vous me dites lettré; vous exagérez à peine. Vous me dites intelligent, même très intelligent; j'en rougis, mais bon, j'eusse trouvé plus crédible que cela vienne de quelqu'un qui l'est aussi. Il n'y a que sur le fond, finalement, qu'on ne s'entende pas. Je m'excuse, lecteurs, d'y revenir une troisième fois. C'est pas moi, c'est elle. Je posais dans une première chronique que le Québec est peut-être malade de son cul, par la faute de se l'être trop fait pogner par ses mononcles, d'où le titre: mon oncle Alfred. Ici, peut-être bien que je déconne. Peut-être bien, comme me le faisait observer un confrère, que le Québec n'est pas plus malade de son cul que le Danemark ou le Cambodge. Tout le monde il est malade de son cul, me disait-il; chacun le soigne à sa façon. Mettons. Je n'en repose pas moins ma question: l'hystérique réaction de l'ensemble de la population, quand survient un fait divers de cul impliquant un adulte et un enfant, n'ajoute-t-elle pas au traumatisme de la victime? Banalisons un tout petit peu, ai-je écrit. Le mot a fait frémir. Je voulais dire qu'il y a des lois, des juges, la DPJ qui fait très bien son travail la plupart du temps; pas la peine d'en appeler au lynchage, pas la peine d'exciter la foule, carnassière d'avance. Dans la seconde chronique, une petite fille attouchée par son père disait qu'elle «n'avait pas détesté». On me prête d'insinuer que tout est correct puisqu'elle n'a pas détesté. Branchez-vous, madame Chose: ou je suis très intelligent ou je suis un total demeuré. Bien évidemment, le traumatisme est d'autant plus grave, d'AUTANT PLUS GRAVE, que la victime n'a pas détesté; ma question reste la même: l'hystérie collective ne plombe-t-elle pas un peu plus la culpabilité des victimes? Dans l'actualité en ce moment, deux jeunes, 17 et 18 ans, qui ont perdu la maîtrise de leur char et sont allés tuer une petite fille de 2 ans, Bianca, qui jouait devant chez elle. Calme très plat du côté de l'opinion publique. Personne ne parle d'aller arracher les couilles de ces deux morrons. Fait longtemps qu'il n'y a plus rien à banaliser quand il est question de jeunes qui font les cons dans un char, vroum, vroum; on ne va quand même pas gâcher leur vie pour une bêtise de jeunesse. Froidures hâtives, disais-je. Jamais le Québec ne m'a paru aussi pâle qu'en cet automne, qui fut pourtant aussi rouge que les autres. Envie de partir. Ce doit être pour cela que je me suis jeté dans toutes ces lectures de voyage en même temps. J'inclus le voyage de Sôseki autour de sa maladie, Le vide et le plein, et les déliés de Bouvier, et pour faire bonne mesure la relecture de Tristes tropiques (1), surtout pour le coucher de soleil des premières pages - des petits coins de l'horizon jouissaient encore d'une vie éphémère et indépendante dans toutes les variantes du rose et du jaune: crevette, saumon, lin, paille... Quand on pense que ce type-là n'était qu'anthropologue; imaginez s'il avait été écrivain comme Mme Bombardier. (1) Le vide et le plein, de Nicolas Bouvier, Folio. Choses dont je me souviens, de Sôseki, Picquier poche. Tristes tropiques, de Claude Lévi-Strauss, Pocket. | |
| | | Mara-des-bois Admin
Nombre de messages : 1242 Age : 56 Localisation : Occitanie, entre le cèdre et le peuplier Date d'inscription : 30/04/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 10:18 | |
| Ils sont quand meme tres français, ces quebecois, avec ce petit don si particulier de la phrase assassine Mab, admirative | |
| | | EddieCochran
Nombre de messages : 511 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 13:43 | |
| - DMaudio a écrit:
- Marie nous a appris, il y a longtemps, qu'il faut apprendre à lire lentement. Bombardier ne semble pas être du tout au courant de cette nécessité.
Sait-elle seulement lire ?
De toutes façons, Bombardier nous assomme avec la même suffisance idéologique pseudo-féministe depuis plus de 30 ans. C'est une frustrée, pratiquement au chômage, qui rêve d'attirer la même admiration et attention que Foglia.
