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 En Brassant le Couscous... suite

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Karoli
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DMaudio
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyLun 15 Fév - 16:17

Z'auraient dû inviter la reine... Elle parle un meilleur français que la moyenne du québécois!
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMar 23 Fév - 10:01

Foglia est aux JO d'hiver, ce matin il parle des gens qui croient. Étrange tout de même...

Rouge ça bouge


Pierre Foglia
La
Presse


(Vancouver) On parle beaucoup de patriotisme ici. Pour s'en féliciter et s'en réjouir. On dit en gros que le Canada sortira plus grand, plus beau et plus uni de ces Jeux.C'est bien possible. À ma propre surprise, je ne suis pas du tout dérangé par ce déferlement de gens «déguisés en Canada», ces tatouages de drapeaux sur toutes les joues, ces millions de mitaines feuilles d'érable, les autobus qui affichent go Canada go, plutôt que leur destination, tout ce rouge qui bouge, ces gens qui se mettent spontanément à entonner l'Ô Canada ne m'énervent pas. Il faut dire un nationalisme plutôt bon enfant, joyeux, ludique... tout de même, expliquez-moi un truc : pourquoi la même démonstration par des Québécois est toujours perçue comme l'expression d'un mauvais nationalisme?

Expliquez-moi la différence entre les médias canadiens en 2010 qui demandent chaque jour aux Vancouvérois de se montrer fiers d'être Canadiens et les journaux allemands en 1936 qui demandaient la même chose aux Berlinois?

Expliquez-moi la différence entre les équipes-nations des pays communistes qu'on a tant décriées parce qu'elles faisaient l'apologie du système communiste, et l'équipe-nation du Canada qui fait l'apologie de... de quoi au fait? L'apologie d'un bon système, voilà, je voulais vous l'entendre dire.

Expliquez-moi la différence entre Pékin et Vancouver. A-t-on assez dit que les méchants communistes chinois se sont servis de leurs Jeux pour aiguiser le nationalisme du peuple? Ici on aiguise quoi, d'après vous?Comprenez-moi, ce ne sont pas les bonnes raisons qui manquent d'être fier d'être Canadien. Outre bien sûr les médailles gagnées dans les épreuves de bosses. Notre système de santé public par exemple. Notre système d'éducation. Le peu qu'il reste des lois sociales. Mais franchement je ne vois pas que ce soit cette nation-là que célèbre la
foule dans les rues de Vancouver.Je vois une équipe-nation. Je vois un nationalisme bon enfant certes, bon enfant pour l'instant, mais excusez-moi, qui est la même synthèse des mêmes grandes vertus patriotiques de merde qui mènent aux mêmes pulsions de merde.

Tout cela pour dire que je n'ai pas compris une phrase dans un article du Vancouver Sun ce matin, c'est une prof de psychologie à UBC qui cause: Country is such an important part of people's identity...

Pas moi.

Au tout début j'étais Italien, j'en tire parfois une fierté niaiseusement folklorique. Je suis aussi Français. Je suis avant tout Québécois puisque j'ai passé les trois quarts de ma vie au Québec, Québécois par contamination en quelque sorte. Je ne suis pas du tout Canadien, comme je ne suis pas du tout Luxembourgeois, sauf que Luxembourgeois j'aimerais beaucoup l'être, je me vois bien citoyen d'un pays un peu ridicule qui n'existe pas.

C'est à cela que je pense en marchant dans cette foule rouge qui bouge.

LE SPORT
- De notre hôtel, pour aller au métro, on doit passer devant une école. Cela fait deux matins de suite que j'arrive pendant le cours d'éducation physique. Le prof fait courir ses élèves dans la rue. Dieu que les jeunes haïssent courir! Surtout les petites grosses à lunettes. Ce matin il y en avait une, au bord de l'évanouissement, accotée à la clôture qui ceint le terrain de foot de l'école...

Qu'est-ce que le sport, mademoiselle? Le sport est une métaphore de la société, plus la petite grosse est laide, plus elle doit courir vite et même là c'est pas sûr qu'elle arrivera pas la dernière. Répétez après moi, mademoiselle: citius, altius, fortius.

EXHIBIT
- J'ai fini par entrer au pavillon du Canada qui fait scandale ici dans la presse pour sa nullité et le prix que cela a coûté, ça n'empêche pas des queues de deux heures. Je n'exagère pas.

Deux heures. Par l'entrée des médias, une minute et quart, je passe la sécurité, j'arrive à la porte du pavillon qui est une tente, je montre mon accréditation: Vous ne pouvez pas entrer, cela prend une invitation.

De qui?

Je ne sais pas. Pas d'invitation, vous faites la queue comme tout le monde.

Vous parlez français, vous? C'est le truc que j'ai trouvé. Quand ils ne parlent pas français, ils se sentent assez coupables, tu leur demanderais les clefs de leur char, ils te les donneraient.

Anyway il m'a laissé entrer. Les mots me manquent. Des machins, des trucs, une tondeuse à gazon, un castor empaillé, une police montée nègre. Ô Canada.
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Mara-des-bois
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMar 23 Fév - 13:10

En tous cas, David, vous avez de bien jolis patineurs.


Mab, admirative
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMar 23 Fév - 18:26

Jolis, jolies.. on ne sait plus. Le mélange des genres, faut crére.

