C'est humain... je comprend..
mais la vraie motivation de la part
des futurs aidants qui me depasse...ou me semble bizarre.
La sensualité, sexualité qui deviens... comme
un acte technique de soin...sans amour, sans liens affectifs...
mais c'est du soin quand meme.. bon.....
Enfin c'est bien si chacun est heueux surtout les personnes handicapées.. mais...çà leur ote le droit à l'amour..le vrai acte
par amour...
enfin.. bon....
Ces suisses...ils en ont des sacrées idées dès fois..
D'ailleurs ils ont de sacrés eros centers à G'nève..
L’assistant sexuel: pour un droit à la sensualité assistant sexuel | En
Suisse romande, les personnes en situation de handicap peuvent
désormais faire appel à des accompagnants érotiques. La fin d’un tabou.Carole Parodi/2009 | Les assistants sexuels accompagnent sensuellement
et sexuellement les personnes en situation de handicap qui le désirent
expressément.
ESTELLE LUCIEN | 03.06.2009 | 00:00
«On
trouve normal que des gens prêtent leurs yeux pour lire aux aveugles.
Pourquoi, ne prêterais-je pas mes mains pour masturber quelqu’un qui ne
peut pas le faire parce qu’il souffre de handicap?» Pour Isabelle* la
chose était entendue. Dès que l’association SExualité et Handicaps
Pluriels (SEHP) a ouvert la première formation romande en assistance
sexuelle, elle s’y est inscrite. «C’était une évidence», confie même
cette mère de famille d’une cinquantaine d’années (lire ci-dessous).
Il y a un an, quatre-vingts volontaires ont fait la même démarche
qu’Isabelle. «Parmi ces dossiers, nous avons sélectionné 12 personnes.
Il y a eu deux retraits en cours de formation», précise Catherine Agthe
Diserens, sexo-pédagogue, formatrice pour adultes et présidente du
SEHP. Ils sont donc dix, quatre femmes et six hommes, à être arrivés au
terme d’une formation qui leur permet de pratiquer l’assistance
sexuelle. C’est-à-dire? «Accompagner sensuellement et sexuellement les
personnes en situation de handicap qui le désirent expressément»,
répond simplement Catherine Agthe Diserens.
Un double tabouDanemark, Pays-Bas et Allemagne ont été pionniers dans la
reconnaissance du droit à l’expérience intime pour les personnes
handicapées. Le sujet, aussi délicat que fondamental, soulève deux
tabous: la sexualité et le handicap. «Il y a vingt ans, on n’osait pas
y penser», relève Catherine Agthe Diserens. Son ouvrage Accompagnement
érotique et handicaps (2007), signé avec Françoise Vatré, a mis en
lumière les manques sensuels et sexuels vécus par les personnes
handicapées.
Le SEHP n’a cessé de poursuivre la réflexion et d’engager le
dialogue avec les familles, les personnels soignants et l’opinion
publique. Un travail qui a porté ses fruits avec, en 2003, la mise en
place d’une première formation d’assistance sexuelle en Suisse
alémanique, avant la version romande en 2008.
Des gens ordinairesLes assistants sexuels sont des gens ordinaires. Ils ont plus de
35 ans, exercent une activité professionnelle et la majorité ont une
famille ou un compagnon. Ils ont été désignés sur leur sensibilité à la
relation à autrui et sur leur aisance à parler et à vivre leur propre
sexualité. Ils font preuve d’une personnalité équilibrée, ont la
perception de leurs limites et peuvent argumenter solidement leur
motivation. «Ils se sont engagés à en parler à leurs proches», précise
encore Catherine Agthe Diserens.
L’assistant sexuel répond aux demandes qui sont adressées au SEHP
dans un premier temps. «Une femme qui souhaite avoir un contact peau à
peau. Un homme qui veut voir une femme nue. Un massage érotique ou une
masturbation. Il y a autant de demandes que de situations
individuelles.» Les baisers et les pénétrations ne font pas partie de
la prestation, facturée 150 francs l’heure.