Et contrairement à Bombardier, Foglia, lui, n'a jamais perdu une poursuite en diffamation! C'est du pur nectar ce que je lis ici. Par solidarité masculine, je dirais que si David(e) était une fille je l'embrasserais ! | |
| | | Mara-des-bois Admin
Nombre de messages : 1242 Age : 56 Localisation : Occitanie, entre le cèdre et le peuplier Date d'inscription : 30/04/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 13:46 | |
| - EddieCochran a écrit:
- C'est du pur nectar ce que je lis ici. Par solidarité masculine, je dirais que si David(e) était une fille je l'embrasserais !
Je crois pouvoir parler en notre nom à tous, Eddie, ne vous gênez surtout pas pour nous; mais pour que les embrassades se passent bien, ôtez votre uniforme. Mab -...- | |
| | | Karoli
Nombre de messages : 1677 Localisation : Montréal Date d'inscription : 06/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 24 Oct - 15:05 | |
| je me suis bien délectée en lisant Foglia ce matin. J'ai pensé à toi, David. Superbe réponse, propos bien dosés. Quelle finesse. | |
| | | EddieCochran
Nombre de messages : 511 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Dim 25 Oct - 6:04 | |
| 210 - - La bouche en cœur, Mara-des-bois a écrit:
- (...) Eddie, ne vous gênez surtout pas pour nous; mais pour que les embrassades se passent bien, ôtez votre uniforme.
Mab -...- En ce 30° Dimanche du Temps ordinaire* vous semblez omettre Chère Sœur Mab que notre frère en kriss David pourrait être fétichiste. Pourquoi lui casser sa cabane (au Canada) ? Rappel pour celles et ceux qui veulent sawouère et éventuellement crère :
* 1° lecture : Retour joyeux des rescapés d'Israël (Jr 31, 7-1) 2° lecture : Jésus, grand prêtre à la manière de Melkisédek (He 5, 1-6) 3° Evangile : Guérison d'un aveugle à Jéricho (Mc 10, 46-52) Psaume : 125, 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6, Le Saigneur a fait merveille : nous voici dans la joie (Ô My Gode). A la manière du Lumineux Jam sur l'Autre chaîne. ( Ils sont rigolos ces cathos) | |
| | | Mara-des-bois Admin
Nombre de messages : 1242 Age : 56 Localisation : Occitanie, entre le cèdre et le peuplier Date d'inscription : 30/04/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Dim 25 Oct - 7:38 | |
| - EddieCochran a écrit:
- ( Ils sont rigolos ces cathos)
On fait ce qu'on peut, Eddie. Mab, modeste | |
| | | Karoli
Nombre de messages : 1677 Localisation : Montréal Date d'inscription : 06/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Lun 26 Oct - 13:24 | |
| Mon cher David, je ne voudrais pas nuire à ta bonne humeur, mais j'ai une nouvelle peu agréable : RÉGIMES DE RETRAITE : les sociétés d’État ne détaillent pas les régimes de retraite de leurs dirigeants, qui font pourtant partie de leur rémunération. Seule la Caisse de dépôt et placement du Québec divulgue ces informations. « On apprend ainsi que l'ancien président Henri-Paul Rousseau, à 60 ans et après six années passées à la Caisse, aura droit à une rente garantie de 267 700$ par année pour le reste de sa vie, ce qui oblige son ancien employeur à mettre de côté 3,3 millions pour le payer ». Précisions :http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/200910/21/01-913323-opaques-les-regimes-de-retraite-des-dirigeants.php IL y a de quoi organiser l'émeute ! | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Lun 26 Oct - 14:30 | |
| C'est tout simplement obscène!
Ce qui est mortifiant c'est qu'on en est rendu à la prime à la médiocrité!.
Des fois je voudrais être croyant. Je saurais alors que l'enfer existe et qu'au final je serais, nous serions vengés... | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Mar 27 Oct - 11:57 | |
| Des motsPierre FogliaLa Presse LA BELGIQUE-J'ai toujours trouvé Tintin complètement insipide et avant que vous me retraitiez de snob, sachez que ce dédain m'a été inoculé par la plus roturière des institutions: l'école publique et républicaine française. J'ai eu pendant des années le même instit qui s'est appliqué à nous vacciner contre les livres avec des dessins. Les dessins, c'est pour les crétins, professait-il en débusquant la bande dessinée dans le pupitre du crétin en question. Ce n'était pas très pédagogique et bien mal nous préparer à un avenir qui allait être, on le voit bien, tout en images. Pour revenir à Tintin, ce n'est pas vrai que c'est pour les 7 à 77 ans. Le plaisir qu'y prennent les plus âgés est celui, enfoui, de leur première lecture, le parfum de leur enfance. Quand on parcourt Tintin, comme moi, pour la première fois à l'âge adulte, on trouve cela sans aucun intérêt. Cela pour vous dire que je veux bien qu'on traduise Tintin en chinois, en bulgare, en polonais, en papou et pourquoi pas en joual; il en a beaucoup été question la semaine dernière. En joual, pourquoi pas? Pour moi, cela restera toujours du belge.