Le chaos, mé fréres, le chaos!
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EddieCochran

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMer 24 Fév - 4:01

254 -

Aux créyants Foglia a écrit:
Tout cela pour dire que je n'ai pas compris une phrase dans un article du Vancouver Sun ce matin, c'est une prof de psychologie à UBC qui cause: Country is such an important part of people's identity...

Cette éminente enseignante a vu juste : sans le Country Club, la Couronne d'Angleterre ne dominerait pas le Royaume-Uni.

Mon avis de constatant : mon clebs a eu une plaque d'identité, mais il se foutait du pays qui la lui avait délivrée. Mais c'était un bon Français, à présent il en nourrit un m3 de sa terre sacrée. Il avait ses origines au Canada, il venait du Labrador. Bien que noir il était bien intégré, né en Italie il appréciait becqueter les baba juan niçois et dédaignait la pizza.

Sexuellement j'ai quelques doutes sur sa personnalité. Bien que ce palmé canin fut du genre femelle il adorait soulever la jupe des filles avé son museau. Je suppose que c'était par amour de son maître. Ou la bestiole savait-elle lire dans les pensées honteuses des humains.

Il sont forts ces Canadiens, ces labradors veux-je dire.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 11 Mar - 13:58

Le ciel est bleu

Pierre Foglia
La
Presse


J'entendais ce matin M. Taylor dire encore une fois que tout cela était la faute des médias. Si les médias n'avaient pas fait toute une histoire de cette jeune femme au niqab intempestif, eh bien... eh bien, il n'y aurait pas eu d'histoire. CQFD!

Je trouve au contraire que c'est une histoire qu'il fallait raconter. Loin de fausser les perspectives comme le déplore M. Taylor, elle a fait avancer les choses. Du moins les a précisées en ce qui concerne le niqab. Nous voilà fixés. La majorité des Québécois approuvent le cégep Saint-Laurent d'avoir expulsé la jeune femme. La majorité des Québécois pensent que le port du niqab ne devrait pas être permis dans l'espace civique, que l'opinion publique semble commencer à distinguer, justement, de l'espace public. Si j'ai bien lu le reportage de ma collègue Michèle Ouimet samedi, les Québécois - les Montréalais, disons - n'en ont vraiment rien à foutre qu'une bonne femme porte le niqab dans la rue ou dans le métro.

Voilà le cas du niqab réglé. Ne reste plus qu'à s'entendre sur le voile!

Je plaisante, même si ce n'est pas drôle. J'entendais ce matin M.Taylor vanter encore une fois nos accommodements raisonnables, qu'il comparait aux déraisonnables conflits identitaires des Européens - des Français en particulier, mais aussi des Hollandais, des Allemands. Ah! M. Taylor! Comme il fait bon d'être Canadien, n'est-ce pas, et de marcher le coeur content, comme dans la chanson scoute, vous savez? La chanson scoute: Le ciel est bleu, le ciel est bleu... les oiseaux
chantent sur les toits...


Vous ne trouvez pas qu'il y a quelque chose de scout dans le multiculturalisme canadien? On attache tout ça avec des bouts de ficelle, on patente des accommodements... Surtout, surtout ne rien couler dans le béton des lois. Cela donne un pays paradoxal, naïf et prétentieux à la fois, éparpillé. Cela donne Vancouver, tiens. L'arrivée du haut des airs est magnifique. Et puis on atterrit, et puis on marche dedans, et c'est n'importe quoi.

Cela donne aussi un titre dans mon journal de ce matin: Près du tiers des Canadiens seront nés à l'étranger en 2031. Pis? Il y a 100 ans, il y avait déjà près de 20% des Canadiens qui étaient nés à l'étranger. Dites-nous plutôt quel genre de pays fera du Canada cet arrivage d'Arabes, de Chinois, d'Indiens et de Luxembourgeois. Comment le Canada respirera-t-il en 2031? Je veux dire: quelle sera sa culture? Un Canada comme un parc à huîtres? Plein de petites cultures dans leurs coquilles fermées sur elles-mêmes? Une société qui trouve sa cohésion dans l'activité économique - essentiellement dans la consommation - et, pour le reste, une société comme Vancouver? Une mosaïque avec des Arabes ici, des Indiens là, et des Chinois partout?

Il n'est pas très utile de savoir, par exemple, que, en 2031, 31% de la population sera asiatique. Dites-nous plutôt combien parlerons le mandarin à la maison.

Dites-nous donc aussi si cela fera du Canada un pays laïque. Je plaisante encore. La laïcité est incompatible avec le multiculturalisme à la canadienne. Je sais, je sais, il est plusieurs laïcités. Au moins deux. La mienne, ancienne et dogmatique. La vôtre, canadienne et éclairée, une laïcité avec des salles de prière dans les écoles. Une laïcité avec des cours de religion (et société), mais sans l'athéisme en option. Une laïcité avec des garderies coraniques et hassidiques. Une laïcité comme une chanson scoute: le ciel est bleu, le ciel est bleu... les oiseaux chantent sur les toits.

LE CURLING, SUITE ET FIN - Hé, vous ai-je dit que mes boss étaient tellement contents de ma couverture olympique, ils m'ont senti si engagé, si enthousiaste, si transporté par la chose olympienne hivernale qu'ils ont décidé de me renvoyer à Vancouver pour les paralympiques, qui commencent demain?

Je pars ce soir, je devrais arriver à temps pour la cérémonie d'ouverture et pour le premier match de curling en chaise roulante, qui opposera l'Arménie au Luxembourg.