Quelle différence avec la prostitution? «Même si aujourd’hui son
statut y est assimilé, il se démarque sur trois points: les assistants
sexuels sont sélectionnés, ils sont formés et supervisés», explique la
présidente du SEHP. «Ce sont des différences importantes aux yeux des
parents, des tuteurs et du personnel médical, relève Catherine Agthe
Diserens. Mais cela reste une activité extraordinaire.»
* prénom d’emprunt
Pour en savoir plus: www.sehp-suisse.ch«Ma fille est fière de moi»«Que des parents se posent la question de la masturbation pour leur
enfant handicapé, c’est humain. Mais ils ne peuvent le faire eux-mêmes,
c’est inacceptable! Alors que pour moi c’est possible, justement parce
que ce n’est pas mon enfant», raconte Isabelle*, assistante sexuelle
pour des personnes en situation de handicap.
Tout aussi simplement a-t-elle annoncé à sa fille et au père de
celle-ci sa nouvelle activité. «Je suis fière de toi», a répondu la
première. «Ça te va bien», a reconnu le second. Sensibilisée à la
différence, Isabelle entend dépasser les discours. «On peut faire du
politiquement correct, dire en situation de handicap au lieu de
handicapé, mais, sur le terrain, il faut des actes.»
Même si pour cela il faut accepter un statut qui l’assimile à la
prostitution? «J’ai beaucoup de respect pour cette profession, mais ça
fait quand même bizarre. Je considère qu’il ne s’agit que d’une étape.»
Craint-elle de ne pas pouvoir toujours faire respecter ses limites dans
un érotisme sans sentiments? «C’est le piège. Nous avons été préparés à
cela. Nous avons des ressources. Mais le risque demeure. C’est comme la
pluie, on ne peut empêcher sa venue, juste s’équiper de bottes et de
parapluies», explique-t-elle.
(el) * Prénom d’emprunt
«Je vais refuser certains gestes»Jacques a 55 ans, il est physiothérapeute, marié depuis longtemps et
père de trois enfants. «Je joue la transparence», annonce-t-il. Même
certains de ses patients ont été informés de son activité d’assistant
sexuel. «Ils sont très intéressés», remarque le praticien qui doit
répondre à deux questions récurrentes.
Jusqu’où Jacques est-il prêt à aller? «Chacun est libre de fixer ses
propres limites. Je sais que je vais refuser certains gestes avec les
hommes, ou des prestations avec des femmes très jeunes.» Et si la
personne handicapée se piquait de sentiments? «Mais une patiente que je
soignerais pour un orteil pourrait aussi tomber amoureuse de moi.»
Sa pratique de la physiothérapie l’a-t-il avantagé dans sa démarche?
«J’ai dû exorciser le physio. Surtout au niveau du toucher. J’ai
appris à passer d’un contact anatomique à quelque chose de sensuel.»
Jacques est déjà intervenu en tant qu’assistant sexuel: «Il
s’agissait de réunir dans un même lit un couple de personnes souffrant
de plusieurs pathologies dont la tétraplégie.» Se considère-t-il comme
un pionnier? «Avant nous, il y a eu l’action des prostituées.
Aujourd’hui, la différence entre elles et nous, c’est surtout le
bénéficiaire qui la fait. C’est d’ailleurs lui, la personne vraiment
exceptionnelle. La personne handicapée doit dépasser ses propres freins
et blocages.»
Craint-il l’exposition médiatique? «On n’a guère de contrôle dans ce
domaine. Mais je pense que l’essentiel est que l’information atteigne
les gens
concernés», affirme l’assistant sexuel, qui a déjà
affronté quelques commentaires crus. «On est préparés», assure Jacques,
qui ajoute que la formation du SEPH a bouleversé sa vie.
(el)