L'écrivain avec des couleursL'autre jour, ma libraire m'a mis dans les mains le livre d'un nouvel écrivain qui n'en était pas un jusqu'à ce roman; il est peintre, très connu paraît-il à Montréal, où il vit quand il n'est pas dans son atelier de Brooklyn. Il s'appelle Marc Séguin. Il vient de publier chez Leméac La foi du braconnier. C'est l'histoire d'un monsieur moitié mohawk qui écrit «fuck you» sur une carte d'Amérique du Nord, le F en Saskatchewan, le dernier U du côté de Montmagny, avec aussi une lettre, je ne sais plus laquelle, qui déborde au Dakota. Il décide de suivre avec son pick-up le tracé à l'encre bleue de chacune des lettres du fuck you. Mais on sera bien plus souvent dans la géographie de ses tourments que dans celle du terrain. Il vient de rater son suicide. Il tue un ours de 350 kilos et explique comment le dépecer pour aller extraire la vésicule. Il ouvre un restaurant ; premier plat cuisiné : tripes de chevreuil mijotées avec des bébés choux de Bruxelles à la menthe; boisson: Dom Pérignon relevé de Red Bull. Comme dans tous les romans, c'est aussi l'histoire d'un gars qui aime une fille. Si vous voulez mon avis, ce livre-là est surtout l'histoire étonnante d'un peintre très très doué pour écrire.Il ne devrait pas en douter. Je dis cela parce que comme souvent les gens qui doutent, il en fait parfois trop. Par exemple: Je tue des bêtes pour ne pas tuer des hommes! (lâche surtout pas!). Par exemple: La vie est une fiction dans laquelle nous ne sommes pas tous des personnages. Par exemple: Je déteste les rétrospectives elles colmatent le temps avec des murs blancs.Je ne sais pas pour les couleurs en peinture, mais en littérature, il faut toujours faire bien attention de ne pas mettre trop de mots. Les mots, c'est un truc de chroniqueur.
ERRATOUME, TOUME-TOUME-Une lectrice note que dans ma chronique de samedi, je dis de Lévi-Strauss qu'il n'était qu'anthropologue, au passé. Il l'est toujours, toujours un des très grands esprits de notre époque; il a fêté ses 100 ans cette année, en bougonnant d'ailleurs contre la société du spectacle. | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Lun 9 Nov - 14:05 | |
| Dans la foulée de l'échange Bombardier-Foglia plus haut noté, il est intriguant de lire ceci: Le risque zéro. | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 14 Nov - 12:39 | |
| DescartesPierre FogliaLa Presse La fausse nouvelle: le taux d'échec des cégépiens francophones à l'épreuve de français de 2008-2009 est le plus haut des 10 dernières années (17,2%).
La vraie nouvelle: pour être élevé, ce taux n'en est pas moins incroyablement bas en regard de ce qu'il serait si la correction de cette épreuve - une dissertation critique de 900 mots - n'était pas une correction bidon (1), notamment si les correcteurs comptaient vraiment les fautes et appliquaient la règle d'un échec automatique au-delà de 30 fautes. Mais laissons les correcteurs. Ils n'ont pas le choix. Ils sont partie de cet incroyable projet éducatif qui tourne autour d'un impératif: éviter l'échec. Au nom de quoi? Je ne sais trop. Tout ce que je sais, c'est qu'après chaque chronique comme celle-ci, on vient me murmurer à l'oreille: Bougre d'abruti, tu n'as donc pas encore compris ce que l'échec scolaire avait d'odieux: il élimine les enfants défavorisés d'abord. Vous allez voir qu'ils vont me faire brailler, encore cette fois. Qu'est-ce que l'éducation? Une image me vient. Naïve j'en ai peur, comme l'image que les âmes simples se font du Ciel, avec des anges qui jouent de la harpe. Je vois une classe de philo dans un cégep. Une classe de techniques policières, 25 futurs flics attentifs à ce qu'est en train de leur raconter un prof enthousiaste. Le cours porte disons sur Descartes et sur le doute. «Je doute donc je suis.» Mais peu importe le sujet, je me représente surtout un cours très animé. Un futur flic lève la main. M'sieur, comment ce Descartes qui doutait de tout en est-il arrivé à croire en Dieu? Pour moi, l'éducation est essentiellement dans cette image, idyllique: un prof habité par la passion, des futurs policiers allumés. Ben non, ben non, ils ne parleront pas de Descartes le cours fini, ni dans leur auto de police cinq ans plus tard. Mais l'école