Vous ai-je dit aussi, et je ne plaisante pas, que le président de la Fédération de curling du Québec (ou est-ce du Canada?), dans une lettre très officielle envoyée à mes boss, exige que je lui fasse des excuses publiques? Sinon il portera plainte au Conseil de presse. Je lui ai recommandé la plainte. Sera-t-elle reçue par le Conseil? Je le souhaite. Serai-je blâmé? Je le souhaite aussi. Un blâme de «mon» Conseil de presse pour avoir dit: bien sûr que j'ai des
préjugés sur les joueurs de curling, sur qui d'autre? Certainement pas les lesbiennes, les Noirs, les handicapés. Il ne reste plus guère en ce monde que les joueurs de curling et les Luxembourgeois qu'on peut traiter de débiles en toute impunité...
être blâmé pour cela couronnerait magnifiquement ma carrière, moi qui n'ai jamais gagné aucun prix de journalisme - et, j'en rêve, cela me vaudrait peut-être même une mention dans une anthologie mondiale de l'humour absurde.

J'ai déjà demandé à mon épouse de faire graver un petit balai sur la petite boîte de mes cendres.

Cela dit, je remercie les nombreux joueurs et joueuses de curling qui se proposent de m'initier à leur loisir. C'est gentil, mais je joue déjà aux quilles tous les samedis après-midi avec ma fiancée au salon la Boule qui roule, à Farnham.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 11 Mar - 14:02

Citation :
Une laïcité avec des cours de religion (et société), mais sans
l'athéisme en option
.

Je pouvais pas ne pas souligner!

Maudits athées! Quand je pense à tous leurs mensonges, les enfoirés!

C'est pas comme ceux qui ont la foi, évidemment...
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Mara-des-bois
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 11 Mar - 14:32

DMaudio a écrit:
Maudits athées! Quand je pense à tous leurs mensonges, les enfoirés!

J'allais le dire !
Mais que fait la police !


Mab, sans blagues
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 11 Mar - 14:35

EddieCochran a écrit:
En Brassant le Couscous... suite - Page 11 I_make10



No comment.


Et moi qui vous pensais homme de gout...
Comment peut-on porter un soutif noir sous un T Shirt blanc ?



Mab, choquée
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 11 Mar - 18:16

Ma chère Mab En Brassant le Couscous... suite - Page 11 Icon_sunny

Il y a de tout chez nous ! As-tu lu Foglia au-dessus ? Celui-là, je l'embrasserais quand il dit comme je pense.
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EddieCochran

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 11 Mar - 19:17

260 -
Mab, coach liquette, a écrit:
Et moi qui vous pensais homme de gout...
Comment peut-on porter un soutif noir sous un T Shirt blanc ?

La couleur me chaut moins que le contenu.

Confidence : je ne connais pas Miss Pussyrule, mais je trouve que le mec qui lui a offert ce sac à main minable est un bauf et qu'elle manque de classe de se balader avec ça sous le bras !

Mais son slogan mérite qu'on s'en laisse pénétrer.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptySam 13 Mar - 3:53

EddieCochran a écrit:
Confidence : je ne connais pas Miss Pussyrule, mais je trouve que le mec qui lui a offert ce sac à main minable est un bauf et qu'elle manque de classe de se balader avec ça sous le bras !

Soyez indulgent, Eddie, dans le genre, c'est coordonné; vous avez vu la petite boucle en "C", comme... comme "Coquine" ?
Et puis ce noir assorti à la bretelle du balconnet, non, vraiment, vous m'avez convaincue, c'est une femme de goût.


-------------


Karoli, moi aussi j'embrasserais bien monsieur Foglia de temps en temps mais il risquerait de le prendre mal Very Happy


Mab
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 18 Mar - 9:49

Aujourd'hui, juste un extrait de chronique de Foglia. Évidemment, j'ai pas idée du tout du pourquoi du comment de c'est la raison de que j'ai choisi cet extrait ( Comprende kekchose? ) :



LE DEUX DE PIQUE Il y avait un magicien à Tout le monde en parle, dimanche. Il faisait des tours de cartes. La plupart des tours de cartes commencent par: prends une carte, n'importe laquelle. C'est jamais n'importe laquelle. Avec ses doigts par en dessous, le magicien fait habilement glisser la carte qu'il veut vous donner. Le deux de pique.

À partir de ce truc bébête, la magie consiste à retrouver ce deux de pique dans le plus improbable des endroits, dans le sac à main de la dame de la troisième rangée, ou, comme dimanche soir à Tout le monde en parle, dans les petites annonces de La Presse. Le magicien a appelé à La Presse la semaine précédente: Je voudrais faire passer une petite annonce dans le numéro de jeudi. La petite annonce disait ceci: Guy A. Lepage tirera le deux de pique.

Arrive jeudi. Prends une carte, Guy A., n'importe laquelle. Guy A. Lepage, qui croit tirer n'importe laquelle, tire le deux de pique. Maintenant, regarde dans La Presse d'aujourd'hui. Hein! Wow! C'est incroyable! C'est écrit dans le journal que j'ai tiré le deux de pique.

Dans la vie, c'est pareil. Y a toujours un truc. Gros comme une maison, sous votre nez, mais que vous ne voyez pas parce que vous avez envie decroire à la magie. C'est comme ça que vous vous faites fourrer par la pub, surtout par le marketing, qui invente de nouveaux trucs tous les jours, par les politiciens, qui vous font avaler n'importe quoi pour se faire réélire, par Lacroix, par Jones... Prends une carte, n'importe laquelle.