leur a appris à organiser leur pensée, elle a surtout éveillé leur curiosité intellectuelle. C'est un mirage bien sûr. Cela supposerait de la part des apprentis flics une maîtrise certaine du langage. Descartes: «...je me résolus à feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées dans l'esprit n'étaient pas plus vraies que les illusions de mes songes.» C'est déjà pas facile-facile. Si en plus ils ne savent pas ce que feindre veut dire, c'est foutu pour Le discours de la méthode. La maîtrise du langage. Pas la maîtrise du discours philosophique, ou des mathématiques, ou de l'écologie, qui ne sont que des matières. Le langage. La mère-matière. La passerelle vers toutes les autres. Comment y parvenir autrement qu'en s'y prenant dès le primaire, par l'analyse de textes qui mène à la découverte du sens? Un prof de français dans un cégep me disait l'autre jour: J'ai parfois l'impression de donner mon cours à des étrangers. Depuis le début, on leur a appris le français comme une langue étrangère, des mots, des phrases pas trop compliquées, juste ce qu'il faut pour se faire comprendre. Avec ça on leur a donné aussi une prof en forme de boîte à outils, et pas de matière à transformer. Démerdez-vous. C'était le dernier dimanche de septembre à la radio de Radio Canada, dans un reportage sur ce nouvel examen de français auquel devront satisfaire désormais les futurs enseignants. C'est trop difficile, se plaignaient plusieurs, dont une qui est venue dire: Moi je suis en enseignement spécialisé, je travaille avec des enfants qui ont des gros retards académiques; qu'est-ce que ça peut bien faire si je fais desfautes? En effet. Ça lui servirait à quoi d'être un peu moins niaiseuse pour enseigner à des mongols, de toute façon? On ne trouvera pas meilleure illustration du pragmatisme de notre projet éducatif. La société savante. Moi je suis policier. Moi je suis couvreur. Moi je pose des tuiles de céramique. Moi je suis inspecteur des viandes. Moi je répare des vélos. Moi je suis pompiste. Moi je tiens un Couche-Tard. C'est moi qui fais les signaux quand votre avion s'approche du débarcadère. Moi je suis à la maison avec trois enfants. On a tous notre DEC. Lalalère. Et que Descartes mange d'la marde. Dans une lettre aux parents, cette prof écrit: «Les vacances sont terminées et l'année scolaire est bel et bien commencé.» Je trouve que ça commence plutôt mal, ou plutôt que ça continue comme l'an passé, m'écrit la mère de l'enfant qui poursuit: C'est la même prof qui, l'an dernier, notait sur le bulletin de mon fils cette fois: «Bonne chance dans ta nouvelle école. J'espère que de nouveaux projets te stimulera.» Bof, stimulera, stimuleront, pas de quoi en faire un fromage. Ce qui m'inquièterait moi, comme parent, c'est cette allusion à des projets. Tout fonctionne par projet à l'école d'aujourd'hui. C'est quoi ton projet, ma chérie? Julie Payette. Le jardin de mon grand-père. La Chine. L'écologie. Sur 27 élèves dans la classe, 12 font leur projet sur l'écologie. Trois ont eu le même flash de prendre en photo leur bac à recyclage. Sont vites, les petits mosus. L'étude desformes et des structures de la phrase qui mènent à la curiosité intellectuelle, au sens, éventuellement à Descartes, je veux dire au doute, ce doute qui est au coeur même de l'apprentissage, ne peut malheureusement se faire par projet. Ça prend des profs. Pas des boîtes à outils. (1) Lire dans La Presse de jeudi la chronique de Rima Elkouri, «La réussite bidon». | |
| | | Karoli
Nombre de messages : 1677 Localisation : Montréal Date d'inscription : 06/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 14 Nov - 15:51 | |
| Un gros merci, David, pour le lien de la réussite bidon ! Au sujet du risque zéro, c e n'est pas la première fois que des filles accusent un prof d'attouchements sexuels uniquement pour se venger, pour faire ch... le prof ... Les conséquences sont terribles pour l'individu. Il faudrait aussi instaurer une manière de publier la photo du prof et de lui rendre hommage quand il est déclaré non coupable et que cela est aussi évident que celui du cas présent. | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Mar 17 Nov - 14:10 | |
| Je sais, je charcute le Foglia du jour.
LE TEXAS - Quand Michael Ignatieff est apparu dans le décor, j'ai vu un Trudeau en moins insolent, légèrement à gauche (malgré sa position sur l'Irak et son dérapage sur la torture).
Bien sûr, il gouvernerait légèrement à droite, mais décemment, sans trop sabrer dans le social, dans la culture, sans toucher au droit à l'avortement, bref, un politicien au centre, comme les Canadiens, gens raisonnables, les aiment.
Ciel! Vous avez vu le sondage dans La Presse de samedi? Seulement 18% des Canadiens trouvent que M. Ignatieff ferait un bon premier ministre. Trente-cinq pour cent préfèrent Stephen Harper.
Ciel encore, j'ai soudainement mal à mon Canada.
Je niaise. Je ne peux pas avoir mal à une partie de moi qui n'existe pas. Je suis quand même grandement surpris. Contrairement à M. Coderre, c'est un pays que je ne détestais pas quand sa capitale était à Toronto. Maintenant qu'il est clair qu'elle est à Calgary, je préfère le Texas. Au moins, il y fait beau.
UN DÉBAT STIMULANT - C'est pas pour me vanter, mais j'ai des lecteurs lettrés. Plein. Ils m'ont tous écrit en fin de semaine. Paraîtrait que Descartes n'a jamais dit: Je doute, donc je suis. Il aurait dit: Je pense, donc je suis. Vous ne me croirez pas, y en a même qui me l'ont répété en latin: Cogito ergo sum.
Juste pour causer, amis lecteurs, d'après vous, pourquoi il a dit ça? À quoi cogitait Descartes quand il a dit je pense donc je suis? À la longueur de la bite des monstres prépaléolithiques? À la défaite des Carabins? On le voit, un autre débat stimulant. | |
| | | quantat
Nombre de messages : 867 Date d'inscription : 05/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Mer 18 Nov - 5:01 | |
| UN DÉBAT STIMULANT - C'est pas pour me vanter, mais j'ai des lecteurs lettrés. Plein. Ils m'ont tous écrit en fin de semaine. Paraîtrait que Descartes n'a jamais dit: Je doute, donc je suis. Il aurait dit: Je pense, donc je suis. Vous ne me croirez pas, y en a même qui me l'ont répété en latin: Cogito ergo sum. Les gros débiles... la certitude de penser n'est donnée à Descartes que dans l'impossibilité de douter qu'il doute quand il doute... Ils ont voulu faire les malins, mais la justesse de leur remarque (Descartes n'a pas écrit cette phrase "je doute donc je suis" telle quelle) n'a d'égal que leur méconnaissance du fond. | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Mer 18 Nov - 11:45 | |
| - Citation :
- la certitude de penser n'est donnée à Descartes que dans l'impossibilité de douter qu'il doute quand il doute.
C'est bête les évidences, non? | |
| | | Karoli
Nombre de messages : 1677 Localisation : Montréal Date d'inscription : 06/01/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Mer 18 Nov - 13:56 | |
| David, des fois je te donnerais la fessée, mais des fois, je te dis CHAPEAU et MERCI ! pour L'Intouchable de D. B. que je viens juste de lire. Il m'avait échappé. Suave ! | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 28 Nov - 13:41 | |
| Ceci trainait sur le net, ce n'est donc qu'une opinion qui, de ce fait, ne devrait en aucun cas refléter la réalité. Khon se le dise. Des asperges en novembrePierre FogliaLa Presse Revoici le temps des guignolées. Le Bien va se donner en spectacle au coin de la rue où il propose des encans, des courses à obstacles, des rencontres, des concerts. Pourquoi parlez-vous du Bien comme d'un mal incurable, M. le chroniqueur? Probablement parce que je suis vieux. Lorsque j'étais enfant, le Bien se faisait discrètement. On faisait l'amour à son prochain comme on le faisait à son épouse, sans gymnastique particulière, à la missionnaire si j'ose dire, et surtout sans en parler sur la place publique. On faisait l'amour à son prochain pour les mêmes diverses raisons qu'aujourd'hui. Le plaisir de faire plaisir à l'autre date de bien avant les guignolées ; sauf qu'en ces autres temps dont je parle, il s'accompagnait d'une grande pudeur. Pas qu'on en fût honteux, mais on ne perdait pas de vue qu'on tirait ce plaisir de la noire misère. Autre différence majeure : en ces temps-là, en faisant l'amour à son prochain, on ne croyait pas, comme aujourd'hui, faire la guerre à la pauvreté. La guerre à la pauvreté, on