Rappelez-vous bien ceci: ce n'est jamais n'importe laquelle. C'est toujours celle qui vous est destinée. Le deux de pique.
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Karoli

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 18 Mar - 21:16

Citation :
Dans la vie, c'est pareil. Y a toujours un truc. Gros comme une maison, sous votre nez, mais que vous ne voyez pas parce que vous avez envie decroire à la magie. C'est comme ça que vous vous faites fourrer par la pub, surtout par le marketing, qui invente de nouveaux trucs tous les jours, par les politiciens, qui vous font avaler n'importe quoi pour se faire réélire, par Lacroix, par Jones... Prends une carte, n'importe laquelle.

Rappelez-vous bien ceci: ce n'est jamais n'importe laquelle. C'est toujours celle qui vous est destinée. Le deux de pique.

T'es bien certain de n'y rien comprendre ? Coquin, va. Tatie Karoli va t'expliquer ...

Peu importe ce dit une publicité, c'est toujours faux, ce qu'on veut c'est que tu achètes le produit qui aura une durée de vie bien limitée. Il en est de même dans les élections : nous sommes prêts !!!!!!! à ne rien faire !
C'est ainsi chez les placeux d'argent : faites-le fructifier chez moi - dans mes poches - !
Avant de faire confiance à n'importe qui, on doit réfléchir longtemps, longtemps.
De ce temps-ci, entends-tu parler de la FTQ ? de Tomassi ? des garderies achetées ? de Jean Charest ? de Marc Bellemare ? de la crasse, ben épaisse. Nous sommes le tiers monde d'Amérique.
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EddieCochran

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyJeu 18 Mar - 21:19

264 -
Citation :
Rappelez-vous bien ceci: ce n'est jamais n'importe laquelle. C'est toujours celle qui vous est destinée. Le deux de pique.

Je dois avoir une veine de cocu, je tire toujours la dame de cœur !

Hi Karo !
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMar 30 Mar - 11:53

Fatigues

Pierre Foglia
La Presse


Je commence la journée dans le bois : scie, fend, corde, barouette, alouette. L'après-midi, j'enfourche mon vélo, monte et descend mes collines. Je m'étais dit un petit 50 - j'en ferai finalement bien plus, pour rentrer au déclin du jour. Fatigué? Pas trop. J'irai même faire quelques ballons avant le souper pour entrer dans l'esprit du March Madness, je passerai la soirée à regarder North Iowa qui plantait incroyablement Kansas ce soir-là. Tout de même, vers 22h, je me souviens tout à coup que je suis encore un peu journaliste et je zappe le basket pour les manchettes du Téléjournal.

Et là! Là! La fatigue tout à coup.

Pas la bonne fatigue qui alanguit et porte au sommeil, mais cette espèce d'accablement, d'asthénie que me causent presque chaque fois les grands titres de l'actualité. Cette immense fatigue de l'actualité. Ce n'est pas qu'elle se répète qui me lasse mais cette impression de libre-service où les politiciens viennent remplir leur assiette et les journalistes chercher une chronique. Je suis du troupeau, évidemment.

La fatigue des accommodements raisonnables, tiens. La fatigue d'avoir à répéter encore une fois qu'un par un - UN PAR UN - ces accommodements sont presque tous raisonnables. C'est leur somme qui l'est peut-être moins. Comment cela ? me direz-vous. Comment deux accommodements, chacun parfaitement raisonnable, le deviendraient-ils moins par leur addition ? Par la direction qu'ils nous montrent. On s'en va par là, braves gens : vers un droit à la différence qui s'accompagne de plus en plus de droits différents selon la minorité à laquelle vous appartenez (1).

Le projet de loi 94 déposé récemment par Mme Weil sur les accommodements raisonnables, en permettant aux fonctionnaires le port de signes religieux visibles comme le hijab, le turban, la kippa, nous montre la direction d'une laïcité ouverte, ouverte comme dans «bar ouvert», comme dans libre-service, justement. Une laïcité selon les besoins de chacun. Je veux bien, mais qu'on le dise une fois pour toutes. Qu'on l'assume sans nous distraire avec des bêtises comme l'exception du voile intégral.

Qu'on en finisse avec les accommodements aux écoles juives. Je veux dire: qu'on les accommode ou non, mais qu'on ne déguise pas la chose en changements au calendrier scolaires à des «fins pédagogiques». Je suis surtout fatigué de cela : qu'on me prenne pour un con.

Même si j'en suis un. Vous souvenez-vous, juste avant de partir pour Vancouver, je me roulais à terre devant un rapport de l'Alliance des professeurs de Montréal et de la CSDM qui recommandait une réforme de la réforme qui m'apparaissait majeure : elle demandait que l'on évalue les connaissances plutôt que les compétences transversales. «La ministre de l'Éducation a reçu le rapport avec un enthousiasme qui semble sincère»,écrivais-je. Quel con ! Je tiens de bonne source que j'ai fait rire tout le ministère de l'Éducation. Les hauts fonctionnaires qui mènent la ministre par le bout du nez lui ont expliqué qu'il n'y avait vraiment aucun problème à évaluer les connaissances - ce qui se fait déjà -, cela n'empêchait en rien la pédagogie transversale, qui constitue le fond de la réforme, de se poursuivre dans son intégrale conformité.