la menait sur le terrain politique. On la menait à travers des mesures sociales, des combats, en tout cas une pensée, un ressort moral. Vous pouvez appeler ça du socialisme si vous voulez. Vous me suivez? Alors vous connaissez la suite. Depuis 25 ans, les gouvernements, à l'incitation des nouveaux maîtres de l'économie, ont réduit à presque rien les protections sociales. Les gouvernements ont fait en sorte que la justice soit remplacée par des guignolées. Un Bien incurable. Incurable en cela que la société, au lieu d'en guérir, en crève tout doucement. Mardi dernier, je suis passé par la Petite Maison de Pointe-Calumet, un organisme communautaire qui fait aussi comptoir alimentaire. Je suis arrivé après la distribution des boîtes de nourriture. Il en restait une dizaine. Vous en avez trop, madame? Au contraire, m'a expliqué Diane Grenier, maîtresse des lieux. Ces boîtes-là sont destinées à une toute nouvelle clientèle de pauvres : des gens qui travaillent. Ils viendront les chercher ce soir, après leur travail, justement. Le Bien incurable. Incurable parce que tu ne peux même pas te battre contre, le dénoncer. Y'a rien à faire sauf dire merci. Merci IGA, Metro, Loblaws, Super C. Merci, c'est gentil à vous de donner du lait, des oeufs, du pain, des tranches de poulet pressé pour mettre dans le lunch des enfants. Le même jour, dans un autre comptoir alimentaire, celui-là au sous-sol de l'église de Deux-Montagnes , j'ai relevé le contenu d'une boîte destinée à une famille de quatre personnes: un litre de lait; du pain ; un céleri; un concombre; sept patates; des asperges. Quoi ? Des asperges ! J'ai sorti la botte du sac : jaunies, fibreuses, rien à faire avec, même pas de la soupe. Je comprends que les épiceries refilent aux comptoirs alimentaires leurs produits défraîchis; je comprends la tarte au sucre «passée date « qui était aussi dans la boîte, mais me semble qu'il y a quelque chose de doublement injurieux dans un déchet de luxe: le déchet et le luxe. D'où cette autre définition du Bien: des asperges en novembre. Dans la même boîte encore : des petits piments mexicains très forts appelés jalapeños, deux grands pots de vinaigrette et un autre de mayonnaise. Pour mettre sur quoi, dites-moi? D'où cette autre définition du Bien: des condiments sur rien. ***** Je m'étais rendu à Deux-Montagnes à l'invitation du curé Donald Tremblay, qui voulait me montrer une maison. Une maison, oui. Il y a un an, le curé a pris la direction de la première section francophone d'Habitat pour l'humanité, cette ONG fondée par l 'ancien président américain Jimmy Carter. L'idée, c'est de construire des maisons pas trop chères et de les revendre sans intérêt à des familles à faible revenu. Une autre sorte de Bien, inventé par des gens avec des biens. Jimmy Carter, Bill Gates, George Soros, Ted Turner, le fonds Berkshire ; ici, la fondation Lucie et André Chagnon, pourvoyeuse principale des oeuvres du Dr Julien. Une néophilanthropie gérée comme une entreprise, par des gens d'affaires qui ont compris que les lois du marché et les guignolées ne suffisaient pas et qui tentent de réintroduire une morale sociale. Je reviens à Donald le curé. Il a acheté un terrain 40 000$; il est allé quêter 25 000$ à George Gantcheff, le propriétaire des Promenades Deux-Montagnes, 50 000$ à Home Depot et 50 000$ à Schneider Electric, les deux dernières citées partenaires attitrées d'Habitat pour l'humanité. Pour construire la maison, le curé est allé chercher Ronald Blanchard, un ingénieur civil à la retraite, Daniel Dagenais, pompier à la Ville de Montréal, et Maxime, fils de Daniel, qui est maçon. D'autres bénévoles se sont ajoutés. Le chantier a duré de juin à la mi-octobre. Une autre sorte de Bien. Religieux. Tu ne passes pas tout un été à travailler pour rien si tu ne crois en rien. L'ingénieur civil, le pompier et son fils arrivaient au chantier à l'aube, repartaient à la nuit. Cela a duré tout l'été et jusqu'en octobre. Au-delà du plaisir de faire plaisir, il faut la foi, sinon en Dieu, en un modèle chrétien. Résultat: un cottage de deux étages à la pimpante façade en briques. Il a été vendu au prix du marché, 200 000$, à un jeune couple