Fatigue de la réforme ? Même pas. Fatigue encore ici de la duplicité. Cette impression d'être une oie que l'on gave même pas pour son foie, pour sa merde. Allez, mon ami, chie ta copie. Que dirais-tu d'un titre comme : «Exit les compétences, place aux connaissances»? Ha ha. Ils en rient encore, les sacraments.

***

Et d'autres fatigues. Pas toutes télévisuelles. Tiens, l'autre jour, en lisant mon collègue Patrick Lagacé, une grande lassitude, soudain. On s'aime bien, pourtant. Je lui prête de prendre parfois mon parti - en tout cas, moi, je prends régulièrement le sien. Encore récemment, j'ai défendu une sienne chronique sur Haïti qui a fait grand bruit. Je ne défendrai certainement pas celle dont je vais parler maintenant. Ni ne l'attaquerai d'ailleurs. Je veux juste relever un truc qui me fatigue.

Dans cette chronique (Tant qu'ils ont du poil) parue vendredi, Patrick s'indigne de ce que le metteur en scène André Brassard avoue dans sa biographie avoir déjà eu pour chum un garçon de 14 ans. En fait, ce que mon collègue trouve consternant, c'est le silence qui a entouré cet aveu, il se demande pourquoi Brassard semble bénéficier d'une «passe gratuite» de la colonie artistique.

Tout simplement parce que le milieu artistique ne s'indigne pas de la chose comme toi, Patrick. Pas seulement le milieu artistique. Le milieu gai non plus. Et moi non plus, qui ne suis pas gai. C'est pas de nos affaires. On ne ferme pas du tout les yeux, on les a bien ouverts, sauf
que cela ne nous regarde pas. Tu serais surpris comme cette histoire ne fait pas un pli à des millions de gens, ici et ailleurs. Des millions de gens pour lesquels ce crime n'en est pas un. Il y a toutefois une différence entre ici et ailleurs mais je ne te la dirai pas, j'en ai dit assez aujourd'hui pour me faire abondamment insulter, je te ferai suivre les courriels si cela peut te rassurer sur la morale ambiante.

Tu me permets une petite vacherie pour finir ? Quand j'ai eu fini de te lire, j'ai eu une mauvaise pensée. Je me suis dit : ah ben, le p'tit crisse, y nous avait pas dit que sa grand-mère était chroniqueuse au Devoir.

(1) L'expression est empruntée ou presque à Yolande Geadah, auteure d'Accommodements raisonnables, VLB (2007).
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMar 6 Avr - 9:08

L'orgueil: moi? Pas du tout

Pierre Foglia
La
Presse


On a donc tiré au sort les vieux péchés capitaux et je suis tombé sur... la luxure. Comme il ne sied pas à un vieux monsieur de parler de cul, j'ai proposé un échange à mes collègues. Qui veut de la luxure? Patrick Lagacé s'est jeté dessus (dedans?), et me voilà bien embarrassé de l'orgueil, dont il avait hérité.

J'ai appelé le seul curé que je connaisse, Ronald Tremblay, curé de Pointe-Calumet. Mon père, j'ai péché. Il s'est mis à rire. Attends, curé, c'est pas fini: j'ai péché par orgueil.

C'est quoi, ton problème?

Mon problème, curé, c'est un article de 450 mots sur l'orgueil et je ne sais même pas ce que c'est. Lui non plus ne savait pas très bien, alors je suis allé au dictionnaire, qui, le croirez-vous, ne le sait pas trop non plus. Qu'on en juge. Orgueil: opinion très avantageuse de soi-même.Sauf qu'au paragraphe suivant, orgueil: amour-propre, estime, fierté. Sont-ce là des péchés? Étonnant. Et encore: s'enorgueillir, tirer fierté de. Exemple: il s'enorgueillissait de ses enfants.

Ainsi, tirer orgueil de ses enfants serait commettre un péché? Ouf! en voilà un que je n'ai jamais commis. Tout au contraire de ma mère, par exemple, qui m'exaspérait par l'orgueil qu'elle montrait de moi. Cette façon qu'elle avait, au marché, de se rengorger en disant aux commères: c'est mon fils! Et, quand cela s'y prêtait, d'ajouter des trucs qui n'intéressaient personne, comme: il joue au basket avec l'équipe du Foyer laïque, vous savez. Ou encore: il lit tout le temps, même en mangeant. Plus tard: il vit au Canada, vous savez. Ma mère avait tant d'orgueil pour moi qu'il n'en restait plus pour elle. Sa robe noire, son chignon, son accent, l'avouerai-je? Elle me faisait honte.

Mais la honte n'est pas un péché capital, lalalèreu. Même la honte de sa mère. L'orgueil, si. Ma mère est allée drette en enfer, lalalèreu. Moi, j'irai au paradis.

Au fait, le péché est-il d'être orgueilleux ou de le montrer? L'orgueil n'est-il pas tout dans la représentation qu'on en donne? Alors je suis le moins orgueilleux des hommes. Si je me suis jamais enorgueilli de quoi que ce soit dans la vie, c'est bien de n'avoir jamais montré aucun orgueil. Ce qui ne m'empêche pas de les avoir tous. À commencer par l'orgueil d'avoir remporté le championnat des Ardennes du Sud avec l'équipe du Foyer laïque. L'orgueil d'avoir lu toute l'oeuvre de Marie Laberge en mangeant. Et bien entendu l'orgueil de vivre au Canada.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyDim 11 Avr - 17:58

LE PRINTEMPS - Vous savez sans doute que trois femmes, Naoko, Dorothy et Stephanie, font partie de l'équipage de la navette Discovery en route pour s'arrimer à la Station spatiale internationale, où les attend une autre femme, Tracy. Elles seront quatre femmes en même temps à la Station spatiale. Il y en a qui disent, des machos sûrement, dénonçons-les, y'en a qui disent que ça tombe drôlement bien pour faire le grand ménage du printemps.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyLun 19 Avr - 8:48

ça tombe drôlement bien pour faire le grand ménage du printemps.

Est-ce là une expression typique de chez vous et dont le contenu serait plutôt sexuel ?

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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyLun 19 Avr - 9:26

Citation :
dont le contenu serait plutôt sexuel ?

Dans un sens... oui!
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyMar 20 Avr - 3:43

D'où le nom de la navette "discovery" ?

Enfin... moi ça me dégoûte... me dire qu'il y a quatre apprenties lesbiennes qui.... beurk... juste au dessus de ma tête En Brassant le Couscous... suite - Page 11 Icon_mad
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptySam 8 Mai - 10:11

Culture générale


Pierre Foglia
La Presse

C'est la fête des Mères, mais on va dire que c'est la fête des parents. Ceci est une chronique pour les parents. Une autre chronique sur l'éducation, la troisième cette semaine, la 10 000e depuis que je fais cette job de chroniqueur, mais celle-ci est différente. On ne parlera pas de la réforme, on va parler d'éducation en général, en commençant par un grand bonheur d'apprentissage que j'ai vécu entre 14 et 15 ans, un grand bonheur d'école qui a marqué toute ma vie.

J'étais donc le seul garçon d'une famille d'immigrés italiens formidablement pauvres dans une petite ville pouilleuse du nord-est de la France. Petite ville de filatures, mais aussi d'un grand atelier SNCF - Société nationale des chemins de fer français - dont je venais de rater l'examen d'entrée, au désespoir de ma mère. Il fallait être français pour passer cet examen. Elle m'avait fait naturaliser français exprès, ça lui avait coûté cher, bref, je me suis retrouvé dans un centre d'apprentissage.

École le matin, atelier l'après-midi. Trois ans pour préparer le CAP (certificat d'aptitude professionnelle) en peinture, mécanique, sellerie (on disait aussi bourrellerie, j'aime le mot)... J'avais choisi la mécanique. J'étais nul. Je déprimais devant mon établi, je foutais le bordel, j'étais l'instable petit connard qu'est peut-être votre ado en ce moment au fond de sa classe, envie de rien foutre sauf de fucker le chien. J'attendais juste le moment d'aller rejoindre ma mère et mes deux soeurs dans la filature où elles travaillaient.

À la fin du premier semestre, le centre m'a donné une dernière chance avant de me foutre dehors : veux-tu essayer la typographie?

Quatre-vingt-dix pour cent des gens qui sont en train de lire cette chronique ne savent pas ce qu'est la typographie. Je ne le savais pas non plus.

Je suis tombé dans la typographie comme dans une potion magique. Un immense bonheur instantané. Premier arrivé à l'atelier, dernier parti, je demandais la clé pour venir travailler le samedi. Plus tard, j'ai été typographe à Paris, à Genève, à Marseille, à Montréal.

Le métier a disparu quelques années après mon arrivée à Montréal. Je suis devenu journaliste. J'aime ça, le journalisme. Mais moins que la typographie. J'aime ça, mais j'aimerais tout autant réparer des vélos, être pâtissier, tenir une boutique de vêtements pour dames, être éditeur... Je veux en venir à ceci : arrêtez donc tous de vouloir absolument envoyer vos enfants à l'université, à les vouloir ingénieurs, médecins, pharmaciens, économistes, journalistes, artistes...

Avez-vous songé plombier? Avez-vous songé ébéniste? Avez-vous songé policier?

Vous ai-je raconté la fois qu'un ébéniste était en train d'assembler l'escalier qui mène à mon bureau, auquel j'accédais, jusque-là, par un escalier temporaire? Bref, cet après midi-là, j'essayais d'écrire une chronique tandis que ce crisse d'ébéniste n'arrêtait pas de siffler. Et siffle. Et siffle. Plaisantant à moitié, un peu excédé tout de même, j'avais passé la tête par la porte de mon bureau pour lui lancer:

Est-ce que je siffle, moi, en travaillant?

Non? Tu siffles pas? T'as peut-être moins de fun que moi, m'avait-il répondu.

Je veux en venir à ceci : quand vous rêvez d'un avenir pour vos enfants, les entendez-vous siffler en travaillant?

Je ne suis pas en train de suggérer que votre fille devrait devenir coiffeuse plutôt de d'aller perdre son temps en littérature comparée. Je suis en train de vous dire au contraire que ce n'est pas très important. Si c'est la littérature, ne lui dites pas une connerie du genre : tu sais, ça ne mène nulle part. Si c'est la coiffure ne lui dites pas : fais donc un bac en comptabilité, ça t'aidera pour ton salon, plus tard.

J'avais dit que je ne parlerais pas de la réforme, je vais en parler pour dire quelle est la première réforme que je privilégierais, la plus urgente : réhabiliter les apprentissages des métiers qui font siffler.

Et en même temps, réhabiliter le vieux concept de culture générale pour tous. Que la culture générale
devienne la mission principale de l'école.