sélectionné selon les critères d'Habitat pour l'humanité. Jason, Renée et leurs quatre enfants ont pris possession du cottage vendredi dernier. Hypothèque sans intérêt, remboursement étalé sur près de 40 ans. Assurances, taxes municipales et scolaire comprises, la maison leur coûte 795$ par mois. Jason, qui travaille dans une usine de pneus, gagne 28 000$ par année. Belle histoire. Bel exemple de cette néophilanthropie gérée comme une entreprise dont je parlais tantôt. Le Bien dans ce qu'il a de mieux, dans ce qu'il a de moins guignol-guignolée. Et pourtant incurable. Et pourtant des asperges en novembre. Et pourtant sans effet sur des milliers de travailleurs précaires et petits employés qui crèvent à petit feu. J'exagère ? Ah bon. Vous appelez ça vivre, vous, quatre enfants, 28 000$ par année? NOTA BENE L'expression «Bien incurable» est empruntée au philosophe français Philippe Muray, auteur de L'empire du bien (éditions Les belles lettres), qui commence comme ceci : «Nous voilà donc atteints d'un bien incurable. Ce millénaire finit dans le miel. Le genre humain est en vacances. « | |
| | | Mara-des-bois Admin
Nombre de messages : 1242 Age : 56 Localisation : Occitanie, entre le cèdre et le peuplier Date d'inscription : 30/04/2009
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Dim 29 Nov - 5:49 | |
| - DMaudio a écrit:
- Ceci trainait sur le net, ce n'est donc qu'une opinion qui, de ce fait, ne devrait en aucun cas refléter la réalité. Khon se le dise.
Je te trouve bien dur avec les billets d'humeur de monsieur Foglia. Mais au fond, tu as raison, il semble avoir un caractere insupportable, cet homme, il ne ferait sans doute pas de cadeau à tes propres avis. Mab -eh oui...- | |
| | | DMaudio Admin
Nombre de messages : 2416 Age : 73 Localisation : Montréal Date d'inscription : 19/12/2008
| Sujet: Re: En Brassant le Couscous... suite Sam 5 Déc - 13:19 | |
| Ben oui... Je ris déjà! Rien à voirPierre FogliaLa Presse Tiger Woods a trompé sa femme. David Letterman aussi, plein d'autres gens que je connais aussi ont trompé leur femme, en fait, la question que je me posais dans la foulée de ces histoires de coucheries : est-ce que je connais des hommes qui n'ont jamais trompé leur blonde ou leur femme? Oui. J'en ai connu un. Un ami. Pourtant pas plus vertueux que moi, ni avec un sens du devoir particulièrement aigu, et qui plaisait assez aux dames, le genre nounours. Il n'a jamais trompé sa blonde. Même si je ne le croyais pas totalement et que je le tarabustais souvent : envoye donc, à moi tu peux bien le dire... J'te jure, jamais. T'es un peu pédé, d'abord? Je déconnais comme ça, mais il m'impressionnait vraiment. Comme je suis en train de le faire avec vous, je me vantais de sa fidélité comme si c'était un peu la mienne, je disais à tout le monde : vous ne me croirez pas, j'ai un ami qui n'a jamais trompé sa blonde, en 25 ans. C'est formidable, non ? Mais la fois d'après je l'asticotais pareil.... Cout'donc, Madeleine... Il riait. Quoi Madeleine? Je l'aime bien, Madeleine, je crois qu'elle m'aime bien aussi, mais ça s'arrête là. Tu ne comprends pas? Ce n'est pas compliqué. Faut juste le vouloir. À la même époque, j'avais un autre ami c'était tout le contraire. Le libertin absolu, l'extase en continu, il avait pour les femmes le même appétit que moi pour les desserts, trois en même temps, quatre avec Madeleine, arrête! T'as pas sauté Madeleine aussi? T'es jaloux? Je ne l'étais vraiment pas. Madeleine, franchement, avec son grand nez... et puis je ne suis pas comme ça moi. Pas du tout. Je ne suis pas comme l'autre non plus. Je suis entre les deux. Comme 99% des hommes : fidèles presque tout le temps. La fidélité est notre état courant. Notre femme, nos enfants, la vie, la routine qui n'empêche pas le plaisir quoi qu'on en dise, suffit de s'ajuster, de faire que le plaisir prenne sa place dans la routine : on jouit plus longtemps quand on est moins excité. Et puis il est d'autres plaisirs que le sexe. Comme quoi? Le travail, par exemple, qui est notre vraie maîtresse. Le temps passe. Deux ans. Trois, cinq ans. Sans la plus petite aventure. Je vous parle de moi et de la plupart des hommes que je connais. Ils