Deux choses m'ont déterminé. Le travail. Le plaisir que j'ai eu toute ma vie à travailler. Ce coup de foudre pour la typographie, que j'ai cherché toute ma vie à reproduire. Et le goût, la curiosité, le plaisir d'apprendre, qui m'ont été inoculés à la «petite» école, entre 6 et 13 ans. C'est là que j'ai appris à lire. B, a, ba. B, o, bo. Ça.

Mais aussi, au-delà de la communication, la pensée, la construction, tout ce à quoi sert la langue. On m'a mis sur cette piste-là à 8 ou 9 ans. J'y suis encore.

Je disais une culture générale. Former des citoyens - des coiffeuses, des ébénistes, des programmeurs, des plombiers, des électroniciens, des aides-cuisiniers - qui sachent lire. Par lire, j'entends comprendre des énoncés complexes, abstraits. Former des citoyens curieux. Capables d'organiser leur pensée, de formuler une critique. Former le goût qui mènera à une consommation moins effrénée, surtout à une consommation des loisirs (de la culture) moins désespérément stéréotypée.

Est-ce qu'il faut pour cela des compétences ou des savoirs? Des ponts transversaux? Je n'en sais foutre rien. Tout ce que je sais, c'est que l'école d'aujourd'hui ne dispense plus cette culture générale. Tout ce que je sais, c'est qu'on trouve aujourd'hui dans les universités une majorité d'étudiants qui vont y chercher des connaissances «utiles» à leur réussite sociale, sans rien avoir de cette culture générale. Résultat : des médecins, des économistes, des avocats, des journalistes, des ingénieurs, une élite quasi illettrée, une société sans curiosité qui se gargarise de ses diplômes - la meilleure arme face à la crise, nous répète-t-on. Le pire, c'est que c'est vrai.

Le plus drôle (enfin, drôle...), c'est qu'on trouve nombre de ces étudiants sans culture générale en sciences de l'éducation et qu'ils vont revenir dans le système pour dispenser quoi, à leurs étudiants, croyez-vous? Une culture générale, peut-être?
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptySam 8 Mai - 18:47

Citation :
272 -

Il existe des textes que j'aurais aimé écrire. Cette chronique de M. Foglia constitue une de ces œuvres que j'aurais voulu coucher sur le papier. Pour l'heure, ce qu'elle dit j'en assomme en paroles depuis des années mon entourage et les glouglous du bistrot où je vais faire mon Loto et qui curieusement sont toujours demandeurs d'explications auprès d'un gazier qui dans le quartier passe pour un sachant.

Voici les extraits de la chronique auxquels j'attache une attention proche de valeurs spirituelles qui nourrissent une quête initiatique :

Citation :
Je veux en venir à ceci : arrêtez donc tous de vouloir absolument envoyer vos enfants à l'université, à les vouloir ingénieurs, médecins, pharmaciens, économistes, journalistes, artistes...

Citation :
la première réforme que je privilégierais, la plus urgente : réhabiliter les apprentissages des métiers qui font siffler.
sauf les quolibets et les balles....

Citation :
Et en même temps, réhabiliter le vieux concept de culture générale pour tous.
Que la culture générale devienne la mission principale de l'école.
ainsi nous pourrons à nouveau avoir des sujets de conversation autour d'une table qui ne cantonnent pas une majorité de convives à la marge de l'exclusion cognitive (ce qui n'empêchera pas les esthètes de continuer distraitement à lorgner le décolleté de la voisine de table, mais sans perdre une miette du discours et à y participer pour donner le change)

Citation :
Tout ce que je sais, c'est qu'on trouve aujourd'hui dans les universités une majorité d'étudiants qui vont y chercher des connaissances «utiles» à leur réussite sociale, sans rien avoir de cette culture générale. Résultat : des médecins, des économistes, des avocats, des journalistes, des ingénieurs, une élite quasi illettrée, une société sans curiosité qui se gargarise de ses diplômes
et je sais ce que je fustige : je suis surdiplômé...
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptyDim 9 Mai - 11:42

Citation :
« et je sais ce que je fustige : je suis
surdiplômé...
»

Mais moi pas.

Et pourtant!

Je me suis dit la même chose, pourquoi n'ais-je pas écrit ce texte avant cet olibrius de typographe?

Probablement parce que je suis sonorisateur au départ. Les lettres non, les sons oui!

Lui, il martelait. Moi pas.

La vie est cruelle. Ainsi l'histoire retiendra Darwin avant Wallace... et pourquoi pas? Je le mentionnais juste hier, à Kog mon kamarade épistolaire.
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MessageSujet: Re: En Brassant le Couscous... suite   En Brassant le Couscous... suite - Page 11 EmptySam 29 Mai - 8:05

Du temps à perdre


Pierre Foglia
La Presse

Elle me dit je vais faire cuire de la rhubarbe, tu pourrais aller chercher du bleu chez Boucher si tu veux.

C'est une autre de mes lubies de bouffe: bleu et rhubarbe. Beurrez une tartine de pain frais -vous pouvez enlever la mie pour creuser un petit lit-, sur le beurre étalez un fromage bleu pas trop granuleux, puis recouvrez généreusement le tout de compote de rhubarbe à l'orange.

Quand vous allez mettre ça dans votre bouche, c'est sûr que du jus de rhubarbe va couler sur votre menton, vous avez juste à le ramasser avec les doigts et à les lécher, c'est pas comme si vous étiez au Toqué! avec je sais pas qui.

Mon bleu, je l'achète chez Boucher. Vous ne connaissez pas. C'est une ferme au Vermont. À peu près à 15 kilomètres de chez moi. J'y vais avec mon vieux vélo par un chemin que je ne vous dirai pas, j'aime trop y pédaler seul, il me dépose au vignoble du Ridge et de là au plus petit pont couvert du Québec, le Guthrie, curieusement bâti de poutres chevillées les unes aux autres par des goujons de bois gossés à la main.

Je dis curieusement, en fait pas si curieux que ça, c'était en 1845, on gossait tout à la main.

Vous dites? Qu'ils avaient du temps à perdre? Ce même temps-là, d'après vous, nous, nous le passons à quoi? À vivre! Ah bon, je n'y aurais pas pensé.

Au poste de douanes de Morses Line, le douanier américain, un grand dégingandé, m'a demandé où j'allais comme ça, mais pas avec l'autorité habituelle des douaniers, avec bonhomie et peut-être une pointe d'envie: t'es bien chanceux de te promener par une si belle journée, où vas-tu?

Je vais acheter du bleu chez Boucher.

Après la douane on tourne à droite, c'est le chemin Gore, ici la campagne est encore plus belle qu'au Québec, plus sereine surtout. La même campagne, oui, sauf que du côté québécois, une fébrilité trouble le fond de l'air. La même campagne, oui, mais qui n'attend, au Québec, que le moment de n'en être plus une, une campagne qui préfère tellement les touristes aux vaches.

Le nord du Vermont, non. Que des vaches. Que des fermes, presque toutes laitières. La ferme des Rainville, la première après la frontière. Plus loin la ferme des Choisnière, la suivante est celle des Boucher.

La fromagerie est derrière la maison. Pas besoin d'invitation.

En entrant à droite il y a un vieux frigo plein de morceaux de fromage, le prix est sur l'emballage, on met l'argent dans un verre en haut du frigo. Des fois j'arrête juste pour prendre l'argent dans le verre, ben non, c'est pas vrai, nono.

C'est vrai qu'il y a un verre avec l'argent, mais en 11 ans jamais personne n'a rien volé, même pas moi. Trois cents livres de fromages par semaine. Chaque lundi la traite au complet des 120 vaches - des Normandes et des Holstein - est mise de côté pour le fromage. Lait cru garanti. Le fromage vieillit deux mois avant d'être distribué dans les épiceries de la Nouvelle-Angleterre. Le self-service zaufrigo, c'est juste pour nous, les voisins.

Les frères Boucher qui tiennent la fromagerie ne parlent presque plus français. Le grand-père venait de Saint-Armand. Choisnière non plus ne parle plus français. Les Rainville non plus.

Je ne vous ai pas encore dit pour les Rainville. Ils ont fait la une du Globe and Mail la semaine dernière. Oui madame, le Globe and Mail, un voisin m'a découpé l'article. On y rapportait que les Rainville refusent de céder cinq acres de leurs terres au Department of Homeland Security qui gère les douanes américaines.

Une drôle d'histoire. D'une part on se demande pourquoi les douanes ont besoin de cinq acres - c'est immense - pour y installer un nouveau poste qui ne servira de toute façon à rien. Il faut comprendre qu'il passe deux voitures et demie à l'heure à Morses Line. (Le gros du trafic transite par Philipsburg où l'on rejoint l'autoroute 89.) Ajoutez que la douane canadienne ferme à minuit, ce qui fait qu'il n'y a plus aucun trafic jusqu'au lendemain matin.

Les fermiers de la région ne comprennent pas très bien où veut en venir leur Homeland Security avec cette modernisation d'un poste de douanes inutile.

En même temps, sans le dire trop fort, ils ne comprennent pas non plus pourquoi les Rainville refusent les 35 000$ qu'on leur offre pour ces 5 acres. Sept mille dollars l'acre, c'est pas du petit change. Cinq acres, c'est immense pour un poste de douanes, mais sur les 224 acres qu'exploite la ferme, cela ne fait pas tant de balles de foin de moins. Des pancartes plantées dans la prairie des Rainville implorent: Save this Farm. On imagine le pire, mais bon, 5 acres à 7000$ l'acre, ce n'est pas exactement la définition d'un expropriation sauvage...

Quand je suis repassé, un des frères Rainville était en train de vider la fosse à purin, le second arrivait sur la route avec son tracteur et le troisième, l'instituteur, était... à Washington où il s'est adressé au Congrès.

À Washington? Au Congrès?

Oui, monsieur, notre frère Brian!

Pour parler de Morses Line?

Oui monsieur. Et nous avons été entendus. Cette folie ne se fera pas, croyez-moi.

Je devais avoir l'air un peu ahuri parce qu'il m'a demandé: vous ne comprenez pas quelque chose?

Je comprends que c'est une folie qui découle, à l'évidence, de nine-eleven, à l'évidence aussi c'est une autre retombée de la paranoïa Bush, mais vous, vous vous ostinez pourquoi? C'est politique? Rien à voir avec la politique, monsieur. La terre. Juste la terre. La terre, c'est du travail, du temps, c'est vivant, la terre, on veut nous enlever quelque chose de vivant.

Il a fait un geste ample qui allait jusqu'au bout de ses champs couverts de centaines de balles blanches: les premiers foins de l'été.

Je suis revenu par le même chemin, par le même pont couvert, chevillé de goujons faits à la main. Vous disiez quoi déjà? Ah oui, qu'ils avaient du temps à perdre.

Savez-vous, moi aussi. Grand bien me fasse.
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