vous le diraient comme je vous le dis sans regret : je n'en voulais pas, d'aventure. Et je n'en aurais pas eu non plus si un jour, descendant la rue Saint-Denis, qui je croise? Madeleine. Madeleine ! Je pensais justement à vous. Je me disais : mais qu'est-ce qu'elle devient! Vous êtes res-plen-dissante Madeleine, quelque chose de différent aussi, quoi donc? Les lunettes, vous portez des lunettes, quelle bonne idée - c'était vrai, elles lui faisaient le nez moins long mais je ne le lui ai pas dit. On prend un café?Vous devinez la suite. Dans un de ces petits hôtels de la rue Sherbrooke, à l'enseigne discrète, on accède aux chambres par une volée de marches. À Paris on appelait ça un «garni». Ici on ne pourrait pas, il y a juste un lit. Madeleine est rentrée à peine plus tard que d'habitude, les enfants n'étaient même pas couchés, maman, maman où t'étais? Son mari n'était même pas inquiet : tu rentres tard. Ouais, j'ai rencontré une copine. Ma blonde de l'époque n'a rien dit du tout. Je suis allé prendre ma douche, pis je ne me souviens plus, j'ai dû faire les mots croisés en regardant la télé. C'est comme s'il ne s'était rien passé. Personne n'a eu d'accident de char. Personne ne m'a attaqué avec un bâton de golf. Tiger Woods, Tiger Woods, arrêtez donc de dire que c'est un homme comme les autres, ça n'a rien à voir.
Infantilisation Madame Boulet! Moi qui disais à tout le monde que vous étiez ma ministre préférée, la plus jolie, la plus sympathique de ce gouvernement, moi qui vantais vos talents de cycliste même si je ne vous ai jamais vu rouler (c'est votre amie Marie-José qui m'a dit que vous étiez pas pire), madame Boulet, je peux vous appeler Julie? Julie, sacrament, allez-vous nous crisser patience avec cette histoire de casque obligatoire à vélo pour les enfants de moins de 12 ans?Envoyez donc les énervés du casque qui ont ramené ce dossier sur votre bureau faire un petit voyage en Europe. Trois grandes villes de vélo : Berlin, Amsterdam et Copenhague où 40% des déplacements urbains se font en vélo. Dites-leur de compter les casques. En dix jours, à Berlin, au mois d'août dernier, des millions de vélos partout, j'ai compté deux casques, madame Julie, deux! Dites à vos zouaves d'aller se poster devant une école maternelle à Berlin ou à Amsterdam à l'heure de la sortie des bureaux. Ils vont voir des mamans arriver en vélo pour ramasser leurs petits. Allez hop, dans le siège en arrière, le cartable sur les genoux. Des fois elle en a deux, un en avant sur un petit siège vissé au cadre, l'enfant se tient au guidon, les pieds sur des minuscules reposoirs fixés à la fourche de la roue avant. Elle n'a pas de casque, la maman. Les petits non plus n'ont pas de casque. C'est une folle, quoi? Une criminelle? Les Allemands, les Néerlandais, les Danois tous des irresponsables? C'est juste ici qu'on aime «nos» enfants? Qu'on les aime tellement qu'on les enferme dans un monde de lourde prévoyance et de risque nul, d'où, bien sûr, ils vont se dépêcher de s'échapper, la pédale au plancher, sauf que là, ce ne sera pas une pédale de bicyk. J'ai écrit cent fois ici que je ne suis pas contre le casque, ni contre des campagnes qui suggéreraient d'en porter un. Je suis contre une loi qui le rendrait obligatoire. Je ne suis pas contre la protection. Je suis contre l'infantilisation. LA HONTE - Que dit le dicton déjà? Quand on se regarde on se désole, quand on se compare on se console? S'est-on assez désolé de Hérouxville, cet îlot de bigots qui ont fait rire la planète en décrétant qu'il était interdit de... lapider. Les Suisses qui viennent de se prononcer par référendum contre la construction de minarets font moins rire. Le sociologue suisse Jean Ziegler, ex-rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, parle d'un vote raciste qui fait honte à la Suisse. Si ce n'était que cela. Exploité par les mouvements populistes, ce référendum haineux a déclenché une chasse à l'islamisme dans toute l'Europe, en Autriche, en Allemagne, en Flandre, aux Pays-Bas, au Danemark... Quand on se regarde on se désole, et quand on se compare, hélas, on se désole encore plus. | |
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